- C1
- J3
- PSG-FC Bâle (3-0)
Les ultras parisiens ont fait leur match
Pour leur premier match de Ligue des champions depuis leur retour au Parc, les ultras parisiens n'ont pas assisté à une grande performance du PSG en dépit de la large victoire sur Bâle. Ce qui ne les a pas empêchés d'afficher un enthousiasme bienvenu dans le cadre très feutré de la C1.
Le speaker du stade demande du respect, la composition d’équipe du FC Bâle va être annoncée, il est important de montrer qu’à Paris, au Parc des Princes, on sait recevoir. Alors si les spectateurs des tribunes latérales, avec leurs petits drapeaux bleu et rouge, aux couleurs du PSG, ont décidé de rester muets comme des carpes, Auteuil et Boulogne se mettent à siffler. Si fort que la puissante voix germanophone qui annonce le onze d’Urs Fischer en devient inaudible. Qu’on se le dise, les ultras de retour au Parc, fini les bonnes manières et les excès de politesse à l’égard des équipes qui viennent défier le club de la capitale. Une très bonne nouvelle, si l’on en croit les critiques sur l’ambiance trop aseptisée du dernier quart de finale de C1 sur place, la saison passée contre Manchester City.
Pas de sifflets malgré les difficultés dans le jeu du PSG
Entrevu contre Bordeaux, le retour des ultras dans les tribunes du Parc pourrait être ce petit plus qui manque actuellement au club parisien pour réellement s’affirmer sur la scène européenne. Loin d’être brillant contre le FC Bâle, les hommes d’Unai Emery ont ainsi pu compter sur un bout de tribune qui a pris ses responsabilités dès la première minute du match, en huant copieusement la possession de balle initiale des Suisses. Et lorsque le PSG était dans le dur, que Doumbia mettait à mal Thiago Silva, ou que Steffen et Lang trouvaient des boulevards dans une défense francilienne perméable, personne n’a lâché. Et personne n’a sifflé non plus. Même à la mi-temps. Elle est là, la vraie bonne nouvelle de ce match. Pas plus tard que l’année dernière, avec une telle copie rendue, les cancres du jour – comme, au hasard, Matuidi, Aurier et Cavani –, auraient essuyé les sifflets de leurs supporters sur le chemin du vestiaire.
Cavani scandé après une occasion manquée
Contre Bâle, ces derniers n’ont jamais semblé s’offenser des difficultés de leurs joueurs, ne jamais s’exaspérer d’un spectacle par moment soporifique. Et même quand Cavani a raté un duel devant Vaclík qui aurait pu – et dû – plier la rencontre, les ultras parisiens ont réagi en scandant pendant quelques secondes le nom de leur buteur uruguayen. Une réelle attitude de supporters, qui demande à être confirmée quand la lune de miel du retour au Parc sera passée, mais induit peut-être le début d’une approche plus humaine et moins contrôlée du PSG de QSI. On a souvent parlé des choix de Laurent Blanc et des défaillances individuelles lors des matchs couperets, où Paris a failli ces dernières années. Certes, on ne veut pas et on n’espère pas revoir de scènes de violence, d’affrontements entre supporters ou avec les forces de l’ordre. C’est l’évidence. Mais après cette longue période d’absence, on peut au moins espérer que les dirigeants qataris du PSG aient compris le fonctionnement et l’importance des ultras dans un stade. Tout comme l’on peut également souhaiter que ces derniers apprennent rapidement à composer avec ce PSG qu’ils ne connaissent pas. Bref, que la puissance financière s’associe à la passion. Pour espérer décrocher le Graal européen un jour, Paris a besoin des deux.
Par Nicolas Jucha, au Parc des Princes