- Éliminatoires Euro 2016
- Groupe C
- J10
- Ukraine/Espagne (0-1)
L’Espagne envoie l’Ukraine en barrages
Rapidement aux manettes, une Roja rajeunie a d'abord malmené l'Ukraine avant de lui résister. Une huitième victoire consécutive (0-1) qui rassure à quelques mois d'un Euro que ne verra l'Ukraine qu'en cas de victoire lors de son barrage.
Ukraine – Espagne : 0-1
But : Mario (22e) pour la Roja
Stepanenko règle la mire, arme sa volée et dégaine. Un iota trop haut, De Gea se contente d’accompagner du regard avant de, quelques minutes plus tard, se détendre de tout son long pour capter une frappe de Rybalka. Ces dernières tentatives avortées des hommes de Fomenko illustrent à la perfection la soirée ukrainienne dans son stade olympique de Kiev. Contraints à l’exploit et handicapés par une ouverture du score précoce de Mario, les Jovto-Blakytni voient la qualification directe pour l’Euro s’éloigner. Comme pour le Mondial 2012, la case des barrages jugera de leur avenir européen, ou pas. L’Espagne, elle, fête son 14 juillet national sans aucun joueur du FC Barcelone dans son onze. Un détail rare qui, à défaut de confirmer une sortie catalane de l’Espagne, rassure sur la vitalité du football outre-Pyrénées. Car, déjà qualifiée, la Selección affiche une équipe mixte, composée de petits nouveaux – Mario, Etxeita -, de jeunes ambitieux – De Gea, Isco, Thiago, Alcácer, Nacho – et de valeurs sûres de Liga – San José, Nolito. Un savant mélange de profils et de générations qui tord l’Ukraine et inquiète ses prochains adversaires de juin prochain.
Avec Thiago, tout est plus beau
Cesc Fàbregas, brassard au biceps pour son entrée dans le cercle des centenaires, est le seul survivant de la finale de l’Euro 2012, remportée sur cette même pelouse du stade olympique de Kiev. Une certaine idée de la solitude qui ne change en rien le plan de bataille de la Roja. Dominatrice du cuir et du rythme, elle rassure sur son identité, mais inquiète par sa naïveté. En face, l’Ukraine, avec son bloc regroupé et son impératif des trois points, ne prend que peu de risques. Une attitude qui, grâce à ses flèches Yarmolenko et Konoplyanka, lui permet de partir en contre sitôt la récupération effective. De par ses deux parades animales devant Kravets et Rotan (15e), De Gea laisse les opportunités ukrainiennes à l’état de tentatives. Un avertissement qui reçoit illico une réponse espagnole. Estampillé tiki-taka, l’exquis échange entre Thiago Alcántara et Nolito rebondit sur la tête du néophyte Mario, seul au second poteau, et défriche le tableau d’affichage. Le joueur du Bayern qui, pour son come-back après 14 mois d’absence, transforme chaque ballon en présent, chaque contrôle en caresse. Un délice pour les pupilles qui trouve en Isco et Nolito deux superbes relais.
L’ouverture du score de Mario
L’Ukraine, abonnée aux barrages
Sur le coup d’envoi, patatras. La fébrilité des Jovto-Blakytni permet à Fàbregas, fauché en pleine surface, de gratter un penalty. Une sentence dont il se charge et qui pousse Pyatov à la parade – pour le quatrième échec en autant de tentatives avec la Roja du capitaine d’un soir. Le stade olympique, lui, souffle et espère. L’espoir d’une qualification directe pour l’Euro prend, dès le retour aux vestiaires, des airs de mission impossible : la Slovaquie écrase le Luxembourg à la pause (0-3). Défait de la pression du résultat, l’Ukraine fait parler son honneur. Face à une Espagne new-look, mais toujours joueuse, elle trouve en Yarmolenko son arme favorite. Que ce soit par ses débordements saignants, ou par ses passements de jambe ravageurs, il ne peut égaliser devant un Mourinho venu le superviser. Son pendant à gauche, Konoplyanka, prend le relais à l’heure de jeu. Malgré son profil à la Robben – droitier à gauche, et non l’inverse -, ses incursions axiales froissent l’arrière-garde espagnole, mais ne la trouent pas. La Roja peut même prendre le large sur un nouvelle régalade du trio Nolito-Thiago-Isco jusqu’à ce qu’un coup de sifflet de l’arbitre vienne annuler le but de San José. Qu’importe, puisque l’Ukraine termine cette rencontre sans tromper un monstrueux De Gea.
Par Robin Delorme