- Éliminatoires Euro 2016
- Groupe C
- J7
- Espagne/Slovaquie (2-0)
L’Espagne met fin au règne slovaque
Sous pression avant la rencontre, l'Espagne prend sa revanche sur la Slovaquie grâce à une prestation collective de bonne facture (2-0). Nouveau leader du groupe C, le champion d'Europe en titre peut déjà penser à son séjour en France.
Espagne 2-0 Slovaquie
Buts : Jordi Alba (5e) et Andrés Iniesta (30e sp) pour l’Espagne.
Pour faire office de favori dans une compétition internationale, une sélection se doit d’impressionner les amateurs de football par sa maîtrise du match, son autorité, sa force de frappe. Comme un champion de boxe en conférence de presse, l’Espagne vient d’envoyer un message à ses principaux concurrents : elle sera, sauf cataclysme, bien au rendez-vous pour conserver sa couronne sur le sol français dans neuf mois. Le temps de donner naissance à sa nouvelle armada, sa nouvelle machine à passes, composée des tout meilleurs joueurs mondiaux. Ce soir, le collectif ibérique avait besoin de trente minutes pour rattraper une différence de buts particulière favorable à son adversaire du soir. Et ce soir, l’Espagne se retrouve à la place qu’elle préfère : la première. De quoi envisager sereinement la fin des éliminatoires.
Silva l’architecte
Dès le démarrage, l’Espagne souhaite laver l’affront du match aller, effet secondaire d’un Mondial brésilien à mettre aux oubliettes. Avec ses éléments offensifs de Chelsea Cesc Fàbregas, Pedro, Diego Costa et Iker Casillas dans les bois, Vicente del Bosque fait confiance aux roublards. Comme à son habitude, la Selección prend les commandes du ballon, la Repre se contente d’agir en contre. En position de relance, Sergio Ramos marche sur le ballon. Robert Mak en profite et accélère vers le but. Sa frappe croisée rase le montant de San Iker. On dit souvent que le train ne passe qu’une fois, et pour le coup, le leader provisoire du groupe vient de s’installer pour un bail dans le hall de la gare d’Oviedo. Une minute plus tard, la Roja est sur le quai de sa station. Sur une ouverture millimétrée de David Silva, Jordi Alba effectue l’appel idéal pour trouver le chemin des filets… de la tête (5e). Une fois devant au score, les locaux s’appliquent pour faire vivre le ballon : Silva oriente le jeu comme bon lui semble, les une-deux se succèdent, les situations dangereuses aussi. Sur un ballon en profondeur, Diego Costa joue bien le coup devant Kozacik pour obtenir le break sur penalty. D’un contre-pied limpide, Andrès Iniesta rend hommage à son fiston Paolo Andrea avec un pouce dans la bouche (30e). En guise de révolte, Marek Hamšík oblige Casillas à la parade avant la pause. Le prochain train aura trop de retard…
La passe à onze
Placé sur le pré pour apporter une fraîcheur offensive, Michal Duris remplace Mak en pointe. Comme en première mi-temps, le buteur se trouve en position favorable de tir. D’une manchette, Casillas dévie le cuir et noie à cet instant les derniers espoirs slovaques de ramener autre chose qu’une défaite de leur déplacement. Doucement mais sûrement, les hommes en rouge assoient leur domination, comme un guépard prépare le terrain avant de surgir au moment opportun sur sa gazelle. Il aiguise ses griffes usées et les remplacent par des crochets acérées, comme lorsque Santi Cazorla et Paco Alcácer viennent apporter du sang frais. Il prend appui sur ses pattes arrières, comme lorsque Gerard Piqué protège ses camarades d’un contre éclair des visiteurs. Puis il se jette sur la proie, pour obtenir ce qu’il était venu chercher : le goût de la victoire. Toute l’équipe se sera fait plaisir à toucher la sphère une cinquantaine de fois, et le danger d’un revirement de situation au tableau d’affichage n’aura jamais vraiment existé sur ce second acte. Pour la Slovaquie en revanche, les jambes seront bien lourdes dans l’avion du retour.
Par Antoine Donnarieix