Mitroglou a-t-il les épaules pour faire la différence ?
Titulaire et buteur avec l’OM contre Strasbourg pour la première fois depuis son arrivée le 30 août dernier, Kostas Mitroglou a été mis au repos par Rudi Garcia lors de
la victoire face à Guimarães en Ligue Europa (2-1). Une preuve que le guitariste étudie ses partitions à l’avance et fait de ce
Clásico un vrai premier rendez-vous chaud pour son nouveau buteur, qu’il veut frais. C’est à se poser une question d’ordre tactique : dans une rencontre où Marseille peut s’attendre à laisser le ballon à ses adversaires, en profitant de la puissance de son milieu et de l’explosivité de Thauvin et Ocampos sur les côtés, ne serait-il pas plus logique de titulariser Clinton Njie ?
Le bonhomme est limité techniquement – sans offense –, mais a fait ses preuves devant le but. Sympa sur le papier, mais ce serait oublier que Rudi Garcia souhaite pérenniser un système tactique et voir ce que Mitroglou a dans le ventre, lui qui affirmait samedi en conférence de presse que PSG-OM est « un grand derby dont on entend parler partout en Europe » et qui a montré les prémices de qualités intéressantes à la Meinau. Épuiser la charnière parisienne avant de faire entrer une flèche dans le dernier quart d’heure, c’est une option. Mitroglou pourra en plus profiter de la fin du match pour réajuster sa définition d’un derby.
Areola peut-il être meilleur que Mandanda ?
L’un est nommé pour remporter le trophée UNFP du meilleur joueur de Ligue 1 du mois de septembre, aux côtés de Neymar et Malcom. L’autre n’en est pas encore là, mais a définitivement écarté la concurrence de Kevin Trapp au sein de son club. L’un a battu ce mois-ci le nombre de matchs joués toutes compétitions confondues par Roger Scotti à l’OM, avec 453 capes. L’autre ne vit que sa première saison de titulaire indiscutable au PSG.
L’un a effectué treize arrêts sur ses quatre derniers matchs de championnat, soit 67% de ses frappes subies. L’autre est le deuxième gardien le plus décisif de Ligue des champions derrière Jasmin Handanović (Maribor) et présente trois clean sheet en autant de matchs, avec seize arrêts effectués. L’un est une légende de son club. L’autre n’en est qu’un embryon. Bref, l’un est Steve Mandanda, et l’autre Alphonse Areola. Cela n’a pas toujours été le cas, alors il convient de le souligner : ces derniers temps, les deux gardiens de Paris et Marseille rapportent des points à leur équipe. Difficile de douter de la régularité de Mandanda, propre depuis ses seize mois. Mais de quel Areola disposera le PSG ? Le gruyère de l’an passé, ou la muraille verte aperçue contre Lyon, Munich et Anderlecht ? On penche pour la seconde option.
Zambo Anguissa va-t-il avaler Verratti et Rabiot ?
«
Le défi physique est important, il faudra être conquérant. Cela ressemble à un match de Coupe. Chapeau à Montpellier d’avoir accroché le PSG, peut-être qu’il ne faudra pas tondre la pelouse avant le match… » Glissé entre un sourire et une pointe d’humour acerbe, Rudi Garcia laissait entendre hier en conférence de presse que l’une des clés du match serait incontestablement l’engagement physique des deux équipes. Or, s’il est bien un point sur lequel Marseille excelle depuis sa réorganisation en 4-2-3-1, c’est bien l’impact. Là où le milieu parisien n’aime pas se faire bousculer, en témoigne ses premières minutes à Anderlecht ou la performance du Lyonnais Tanguy Ndombele au Parc il y a quelques semaines, celui de l’OM ne jure que par le défi corporel, l’entrechoc soudain et le rapport de force.
Le salut marseillais passera par la performance de Zambo Anguissa, qui, aidé par son copain de bagarre Luiz Gustavo (retour de suspension), se fera un plaisir d’exploiter la petite forme de Verratti et Rabiot, et les failles d’un Draxler particulièrement irrégulier sur quatre-vingt-dix minutes. Oui, Zambo Anguissa est capable de faire tout ça dans le même match. Il suffit pour cela de bien finir son assiette de pâtes le midi.
Les Parisiens vont-ils réussir à surmonter l’absence de Blaise Matuidi ?
«
Marseille va essayer de ne pas en prendre trop à domicile contre nous. » Le mot a été lâché début octobre par le plus parisien de l’effectif du PSG : Adrien Rabiot. Une forme de provocation qui avait quelque peu déserté les derniers « classiques » , et corroborée par les taquineries de Kylian Mbappé après Anderlecht – «
je garde quelques buts pour dimanche » –, et les propos de Thomas Meunier le week-end dernier : «
LeClásico
? Je n’en entends pas spécialement parler dans le groupe. Les supporters sont vraiment à fond dedans, mais dans le groupe même, non. Il y a beaucoup d’étrangers aussi dans l’équipe. Un match lambda ? Oui. » De fait, et les chiffres sont actualisés deux fois par an, voilà six ans que le PSG est invaincu face à Marseille, depuis le 27 novembre 2011 et un 3-0 encaissé au Vélodrome. Lors des quatorze matchs suivants, le club de la capitale a marqué 32 fois, contre 11 seulement pour les Sudistes. De plus, Paris s’avance cette saison avec la meilleure attaque de Ligue 1, Marseille la quatorzième défense. Enfin, lors des dernières retrouvailles conclues sur un 5-1 parisien, Mbappé n’était pas là. Neymar non plus. Seule bonne nouvelle pour Marseille, Blaise Matuidi, recordman parisien du nombre de victoires face à l’OM avec douze succès, a traversé la frontière. Et c’est déjà ça.
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