- Coupe des confédérations
- Groupe B
- Espagne
L’Espagne n’attend plus qu’elle
La Coupe des confédérations ne s'est jamais offerte à elle. C'est donc avec l'objectif de la remporter que la Roja s'avance au Brésil. Une compétition qui permettra à Vicente del Bosque de s'offrir une répétition générale à un an du Mondial. Et à certains joueurs de confirmer ou de s'affirmer.
Pourquoi la Roja va tous les mettre d’accord ?
Argentine, Brésil, France. Après huit éditions, seul ce trio a réussi à apposer son nom au bas des trois trophées internationaux (Mondial – roi continental – Coupe des confédérations). Pour sa deuxième participation au feu championnat intercontinental, la Roja espère donc s’y greffer. En matière de motivation, on a connu pire. Car comme le confirme Vicente del Bosque, « nous arrivons au Brésil en pleine forme » . Après une saison marquée par sa double confrontation positive face aux Bleus, tous les signaux sont au vert. Les blessés sont de retour et l’ambiance au beau fixe. « Physiquement, nous sommes meilleurs. Il y a une bonne atmosphère dans l’équipe et les joueurs sont relâchés, poursuit le sélectionneur espagnol. Nous avons beaucoup d’options différentes et elles sont toutes très bonnes. » Confronté à l’Uruguay, au Nigeria et à Tahiti, la Roja se pavane avec le costume d’épouvantail. Et au vu de ses deux matchs amicaux – un 2-1 tranquille face à Haïti, un 2-0 en maîtrise face à l’Irlande – rien ne sembe en mesure d’enrayer cette dynamique positive. Oui, l’Espagne est le favori cinq étoiles de cette Coupe des confédérations.
Le neuf, un hic qui n’en est plus un
A contrario du dernier Euro, Vincent du Bois a l’embarras du choix aux avant-postes. Avec un David Villa de retour, un Fernando Torres sur une bonne fin de saison et un Soldado enfin présent en compétition internationale, la Roja a sous la main trois options cohérentes en pointe. Après sa mini-tournée aux States, le Valencien tient même la corde. Auteur de deux excellentes entrées – deux montants contre Haïti, une réalisation face à l’Eire – Roberto a tout du facteur X. Pour Del Bosque, « il n’y a pas de titulaire, ni de remplaçant, car tous trois sont des attaquants de premier rang et de là viennent les difficultés pour choisir. » Une donnée qui fait déjà mal à leurs futurs adversaires. Car au milieu, tous les quarterbacks maison sont présents. Avec le seul Xabi Alonso forfait, Del Bosque peut se rassurer avec la saison de géant de Javi Martínez. Casillas, de retour sur un terrain, est la seule incertitude pour la plus fameuse moustache outre-Pyrénées. Problemas de ricos.
Le pire joueur de l’effectif : Arbeloa
Il a la gueule de l’emploi. Ni rapide ni technique, ni physique ni endurant, Álvaro Arbeloa est une cible facile. Pièce rapportée d’un puzzle presque parfait, il n’a pourtant jamais failli. À force d’abnégation, son CV affiche deux Euros et un Mondial. Propre. À aujourd’hui trente ans, la machine connaît un sévère coup d’arrêt. Du côté de Santiago Bernabéu, il a réussi à se faire devancer par Michael Essien, milieu de formation. Pas mal. Pis, lors de ses rares titularisations, il a mangé sévère. Vicente del Bosque a donc de quoi s’interroger. Surtout qu’après une saison d’apprentissage en Premier League, César Azpilicueta s’affiche en sérieux candidat. La mini-tournée US, où Álvaro et César se sont partagés le temps de jeu, ne laisse que place à l’indécision.
Le joueur qui va faire la différence : Mata
Le meilleur joueur de Premier League – ou presque – Juan Mata n’a jamais trouvé sa place dans le XI de la Roja. Il lui arrive même de ne pas faire partie de la liste de Del Bosque. Pour cette édition confédérationnelle, le Blues va casser la baraque. Tout en toucher, tout en vista, bref tout en classe, il sera la grande valeur ajoutée du périple brésilien. Il a déjà commencé son œuvre de séduction par une petite réalisation face à l’Irlande. Surtout, il peut compter sur sa faculté à créer du danger. Seul, comme un grand qu’il n’est pas. Le 30 juin, c’est donc lui qui apposera sa patte au sacre espagnol sur un air de Bukowski. On vous aura prévenu.
Coefficient de Joga Bonito : 80 %
Iniesta, Silva, Cazorla… Comme à chacune de ses sorties internationales, la Roja impressionne son monde avec un effectif tout en technique. Certes, des nains d’un mètre 70, ça en agace plus d’un. Mais comment ne pas se régaler devant la maîtrise d’Iniesta – pour ne citer que lui. Seul bémol, on aurait aimé se délecter des gâteries d’un Isco qui éclabousse l’Euro espoir. Cochon.
Son show face à la Russie espoir :
Bonus track : On ne sait jamais ce qui peut arriver…
… Jesús Navas rentrer à la nage à Séville. Euh, à Manchester.
… Tahiti Bob, alias David Luiz, jouer aux côtés de Marama Vahirua face à l’Espagne.
… L’Espagne perdre.
… Jordi Alba être fair-play.
… Javi Martínez comprendre qu’il ne peut être titulaire qu’en pétant le tibia de Busquets.
… Esperanza Aguirre demander à reporter la finale. En cause, elle aurait confondu des vuvuzelas avec des sifflets lors des hymnes.
Par Robin Delorme, à Madrid