- Ligue 1
- J27
- OL-ASSE (2-0)
Les Verts, logiquement battu par l’Olympique lyonnais, à terre… et en route pour la Ligue 2 ?
Logiquement battu par l'Olympique lyonnais et archi-dominé au cours d'une première période où il n'a pas vu le jour, Saint-Étienne ne peut s'en prendre qu'à lui-même au vu de sa prestation cauchemardesque avant la pause. Attention : à force d'enchaîner ce genre de performances et de ne montrer que trop rarement son visage de deuxième mi-temps, la Ligue 2 s'approche...
C’est peu dire que tout le monde s’y attendait. Lorsque Moussa Dembélé a envoyé son coup de casque – ou d’épaule, plutôt – dans les filets de Jessy Moulin sur un coup franc de Terrier un peu avant la demi-heure de jeu, personne n’a pu crier au scandale. Aucun supporter stéphanois n’a eu à trouver d’excuse, parce qu’aucune équipe verte n’était alors encore entrée sur le terrain. En chiffres, le vide de l’ASSE s’exprimait encore mieux à la mi-temps : la possession de balle de l’Olympique lyonnais atteignait plus de 78% (un record en France, cette saison), avait frappé huit fois (contre un tir cadré adverse) tout en obtenant quatre corners (contre un seul) et avait réalisé près de quatre fois plus de passes que l’ennemi (403, contre 112). 1-0 à la pause dans ce contexte relève du moindre mal, non ?
Pour éviter de perdre une neuvième fois en onze journées de Ligue 1 (pour un seul succès) et gagner enfin sur le terrain des Gones (ce qui n’est plus arrivé depuis cinq confrontations), la stratégie de Claude Puel s’est longtemps tenue au néant suivant : un bloc bas loin de dégager de la sérénité, une projection vers l’avant quasiment inexistante et des contre-attaques mal menées. Jusqu’à la pause, les visiteurs honnis du Groupama Stadium n’avaient donc absolument aucune chance d’obtenir un résultat. Rentrer aux vestiaires en étant menés sur la plus petite des marges ressemblait d’ailleurs à un petit exploit.
Tout n’est pas à jeter, mais…
Heureusement, le second acte ne s’est pas calqué sur le premier. Plus motivé, plus investi et plus offensif, mieux tactiquement, mieux en place et mieux dans leurs baskets à crampons, Saint-Étienne a enfin réussi à mettre un pied devant l’autre. Ayant décidé de troquer son 4-4-2 pour un 4-5-1, Puel a observé son équipe se battre en donnant du boulot à Anthony Lopes avant que Fernando Marçal ou Marcelo ne réalisent des sauvetages décisifs. Et c’est déjà ça, tant la prestation constituait un cauchemar jusque-là. Problème : les quelques opportunités ne se sont pas traduites en égalisation, pour des Verts limités techniquement et en manque de confiance devant les cages.
Du coup, le poids de la première période a fait couler l’ASSE au fin fond du championnat, comme un lourd boulet attaché à ses godasses. « La première mi-temps nous met dedans, on est passés totalement à travers… On n’arrivait pas à aligner deux passes, donc ça devenait difficile. On n’a pas le droit de passer au travers comme ça en première mi-temps, dans un derby, a ainsi confirmé Mathieu Debuchy, pour Canal Plus. Ça a été mieux en deuxième, mais malheureusement, on n’arrive pas à mettre nos occasions au fond. Encore une fois, il va falloir se remette au boulot rapidement parce qu’on a besoin de points. Niveau comptable, on sait qu’on est en danger. On doit faire plus, beaucoup plus. »
Plus le temps, faut se bouger
Faire davantage, oui. Car si Sainté continue de ne courir que la moitié du temps ou de ne commencer une rencontre qu’à partir de la 46e minute, la relégation pourrait devenir plus qu’une possibilité. Parce que la Ligue 2, elle, n’attendra pas que l’ASSE soit en forme pour se laisser dribbler. Seizièmes avec deux petits points d’avance sur la 18e position de barragiste squattée par Nîmes, les Verts n’ont en réalité plus beaucoup de marge.
Alors, Yann M’Vila et consorts sont-ils capables de se bouger pour éviter le pire ? Au regard de leur performance après l’entracte et de la qualité intrinsèque de l’effectif, oui. Mais le temps presse, et les pensionnaires du Chaudron ne savent visiblement plus gérer la cuisson pour préparer une soupe potable. À eux de retrouver recettes, ingrédients et montres.
Par Florian Cadu