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Les tours préliminaires nuisent-ils vraiment à ceux qui y participent ?

Par Gabriel Cnudde
Les tours préliminaires nuisent-ils vraiment à ceux qui y participent ?

C'est un peu l'excuse parfaite de tous les clubs qui réalisent des saisons décevantes. Les tours préliminaires fausseraient la donne, forçant les équipes à chambouler leur préparation et à rechausser les crampons avant tout le monde. Mais est-elle seulement valable, cette excuse ?

« Quand on connaît la problématique des tours préliminaires et d’une préparation tronquée, est-ce que ce n’est pas mieux de finir quatrième que troisième avec deux tours ? Est-ce qu’on est prêts, nous, à aller là-dedans ? Je ne sais pas » , déclarait le 9 mai dernier Christophe Galtier, l’entraîneur de l’AS Saint-Étienne. « On est des compétiteurs et on travaille pour ça. On fait tout pour jouer l’Europe, mais derrière, il y a peut-être un coup de bâton qui nous attend » , expliquait quant à lui René Girard, le 17 mars dernier. Pour résumer, la Ligue des champions, tous les clubs rêvent de la jouer, mais pas à n’importe quel prix. S’il faut s’infliger un aller-retour foireux en Europe de l’Est en plein mois d’août, alors que le championnat reprend, non merci. Puis accepter, c’est surtout risquer le fameux contrecoup des mois de janvier/février, ceux pendant lesquels les joueurs ressentent tout à coup la fatigue de 180 minutes de football en plus. Mais qu’en est-il vraiment ? Sur les trois dernières années, les équipes des cinq championnats majeurs ayant participé à ces tours préliminaires en ont-elles vraiment souffert derrière ? Les exemples sont tellement divers et variés qu’il est en fait impossible d’établir un lien de cause à effet entre les tours préliminaires et la saison des participants. Analyse.

Un tour préliminaire, et alors ?

« Le calendrier est connu en mai. À partir de là, on s’adapte. Ce n’est pas un problème. Ceux qui s’en plaignent sont soit incompétents, soit bêtes » , balançait Robert Duverne en août 2012, lorsqu’il était encore préparateur physique pour l’Olympique lyonnais. « Je pense qu’on fait trop d’analytique sur la prépa. Aujourd’hui, ce qui compte, c’est la compétition » , confiait-il à Lyon Capitale. Force est de constater qu’il n’a pas forcément tort, et que les exemples de clubs qui ont parfaitement su gérer leur saison malgré une préparation chamboulée par un tour préliminaire sont légion. Cette saison, l’exemple le plus marquant est peut-être celui d’Arsenal. Les Gunners, qui ont disputé leur tour préliminaire face au Beşiktaş (0-0, 1-0) en août, réalisent pourtant une bonne saison en Premier League. Peut-être un peu plombés en début de saison – deux victoires et trois nuls sur les cinq premiers matchs de championnat –, les Gunners ont réalisé une excellente deuxième partie de saison (depuis le 1er janvier, Arsenal n’a perdu que trois matchs de championnat). Alors, saison faussée ? Pas vraiment.

Le Málaga CF, qui, lors de la saison 2012-2013, avait participé au tour préliminaire de la Ligue des champions avant de réaliser un très beau parcours en championnat, fait lui aussi figure de contre-exemple. Vainqueurs du Panathinaïkos (2-0, 0-0) en août, les joueurs de Manuel Pellegrini se sont hissés jusqu’en quart de finale de la Ligue des champions. Pas mal pour une première participation. Sortis par le Borussia Dortmund (0-0, 2-3), les Boquerones avaient pris la sixième place de la Liga en fin de saison, après s’être fait sortir de la Coupe du Roi par le FC Barcelone (2-2, 4-2). Une saison satisfaisante, dans l’ensemble, réalisée avec un effectif de bon niveau, alliant joueurs d’expérience et jeunes prometteurs. Alors oui, le haut niveau demande de pouvoir enchaîner les matchs, parfois à un rythme infernal. Et à cette contrainte, beaucoup répondent que l’effectif est un élément clef. Sans un banc de qualité, impossible de jouer sur tous les tableaux. Mais là encore, Robert Duverne a son avis : « Si le gars est fatigué, il faut qu’il change de métier. Ils sont prêts » , expliquait-il à RMC, en avril dernier.

Plus le temps de souffler ?

« Si on pouvait éviter de terminer à la sixième place, sans faire exprès, si ça arrive ça arrive, et d’avoir à disputer des tours préliminaires qui te bousillent la préparation estivale… » , expliquait Rolland Courbis, l’entraîneur de Montpellier, en avril dernier. Il faut reconnaître que généralement, les tours préliminaires, que ce soit ceux de la Ligue des champions ou de la Ligue Europa, constituent l’excuse préférée des techniciens français. À raison ? Cette saison, le LOSC a dû jouer deux tours préliminaires pour tenter d’accéder à la Ligue des champions. Un premier, contre le Grasshopper Zurich (0-2, 1-1), puis un autre contre Porto (0-1, 2-0). Quatre matchs en plus, donc, qui laissent des traces en fin de saison. « On a attaqué le 30 juillet, on y a laissé beaucoup de force et pas mal de joueurs. On finit usés, c’est automatique » , analysait René Girard, l’entraîneur du LOSC, après la lourde défaite contre l’Olympique de Marseille, ce dimanche.

Ce problème, le LOSC l’avait déjà connu lors de la saison 2012-2013. Qualifié après un tour préliminaire remporté face au FC Copenhague, les joueurs du Nord avaient ensuite réalisé une saison très moyenne, terminant à la sixième place de la Ligue 1, après des mois de janvier et février complètement manqués (une seule victoire lors des cinq matchs suivant la reprise). Le tour préliminaire serait alors trop difficile à assumer pour les clubs « moyens » , qui ne disposent pas d’une largeur de banc suffisante pour faire tourner l’effectif tout en restant compétitif. Une théorie confirmée par la saison 2012-2013 du Borussia Mönchengladbach, qui avait perdu en tour préliminaire de la Ligue des champions face au Dynamo Kiev (1-3, 1-2) avant de terminer à la huitième place de la Bundesliga. Pourtant bien en jambes avant la trêve, les Allemands ont enchaîné les contre-performances après les fêtes.

Pourtant, la saison suivante, l’Olympique lyonnais de Rémi Garde avait réussi à réaliser une saison plus que convenable malgré deux tours préliminaires disputés, contre le Grasshopper et la Real Sociedad, et une profondeur de banc quasi nulle. « Je préfère gagner en étant fatigué, continuer de jouer des matchs que d’être en pleine forme et de jouer entre nous. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre » , assurait Rémi Garde, en février 2014. Alors oui, ces tours préliminaires ont sans aucun doute un impact sur la saison de ceux qui y participent. Mais disons que cet impact est plus ou moins amplifié par l’ambition de l’équipe en question.

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