- C1
- 8es
- Real-PSG (3-1)
Les titis au-dessus des gros minets
Le PSG s'est fait piéger par le Real Madrid et peut s'en vouloir. Mais Adrien Rabiot, Presnel Kimpembe et Alphonse Areola, les trois joueurs formés au club, n'ont rien à se reprocher.
La politique de recrutement du Paris Saint-Germain a le mérite d’être claire depuis l’arrivée des Qataris et de leurs ambitions européennes. Même si tous les coups n’ont pas fonctionné, de Diego Lugano à Hatem Ben Arfa en passant par Grzegorz Krychowiak, le sens des opérations est simple : recruter des cadors à toutes les lignes, de plus en plus clinquants au fur et à mesure des saisons, pour se hisser le plus vite possible au niveau des grosses écuries du continent. Sauf que mercredi soir, en huitième de finale de Ligue des champions face au Real Madrid, double tenant du titre, ce ne sont pas les recrues stars de ces dernières saisons qui ont répondu présent. Neymar et Kylian Mbappé ont été dangereux, mais en ont parfois – souvent pour le Brésilien – trop fait. Edinson Cavani a été rendu transparent par ses partenaires, et Giovani Lo Celso complètement dépassé par les événements. Non, les trois hommes forts, ceux qui se sont montrés à la hauteur de l’événement, ce sont les joueurs formés au club : les titis parisiens.
Rabiot taille patron
En tête, Adrien Rabiot. À la demi-heure de jeu, le milieu parisien profite d’un second ballon pour ouvrir le score en faisant preuve d’un sang-froid exemplaire. Un but qui vient récompenser une prestation globale de haut vol. Autour de lui : un Giovani Lo Celso perdu du début à la fin qui a multiplié les pertes de balles foireuses, et un Marco Verratti au niveau, mais pas transcendant, alors qu’il est censé être le patron du milieu parisien. Face à lui, un trio incroyablement complémentaire composé de la brute Casemiro, du maestro Toni Kroos et de l’artiste imbougeable Luka Modrić. Sans compter Isco, qui revenait souvent décrocher pour semer la zizanie, créer le surnombre, et caler des semelles à n’en plus finir. Au milieu de tout ça, Adrien Rabiot a réussi l’exploit de tenir la baraque défensivement, et de prendre des risques offensivement, avec talent, et en garantissant un vrai équilibre. Sûrement le meilleur Parisien du soir.
En défense centrale, le représentant de la formation parisienne, Presnel Kimpembe, a également rendu une copie très propre. Titulaire surprise à la place de l’habituel capitaine Thiago Silva, le défenseur parisien avait une pression folle sur les épaules, Unai Emery officialisant ce soir son nouveau statut de patron de la défense parisienne. En prenant parfois trop de risques à la relance, il s’est quelques fois mis en difficulté tout seul, mais est toujours parvenu à s’en sortir sans faire de boulettes. Au duel avec les attaquants madrilènes, il a été impérial. Seule fausse note, sa mauvaise relance sur le troisième but du Real. Encore une fois très solide et d’une sérénité rare, Kimpembe a encore confirmé qu’il est et sera indispensable au PSG dans les années à venir.
Kimpembe et Areola au rendez-vous
Dernier joueur formé au PSG à être sur la pelouse : Alphonse Areola. Critiqué depuis son retour de prêt à l’été 2016, le gardien parisien est loin de faire l’unanimité, même s’il a fini par mettre Kevin Trapp sur le banc. Après une longue période de doute la saison dernière où il donnait la sensation que chaque frappe cadrée terminait au fond, il a redressé la barre cette saison sans pour autant effacer tous les doutes. Mais ce mercredi soir, Alphonse Areola a largement fait le travail et peut vraiment s’estimer malchanceux de partir avec trois buts dans la tronche. Costaud devant Ronaldo en un contre un, explosif face à la frappe de Benzema et rassurant dans les airs, un de ses points faibles, Areola a sorti les arrêts qui étaient censés faire basculer un match malgré une fin de match en solitaire dans la surface. Mais, malheureusement pour les trois titis parisiens, leurs coéquipiers n’ont pas su être au rendez-vous.
Par Kevin Charnay