- Ligue 1
- 37e journée
- Montpellier/Lille
Les voyages en Balmont
Toujours présent, jamais décevant, Florent Balmont est sans aucun doute l’un des joueurs les plus sous-estimés de Ligue 1. Motivé à quelques encablures de ce qui pourrait bien être la finale du championnat de France, le milieu de terrain de poche du LOSC pourrait également penser à l’Euro.
Un môme sans cheveux, mais un môme comme les autres. Un gamin de 32 ans avec ses amis, ses rêves et ses petits plaisirs. Petit pitbull plus connu pour sa hargne que ses roulettes et son humour, le milieu de terrain du LOSC, Florent Balmont, est un homme de goût. Invité par son ancien partenaire, Pierre-Alain Frau, a choisir entre un bon Big Mac et un gros saucisson, le divin chauve de Lille hésite, mais finit par trancher : « Le saucisson. J’adore ça depuis tout petit. Mais le Big Mac, quand même, c’est quelque chose. » Nous sommes alors au début de l’année 2010 et l’excellent Florent Balmont dispute sa deuxième saison dans le Nord de la France. Bien installé dans son club, c’est devant les caméras de Grand Lille TV qu’il se confie, et donne les noms de ses idoles. « J’ai toujours admiré Zidane » , admet-il assez sobrement. Classique et beaucoup trop récent pour qu’un enfant des années 80’s s’arrête là : « J’adorais Olive et Tom aussi. C’était super. Mais ils mettaient un épisode à traverser le terrain et à marquer un but. Aujourd’hui, c’est au tour de mes enfants de regarder ça. Mais ils regardent papa à la télé, aussi. »
Loin de Zidane et encore plus de Mark Landers, le joueur lillois a toutefois su s’affirmer comme l’un des meilleurs milieux de terrain de Ligue 1. Costaud. Depuis son époque « Club Dorothée« , le petit Balmont a bien grandi. 1m68 sous la toise, une sorte de Mathieu Valbuena en plus costaud et plus classe. Souvent chahuté pour son jeu rugueux et son physique peu avenant, le joueur formé à Lyon est aujourd’hui l’une des pièces maîtresses du collectif le mieux rodé de l’Hexagone. Brillant à un poste où peu de Français excellent cette saison, le Lillois sait toutefois que les portes de l’équipe de France vont sans doute une nouvelle fois se fermer devant lui cet été. Dur.
Le coup qu’il faut
Teigneux dans une équipe de teigneux à Nice, Balmont est, malgré les on-dit, technique dans une équipe d’artistes à Lille. Aussi bien capable de mettre le coup qu’il faut quand il faut que d’adresser la passe juste au bon moment, le milieu de terrain de 32 ans est la pierre angulaire d’une équipe où l’immense talent d’Eden Hazard ne fait pas tout. Champions en 2010/2011, les joueurs de Rudi Garcia doivent également leur salut à l’incroyable trio Mavuba-Cabaye-Balmont, qui régnait alors en véritable tyran sur le football français. Désormais capable d’évoluer sur le côté droit du milieu de terrain nordiste, l’ancien Niçois incarne mieux le Dogue que la mascotte lilloise. Et il le sait : « J’ai toujours été comme ça sur le terrain. Je n’ai jamais rien lâché et ne lâcherai jamais rien. On appelait Edgar Davids comme ça aussi, le Pitbull. » Une bien belle référence pour ce joueur solide qui, depuis son arrivée à Nice en 2004/2005, joue en moyenne 34 matchs de Ligue 1 par saison. Une solidité qui, ajoutée à un excellent rendement, amènent forcément quelques observateurs à l’imaginer vêtu de bleu.
Les Bleus, celui qui se juge aujourd’hui « trop vieux » n’y croit plus depuis longtemps. Non sans regrets : « Je ne me suis jamais pris la tête avec ça. Il y a pas mal de bons joueurs en équipe de France ! Mais j’aimerais bien avoir une sélection. Mais bon, je commence à me faire vieux. Alors, à moins de « faire une Savidan » , je ne vois pas trop comment. J’ai appris à vivre sans et ça ne veut pas dire que j’ai fait une mauvaise carrière. » Dans la liste des joueurs qui joueront l’Euro, son ancien collègue Yohan Cabaye sera sans doute le seul joueur à son poste à avoir réalisé une bonne saison. Yann M’Vila et Alou Diarra, qui rejoindront certainement l’ex-Dogue, pâtiraient sérieusement d’une comparaison avec les Lillois Mavuba et Balmont aujourd’hui. Un constat logique qui pourrait amener l’enfant de 32 piges à rêver un peu. Mais entre une prolongation de contrat en pleine négociation et un gros match sur la pelouse de Montpellier, Balmont, l’homme de devoir, a d’autres choses en tête.
Par Swann Borsellino