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Les vraies questions existentielles du football – Épisode 19
Les questions les plus bêtes sont parfois, souvent, les meilleures. Sofoot.com a décidé, tous les jeudis, de répondre à trois interrogations fondamentales de tout amoureux de la balle ronde et même des néophytes.
Faut-il être juge de touche pour garder la ligne ?
Pas facile de garder la ligne, même en officiant sur un terrain de foot. Si l’arbitre central, dont le rôle est de se trouver au plus proche de l’action pour diriger les débats, avale les kilomètres durant 90 minutes, l’arbitre de touche, lui, alterne pas chassés et moment de repos sur le bord du terrain. Pas un mauvais exercice en soi, à en croire Jean-Michel, gérant d’ABC Coachs Sportifs : « En fait, pour s’affiner et puiser dans ses réserves, il faut accélérer la fréquence cardiaque pendant plus de trente minutes. Donc si les gens veulent faire des pas chassés pendant plus de trente minutes, là, en effet, cela peut être un bon exercice pour garder la ligne. » Seul souci, le manque de régularité de l’effort, puisque le juge de touche ne passe pas non plus une heure et demie à longer la ligne blanche : « Il faut être constamment en activité, il faut que la fréquence cardiaque reste assez élevée, il ne faut pas qu’il y ait d’arrêt. Une heure et demie de sport, surtout en tant qu’arbitre de touche, ce n’est pas suffisant pour garder la ligne. Il faudrait au moins trois ou quatre matchs. » Pour maigrir, surtout, ne pas se cacher derrière l’excuse des biscottes, bien rangées dans la poche en cas de fringale. Jean-Michel, toujours : « Il y a beaucoup de sel dans les biscottes, donc il vaut mieux prendre du pain complet. » Finalement, être arbitre de touche serait une belle planque pour faire semblant de faire du sport, sans pour autant montrer de résultats probants sur le long terme : « Les arbitres de touche, ils se touchent un peu si je peux me permettre. » CQFD.
Gignac, sombre héros ?
Gignac et la France, c’est terminé. L’attaquant a en effet décidé de tirer sa révérence pour filer au Mexique, où les Tigres de Monterrey l’attendent, chéquier entre les crocs. Surprenant, le choix d’APG met surtout fin à onze années de bons et loyaux services sur les prés français. 306 matchs, 105 buts : si le ratio n’est pas des plus exceptionnels, la régularité d’APG force le respect. Pourtant, au palmarès, chou blanc, salade verte, peanuts. Hormis une Coupe de la Ligue glanée en 2011 avec l’OM, Gigi reste vierge de tout titre. La poisse ? Plutôt une mauvaise conjoncture. Dauphin de L1 en 2011 et 2013, intermittent dans une équipe de France en reconstruction, Gignac n’aura pourtant jamais déçu lorsque l’équipe comptait sur lui. Soit le parfait attirail du héros malheureux, déçu, qui, malgré ses super pouvoirs, n’aura jamais su emmener les siens au septième ciel : « Je cherche un défi de haut vol » , rappelait-il au moment d’évoquer son départ. Non, APG n’aura jamais le destin de grand attaquant qui lui tendait les bras. Non, Gignac ne restera pas dans les livres d’histoire ou les encyclopédies de football. Mais à l’instar de Batman, les héros sont souvent destinés à agir dans l’ombre. Amis, qu’on crève d’une absence, ou qu’on crève un abcès, il n’en demeure pas moins que Gignac ira se perdre de l’autre côté de la mer. Dès lors, qu’importe ce noir désir de biffetons ou les coups pris par ce sombre héros : car APG a depuis longtemps abandonné ses rêves de gloire.
Quelles sont les peines prévues en cas de hold-up ?
Le match n’est qu’une attaque-défense. 90 minutes que les locaux pilonnent, monopolisent le ballon, essayent toutes les attaques possibles et imaginables – dans l’axe, sur les côtés, de loin, de près, sur coups de pied arrêtés, en solitaire, bien construites –, mais rien ne fonctionne. Les visiteurs, arc-boutés sur leur position, ne sont encore en vie que grâce à leur portier, héroïque ce jour-là, repoussant les tentatives adverses comme un videur face à des tongs. Le simple fait de gloire des joueurs de champ, ce n’est pas une promenade, mais une leçon de découpage en règle, là où ça fait mal. Voilà les arrêts de jeu. Une énième tentative désespérée vient encore mourir sur le dernier rempart qui, pour la première fois du match, relance vite. Ça déboule plein axe, la supériorité numérique et territorial est acquise, le sang-froid ne manque pas au moment de conclure. Rageant : un véritable hold-up. Un tel acte ne saurait rester impuni. Si l’on en croit la définition : « hold-up ou holdup (1990) n.m. Emprunt anglo-américain : Vol à main armée (ici à pied) dans un lieu public » . Si l’on s’en réfère au droit français, il faut donc se tourner vers un spécialiste, comme Me Gromard, avocat à Bordeaux : « Si j’en crois les éléments mis à ma disposition, on a affaire à un vol à main armée avec deux circonstances aggravantes, violence et pluralité d’auteurs. Dans ce cas, l’article 311-4 alinéa 13 du code pénal punit le vol commis avec deux circonstances de sept ans d’emprisonnement et de 100 000 euros d’amende. On parle évidemment de maximum théorique, mais on peut demander plus en cas de récidive. Tout dépend des cas précédents. » À Lille, un autre système innovant avait été mis en place : devoir subir la tactique de René Girard pendant deux saisons.
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Par PP, CAL et RG