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Les vraies questions existentielles du football – épisode 13

Par RG, CG et CAL
5 minutes
Les vraies questions existentielles du football – épisode 13

Les questions les plus bêtes sont parfois, souvent, les meilleures. Sofoot.com a décidé, tous les jeudis, de répondre à trois interrogations fondamentales de tout amoureux de la balle ronde et même des néophytes. Pas de discrimination, surtout pas en ce moment.

Pourquoi certains joueurs fêtaient leurs buts en se couvrant la tête avec leur maillot ?

Certains esprits chagrins racontent qu’une telle pratique serait une insulte, une marque de dédain et de mépris, signifiant en quelque sorte « marquer contre vous est tellement facile que je pourrais le faire les yeux bandés » . La légende voudrait aussi que des joueurs aient été frappés au visage par des membres de l’équipe adverse alors qu’ils couraient ainsi et aveugles. Mais la vraie raison, c’est que tout le monde imite Fabrizio Ravanelli. Daniel Sturridge lui-même, qui a grandi en regardant les exploits du Renard argenté à Boro, l’a d’ailleurs avoué : « Avant, la meilleure célébration, c’était de mettre son maillot sur la tête, mais maintenant, c’est carton jaune » . Effectivement, en juin 2004, la FIFA décide d’interdire la pratique, selon la Loi 12, partie 2 : « Les circonstances dans lesquelles un joueur est sanctionné pour « comportement antisportif » incluent le cas où un joueur enlève son maillot par la tête ou recouvre sa tête de son maillot lorsqu’il célèbre un but » . Une attaque claire en direction du Fab, qui n’aime rien de plus que courir partout comme le cousin italien de Casper. D’autant plus infondée que le malheureux renard évolue à l’époque à Dundee, et ira ensuite se finir à Perugia, dans l’indifférence totale. Quant à savoir pourquoi Ravanelli lui-même avait lancé cette mode, mystère. Mais il tient tellement à sa célébration qu’il a longtemps manifesté auprès de la FIFA pour qu’elle perdure sans être jaunie. Passé depuis au cyclisme, l’ancien plongeur a également constaté avec beaucoup de tristesse que les maillots de vélo étaient trop serrés pour être utilisés de cette façon. Reste alors cette chanson du Riverside Stadium, sur l’air de la Macarena : « I know a man and his name is Ravanelli / Scores lots of goals and I’ve seen him on the telly / Every time he scores he shows off his belly / Heeeey Ravanelli » . Peut-être voulait-il seulement nous montrer son ventre ?

Faut-il grillager pour éviter le petit pont ?

Chien enragé sur la pelouse du Parc des Princes, Luis Suárez n’avait qu’un seul but : forcer le passage pour se rendre au but. Un réflexe primaire chez les canidés, mais que beaucoup de propriétaires contiennent à coups de grillages. Pourtant, David Luiz n’a su préserver son jardin secret, violé à deux reprises par la fougue du molosse uruguayen. La faute à un mauvais équipement : « Vous n’avez pas une grande longueur, donc avec un grillage, vous allez devoir mettre des poteaux, des jambes de force… Mais même avec ça, ce ne sera pas bien tendu » explique-t-on chez Côté Clôture, spécialiste de la protection de l’espace à Flers-en-Escrebieux (59). Dès lors, la simple maille ne suffirait pas. Une aubaine pour les amateurs d’entrejambes qui cèdent ? Pas sûr : « Je vous conseillerais un panneau rigide. N’hésitez pas à mettre le panneau Hercules, qui fait 5 mm d’épaisseur, y aura pas de dégradations. Et à l’installation, ce n’est pas compliqué » . Solide et efficace, cette solution aurait sans aucun doute empêché au PSG de perdre lourdement sur son terrain. D’ailleurs, un léger ajout permettrait de ne plus jamais entrevoir l’espoir d’une humiliation sur petit pont : « Vous pouvez occulter la clôture, c’est-à-dire cacher ce qu’il y a derrière. Un bois, ou quelqu’un qui passe… » Ou même un but.

Pendant le match, que choisir entre un petit jaune et un gros rouge ?

Un match de football, c’est comme un bon dîner. Il y a la mise en bouche au stade, le plat de résistance et le dessert de Javier Pastore. Et forcément, pour accompagner le tout intervient le choix de la boisson. Parmi les puristes, la question est loin d’être tranchée. « Bon, si on se fie uniquement à la raison et à la logique sportive, il vaut mieux prendre un petit jaune, sans graves conséquences » , explique Robert Maah, l’attaquant de l’US Orléans : « Après, si tu veux sembler un peu plus couillu, il vaut mieux taper dans le rouge directement. » Réservé à ceux qui en ont, le rouge direct compte toujours plus d’admirateurs, de Joey Barton à Sambou Yatabaré, en passant par les regrettés Zinédine Zidane, Mark van Bommel ou Cyril Rool. « C’est une question de tradition et de convivialité » , décrypte Cécile Dulimbert, une œnologue basée à Saint-Émilion, avant de préciser : « Un gros rouge se reconnaît à deux choses : sa capacité à faire des taches et son goût rustique en bouche » . Dans l’autre camp, représenté par Nemanja Matić, Xabi Alonso ou Marco Verratti, on privilégie le savoir-faire ancestral et la subtilité. « Après avoir été concassée, la réglisse subit une triple macération à chaud » explique-t-on sur le site officiel de Pernod-Ricard, la référence du petit jaune : « Elle s’effectue selon les règles secrètes d’un art qui garantit la constance de la saveur et des arômes » . Autrement dit, on concasse le joueur, on dilue dans la contestation et on trinque avec modération. Pourquoi pas, mais « le problème avec le jaune, c’est que tu as le cul entre deux chaises, tu ne sais pas vraiment quand t’arrêter » , prévient Robert Maah : « Alors qu’avec un gros rouge, la question ne se pose pas » . Quoi qu’il en soit, impossible de trancher, les arguments font mouche des deux côtés. « Pourquoi choisir ? » conclut finalement Éric Chelle, l’ancien international malien : « Je commence par un petit jaune pour intimider, et si l’attaquant part au but, je termine par un rouge pour finir en beauté » . Comme vous le voyez, tous les goûts sont dans la nature.

À lire : toutes les questions existentielles… Épisode 1 Épisode 2 Épisode 3 Épisode 4 Épisode 5 Épisode 6 Épisode 7 Épisode 8 Épisode 9 Épisode 10 Épisode 11 Épisode 12

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