- JO 2012
- Groupe D
- Espagne/Japon (0-1)
L’Espagne a trouvé plus forte qu’elle
Première surprise de ces Jeux Olympiques, la favorite Espagne a été battue par le Japon (0-1). Une surprise, oui, mais la victoire est tout à fait méritée. Les Nippons ne se sont pas contentés d’attendre et sont allés chercher leur succès face à une Rojita maladroite au possible.
Espagne-Japon : 0-1 Buteurs : Otsu (33e) pour le Japon
Le problème avec l’Espagne, c’est que ses derniers succès lui imposent, à chaque compétition, le statut de favori. Si ça paraît logique avec la Roja, la Rojita, elle, n’a pas forcément besoin de tout ça. Logiquement annoncée gagnante face à une équipe japonaise méconnue et dénuée de toute star, l’Espagne n’a pas su imposer son jeu, à l’instar de sa grande sœur. Prévisible dans ses mouvements offensifs, catastrophique en défense, la Rojita a complètement foiré son entrée en matière. Tout le contraire des vaillants japonais, fidèles à leur tactique et séduisants dans leur jeu.
La Rojita à 10
Sur les deux premières minutes du match, on a déjà un léger doute. On voit d’abord Alba se trouer, puis un Nippon tenter une reprise de volée. Un signe ? Bah, au regard de la suite, pourquoi pas, ouais. Parce que si, évidemment, la Rojita se met vite à emprunter la recette du succès et monopoliser le ballon, elle galère face à des Japonais morts de faim. En défense, les Nippons pratiquent le pressing le plus haut du monde et taclent dans tous les sens. Devant, ça redouble de courses plus ou moins maladroites. Si l’équipe nippone veut jouer en contre, plus que de faire déjouer l’Espagne, elle veut jouer. Et si les Espagnols au fil du match sont plus empruntés, on se régale avec les contres nippons, qui enflamment le public à chaque course frénétique. On la sent venir un peu plus encore, la surprise. L’Espagne n’y est pas, Mata avec sa frappe du gauche (24e) ne convainc pas plus.
Les Nippons sont de plus en plus dangereux devant. Et tiens, sur un corner anodin, Otsu profite d’un marquage creux de 5 bons mètres pour aller ouvrir le score (1-0, 33e). De quoi réveiller la fierté de la Rojita ? Pas la peine, les Japonais continuent leur pressing, poussent de nouveau les Ibériques à l’erreur. Higashi n’est pas loin de punir une nouvelle fois l’Espagne après une passe en retrait foireuse de Montoya (38e), et le coup de grâce pour cette défense en carton à peine cinq minutes plus tard, avec l’expulsion d’Inigo Martinez, coupable d’avoir retenu un Nippon en tant que dernier défenseur (41e). À la mi-temps, on est un peu secoués, d’abord. Surpris, ravis par cette sélection japonaise très joueuse et battante. Surpris aussi par la pauvreté du jeu espagnol, et ses (nombreuses) errances défensives.
Un Japon joueur
Et on imagine la gueulante qu’a dû pousser Luis Milla dans les vestiaires. En tout cas, la Rojita revient sur le terrain avec d’autres intentions, plus motivée, déjà. Les premières hésitations japonaises apparaissent en défense, on peut penser au hold-up. Mais l’Espagne, dans sa volonté de revenir au score, doit jouer à trois derrière et s’expose au contre nippon. Vu que c’est la spécialité du coin, le Japon s’en donne à cœur joie et passe vraiment pas loin du but du KO : Higashi envoie une frappe dans la lunette, détournée du bout des doigts par De Gea (50e), puis Nagai foire deux fois sa frappe croisée face au portier espagnol (58e, 60e).
Le Japon enchante son monde, tout en restant fidèle à sa tactique de laisser l’initiative à l’adversaire. Quitte à se faire peur, des fois, les Nippons iront au bout sans vaciller, se permettant de craquer encore une ou deux occasions, par un manque de lucidité évident. Au terme de 90 minutes d’un engagement total, les Japs obtiennent une victoire méritée et prennent la tête du groupe D. Les Espagnols, imprécis et maladroits, devront quant à eux se remettre en question et jouer leur qualification sous pression contre le Honduras et le Maroc.
Crédit photo : http://fr.fifa.com
Alexandre Pauwels