- Ligue 1
- 5e journée
- Saint-Étienne/Sochaux
Les Verts ont soif d’Europe
Après un début d’année compliqué et deux défaites face à Lille (1-2) et Toulouse (2-1), les joueurs de l’AS Saint-Étienne redressent bien la barre. Septièmes de Ligue 1, les joueurs de Christophe Galtier espèrent profiter de leur bon recrutement pour enfin retrouver l’Europe. Une ambition qui passe par une amélioration du secteur défensif.
Ils seront tous là. Agglutinés dans le petit T2, direction Terrasse, vêtus de vert et prêts à descendre devant Geoffroy Guichard. Ce samedi, l’AS Saint-Étienne reçoit Sochaux pour le bien de la cinquième journée de Ligue 1, et malgré les travaux, le rituel pour se rendre dans le chaudron n’a pas changé. La tête, elle, est un peu ailleurs. Un peu plus haute, les yeux rivés vers une Europe que les Verts n’ont plus titillé depuis 2008 et une élimination en huitième de C3 face au Werder Brême. Cinquièmes ex-aequo avec Rennes à deux petites journées de la fin la saison passée, les joueurs de Christophe Galtier, privés d’Europe cette année, ont conservé un petit goût amer dans la bouche. Un mercato estival réussi et un étrange début de saison plus tard, ils s’apprêtent à disputer un long marathon qu’ils espèrent bien remporter. Un objectif envisageable avec une petite retouche hivernale et un coup de pouce du destin.
Une défense fragile et une attaque de feu
À Saint-Étienne, on a démarré la saison façon Le lièvre et la tortue. Un départ diesel dû à une mise en place compliquée et à un calendrier difficile qui a vu les Verts s’incliner lors de leurs deux premières rencontres face à Lille (1-2) et à Toulouse (2-1). Ces revers digérés, le 4-5-1 de Galtier solidement installé, l’heure était à la réflexion avant de relever la tête. De toute évidence, avec quatre buts concédés et deux charnières utilisées en deux rencontres, le problème est en grande partie défensif. Et malgré les deux succès empochés sans encaisser de pion face à Reims (4-0) et Bastia (0-3), le souci persiste. En témoigne la défaite concédée la semaine dernière en match amical face à Dijon (3-4), lors duquel la défense verte a encaissé la bagatelle de quatre buts. Trop « pour être satisfait » pour un Christophe Galtier conscient du souci majeur de son effectif.
Pour autant, tous les enseignements tirés de cette rencontre ne sont pas à jeter. Notamment sur le plan offensif, où Brandão, recrue surprise de l’intersaison, s’est offert une bonne pige. Un apport intéressant qui pourrait donner encore plus de vigueur à un potentiel offensif extrêmement intéressant. À titre indicatif, Saint-Étienne, c’est déjà neuf buts cette saison, soit la meilleure attaque de Ligue 1 en compagnie de Lyon et Lorient. Forts de larges succès face aux promus reimois et bastiais, les Stéphanois profitent bien de l’apport de recrues qui se fondent parfaitement dans le moule. Gros coup de l’intersaison, Romain Hamouma dynamise à merveille l’attaque de l’ASSE. Avec deux buts, une passe décisive et une influence importante sur le jeu, l’ancien Caennais s’est déjà trouvé une place au soleil dans le 42. Moqué lors de son arrivée annoncée à Marseille, Renaud Cohade apporte également sa pierre à un édifice qui prend de l’ampleur, sans pour autant rassurer son monde.
Un effectif trop court pour durer ?
« Nous voulons jouer la Coupe d’Europe » , nous confiait l’excellent Josuha Guilavogui en début de saison. Un objectif envisageable quand on connaît le potentiel stéphanois, mais qui pourrait être largement plombé, comme à l’OM, par un manque de profondeur de banc et par la CAN. Quand on fourre un peu son nez dans l’effectif stéphanois, à la recherche d’une défense centrale, on se rend vite compte qu’à part le convoité Kurt Zouma, la sécheresse n’est pas très loin. Idem devant, où Aubameyang et donc Brandão sont un peu seuls. Aubameyang qui, en compagnie de Max-Alain Gradel, devrait aller faire un tour du côté de l’Afrique du Sud début 2013, histoire de disputer la CAN. Des manques inquiétants qui pourraient perturber les Verts dans une course effrénée à l’Europe qui promet une nouvelle fois d’être serrée. Mais à Sainté, on est serein. Pour les supporters, ça ne fait pas de doute, le potentiel pour retrouver l’Europe cette saison est là. Non, ici, on ne court pas seulement après le tram. On court aussi après l’histoire.
Par Swann Borsellino