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- Espagne/Biélorussie (2-1)
L’Espagne en sera assurément
La Roja n’aime pas les petits. Et le fait savoir. Au bout de l’ennui, elle est venue à bout d’une valeureuse, mais peu talentueuse, Biélorussie. Un succès aux forceps (2-1) qui composte à 99 % son billet pour le Mondial brésilien. Un moindre mal.
Espagne – Biélorussie : 2-1
Buts : Xavi (61e) et Negredo (78e) pour l’Espagne. Komilenko (89e) pour la Biélorussie.
L’Iberostar Estadi a longtemps cru tenir la purge de ce début de saison. Quelques heures seulement après avoir connu un grave accident – trois ouvriers souffrent de graves brûlures… – et une annulation de match – …suite à un problème de projecteur –, l’enceinte de Majorque n’a jamais vibré lors de 45 premières minutes soporifiques. La deuxième mi-temps, un tantinet moins ennuyeuse, lui a seulement permis de s’extasier devant l’ouverture du score de Xavi. Et de savourer une qualification qui ne fait guère l’ombre d’un doute. Cette partition indigeste peut s’expliquer par les quelques changements notoires de Vicente del Bosque. Mais certainement pas l’excuser. Perdu sur le front de l’attaque, Michu n’a été qu’une pâle copie de son fantôme. La charnière Piqué-Ramos, totalement à l’ouest, n’a jamais rassuré. Et la doublette Xavi-Fàbregas, sans idée, a ralenti un jeu qui n’en demandait pas tant. Heureusement, le Valbuena local, aka Pedro, a enchaîné les efforts et les kilomètres alors que l’entrée à la mi-temps d’Iniesta a offert les solutions escomptées. Bref, un match à vite oublier pour une Roja qui attend de pied ferme Diego Costa et son Brésil natal…
Suffisance, erreurs et pénalty
Pour résumer ce premier acte, une image. Le chronomètre en est à son quarante-quatrième tour de cadran lorsque Gerard Piqué dévie un ballon d’un bras décollé du corps. Dans la surface, l’action ne justifie pas un pénalty selon Bas Nijhuis, arbitre de la rencontre. À tort. Mais plus que la déception biélorusse, cette erreur souligne avant tout la nonchalance espagnole lors du premier acte. Malgré ses quelque 76 % de possession de balle et une récupération à 20 mètres des cages de Veremko, la Roja n’a jamais semblé si peu inspirée. La faute à un milieu de terrain sans idée et un trio offensif remodelé. Preuve de cette apathie, les trois Barcelonais Busquets, Xavi et Fábregas enchaînent pertes de balle et mauvaises passes. Le seul Pedro, à l’hyperactivité toujours aussi débordante, ne peut rien malgré tous ses appels. Servi dans le mauvais tempo, il se retrouve les trois quarts du temps en avance sur le jeu. Et hors-jeu, donc. Un constat qui s’applique également à la Biélorussie qui, sur ses quelques contre-attaques, aurait pu se montrer plus dangereuse. Mais, un raté technique, un manque d’envie ou une main de Piqué (averti à la 33e pour une grossière mimine) renvoient 22 fantômes au vestiaire.
Bordachev et Arbeloa, tristes centres d’intérêt
Histoire de ne pas frôler la chienlit, Vicente del Bosque opère illico un changement tactique. Inutile, car de trop, Monreal laisse sa place de latéral au profit d’Iniesta. Avec sa défense à trois, la Roja gagne en technicité et en fluidité. Toujours aussi basse, la sélection biélorusse commence alors à perdre le fil et ses nerfs. Acculé par Speedy Pedro Gonzalez, Bordachev y va de ses deux boisages en règle avant de prendre sa biscotte. Puis vient l’ouverture du score. Sur un ballon mal dégagé, Xavi se la joue renard et envoie une demi-volée depuis le point de penalty. Ficelle, le minimum syndical est assuré. Mais l’ennui ne s’est pas envolé. Toujours aussi brouillon, ce match gagne en piment grâce aux traditionnels taquets d’Arbeloa sur les chevilles du capitaine visiteur. Et à l’entrée de son homonyme Negredo. Très en forme sous la liquette des Citizens, le gars de Vallecas y va de son pion. Une belle tête qui suit une combinaison enfin aboutie entre Pedro et Sergio Ramos. Un rayon de soleil vite refroidi par le manque d’entrain espagnol et la réduction du score des hommes de l’Est. Car oui, c’est bien sur ce beau rush de Komilenko (89e) que les spectateurs de l’Iberostar Estadi sont rentrés chez eux.
Par Robin Delorme, à Madrid