- Bilan de fin de saison
- Récompenses improbables
Les trophées individuels improbables
Luis Suárez est un homme comblé : l'Uruguayen vient en effet d'être élu joueur ibéro-américain de Liga. Une récompense aux contours flous, puisque récompensant aussi bien Sud-Américains qu'Espagnols et Portugais, et qui pose une question : peut-on offrir un trophée à n'importe qui, n'importe comment ? Sans doute.
Joueur océano-jamaïcain de Premier League
Vainqueur : Adrian Mariappa (Crystal Palace)
Ont prétendu au titre : Raheem Sterling, Curtis Good , Tyler Blackett, Brad Jones, Curtis Good, Raheem Sterling, Daniel Sturridge, Danny Rose, Junior Hoilett, Mile Jedinak, Jason Puncheon, Frazer Campbell, Mark Schwarzer, Danny Simpson, Chris Wood.
Puisqu’une île ne vaut pas plus qu’une autre, Jamaïcains et habitants du Pacifique se partagent les honneurs du trophée « Bob Marley aborigène » . Et si la compétition fut féroce, Adrian Mariappa, qui cumule la double nationalité fidjo-jamaïcaine, ne peut que triompher sur Raheem Sterling, Danny Rose et Mark Schwarzer. Un grand bravo au joueur de Crystal Palace, un homme au passeport solide.
Trophée du meilleur gaucher non espagnol de Catalogne
Vainqueur : Thomas Vermaelen (FC Barcelone)
Ont prétendu au titre : Héctor Moreno, Felipe Caicedo, Adriano, Jérémy Mathieu, Rafael Alcántara, Lionel Messi
Paraît-il que le gaucher est adroit. Parait-il qu’en Catalogne, on adore les techniciens vivaces. Et puisqu’il serait trop facile de récompenser un Espagnol élevé à la passe rapide, certains étrangers méritent un titre qui salue leur capacité d’adaptation. Messi sacré dans la catégorie depuis bientôt cinq ans, le comité exécutif des institutions socialistes de Barcelone a tranché dans le sens de l’innovation : Thomas Vermaelen est cette année sacré en raison de sa capacité à alterner entre infirmerie et banc de touche. Une habilité désarmante et un trophée mérité.
Trophée du joueur au mélange chelou de l’année en Ligue 1
Vainqueur : Layvin Kurzawa (Monaco)
Ont prétendu au titre : Yannick Ferreira Carrasco, Lindsay Rose, Divock Origi, Tiago Ilori, Isaac Thelin, Gelson Fernandes, Martin Braithwaite, Modou Sougou
Le florilège était beau. Du Suédois-Congolais (Thelin), du Belgo-Kenyan (Origi), de l’Anglo-Portugais (Ilori)… Pourtant, et de façon assez naturelle, il est un joueur qui ne saurait passer à côté du sacre. Layvin Kurzawa, latéral aux origines guadeloupéo-polonaises trimbale en effet sa diversité culturelle avec succès dans le couloir monégasque. Dur à battre.
Trophée du joueur qui est le seul à avoir cette nationalité en Bundesliga
Vainqueur : Marius Stankevičius (Lituanie, Hanovre)
Ont prétendu au titre : Carlos Gruezo (Équateur), Júnior Díaz (Costa Rica), Elkin Soto (Colombie)
Avec son nom de skieur de fond, Marius n’a aucun mal à écarter les autres potentiels gagnants de la catégorie. En effet, Carlos Gruezo, Júnior Díaz et Elkin Soto n’auront pas offert assez de diversité, puisque provenant tous d’Amérique latine. Une concentration dans la singularité qui offre la piste du succès à Stankevičius. Veni, Vedi, Vicius.
Trophée du meilleur joueur en provenance de l’ex-Yougoslavie relégué en Serie A
Vainqueur : Duje Čop (Cagliari)
Ont prétendu au titre : Zelijko Brkić, Luka Krajnc, Milan Djuric, Pavol Bajza
Difficile de départager toutes ces consonnes. Dès lors, le choix de la simplicité a été fait. Tant mieux pour Duje Čop (Nord ou Sud), attaquant croate de Cagliari qui présente l’avantage de ne pas avoir un patronyme trop long à graver sur la coupe. Parme, qui présentait Pavol Bajza et partageait donc les coûts liés à la cérémonie, s’en réjouit.
Trophée Willy Sagnol du joueur africain athlétique de la côte Atlantique
Vainqueur : Cheick Diabaté (Bordeaux)
Ont prétendu au titre : Papy Djilobodji, Lamine Koné
Ici, toute intelligence tactique est écartée. Le trophée récompense un corps, pur et dur, comme seule l’Afrique peut en fournir à la Ligue 1. Et dans cette quête d’arme fatale ultime, le comité présidé par Willy Sagnol a tranché. Cheick Diabaté, lui, le seul, l’unique, étant à la fois lui-même et le cousin spirituel d’Alain Delon, remporte haut la main des débats quelque peu orientés en raison de sa présence chez les Marines. Pas forcément fair-play, mais telle est la loi du plus fort.
Trophée du japono-décoloré de l’année en Europe
Vainqueur : Keisuke Honda (Milan)
A prétendu au titre : Yoichiro Kakitani
Ils n’étaient pas nombreux à concourir dans cette catégorie. Soit parce que le Japonais se fait rare dans les championnats européens, soit parce que le goût pour ce que l’on appelle communément « une Steevy Boulay » s’est perdu au pays du soleil levant. Dès lors, entre Keisuke et Yoichiro, les couleurs balancent. Avantage toutefois à Honda, qui a le mérite de ne pas évoluer à Bâle.
Trophée du meilleur Grec dont le nom ne finit pas en « is » , « as » ou « ou » du championnat chypriote
Vainqueur : Toni Calvo (Famagouste)
A prétendu au titre : Grigoris Makos
À catégorie restreinte, participants rares. Hasard des carrières, ou choix délibéré pour tenter de déstabiliser l’adversaire, Grigoris Makos et Toni Calvo évoluent tous deux à Famagouste, sur la côte Est de Chypre. Difficile donc de départager le duo de prétendant. Mais le prix revient à Toni Calvo qui, armé de son nom de mafieux, s’est affranchi du S récurrent dans les patronymes helléniques. Une performance à saluer et donc à récompenser.
Par Raphael Gaftarnik