- Ligue Europa
- 3e tour préliminaire
- Trencin/Hull City
Les Tigers lâchés en Europe
Hull City est le premier club anglais à débuter sa saison, ce jeudi en Europa League face au FK Trenčin, grâce à une saison dernière pour le moins riche en émotions : entre mésentente entre fans et direction et finale de FA Cup. Où en sont-ils désormais ?
« L’aventure européenne débute. Faites bon voyage et on se voit à Žilina » , peut-on lire sur Twitter. La communauté « City Til’ We Die » , protagoniste principal de la lutte contre le changement de nom du club l’an passé, enterre pour quelques jours la hache de guerre, histoire d’apprécier ce moment historique à sa juste valeur. Hull City, né en 1904, s’apprête à sortir pour la première fois de sa longue histoire de la cage dorée de la Premier League pour aller terroriser des proies plus faciles aux quatre coins de l’Europe, du moins pour les premiers tours. Cette première se déroulera en Slovaquie, dans le stade-même où l’OM avait démantibulé le MŠK Žilina par 7 buts à 0 il y a quelques saisons.
Hull City ne doit sa qualification qu’à la grâce d’une participation en finale de FA Cup, perdue de justesse 3-2 après prolongation face à un Arsenal sevré de titres depuis 2005.
Qui dit Europa League dit plus de matchs, et on sait en France combien cela peut poser problème dans les têtes des joueurs et dirigeants. Hull a dû batailler jusque tard dans la saison pour assurer son maintien, finissant à la 16e place, sous l’égide du très apprécié Steve Bruce. Les Tigers se devaient de se renforcer, et c’est ce qu’ils ont fait en dépensant pour l’instant la modique somme d’environ 27 millions d’euros. Le tout sans rentrées d’argent perçues grâce aux transferts, les joueurs partants ayant quitté Kingston-Upon-Hull pour d’autres cieux gratuitement. Aucun départ majeur, les joueurs partis les plus connus étant Robert Koren et Matty Fryatt. Le Slovaque en bout de course ira à 33 ans se faire dorer la pilule à Melbourne, tandis que le second s’est engagé avec Nottingham Forest afin d’aider les Reds à retrouver leur lustre d’antan.
Andy Robertson, laissé libre par le Celtic car trop petit
Au rayon des arrivées, de la curiosité et du prometteur. Le prometteur tout d’abord avec Jake Livermore, prêté la saison passée par les Spurs et pion essentiel de l’équipe, qui a définitivement signé pour Hull. Prometteur également, le très bon ailier gaucher écossais Robert Snodgrass, par ailleurs excellent tireur de coups de pied arrêtés, en provenance d’un Norwich, relégué à l’échelon inférieur. Pour les curiosités, commençons par Tom Ince, qui a logiquement laissé Blackpool à sa décrépitude. Papa Paul a bien tenté de fourguer son rejeton à l’Inter pour réécrire l’histoire familiale mais l’ingrat a refusé, voulant rester en Premier League. Préférer Hull à l’Inter, les temps ont vraiment changé ! Harry Maguire, jeune défenseur central de Sheffield United, vient grossir les rangs, mais aussi l’arrière gauche de 20 ans Andrew Robertson, en provenance de Dundee United. Le jeune international écossais s’est endurci après un rejet de la part du Celtic il y a quelques années à cause de sa petite taille, et a mis les bouchées doubles depuis en passant notamment par les Queen’s Park, mais ceux de Glasgow, hiérarchiquement le quatrième club de la ville. Tout ce joli petit monde devra assurer sur tous les tableaux cette saison.
Un nouveau logo non voulu
Cela n’aura pas échappé aux plus héraldiques, Hull City a marqué le coup cet été en changeant de logo. Un logo qui ne fait pas l’unanimité parmi les supporters et c’est peu de le dire. Les dirigeants, sans doute mauvais joueurs suite à la lutte temporairement perdue concernant le changement de nom du club, ont eu le bon goût de changer de logo pour un nouveau mentionnant la date de création du club, mais pas son nom.
Le comité directeur clame sa bonne foi en mettant en exergue la volonté de valoriser la date de création historique du club, tandis que les supporters crient au scandale de ne même pas avoir été sondés, chose qui leur avait pourtant été promise à l’été 2013. Rappelons que le propriétaire Assem Allam souhaitait qu’Hull City soit renommé Hull Tigers, jugeant le nom plus vendeur à l’échelle internationale, précisant que l’appellation « City » était ringarde car déjà utilisée par d’autres clubs. La FA avait tranché en faveur des supporters et de leur pétition en avril dernier, même si le propriétaire égyptien du club avait fait appel sans que quiconque n’ait de nouvelles depuis. Son fils Ehab a enfilé la tenue de médiateur dans l’affaire du logo et a expliqué que les supporters n’avaient pas été consultés en raison de contraintes de temps. Sachant que la décision du changement de logo avait été prise à l’été 2013, les supporters pourraient prendre le temps, eux, de faire entendre leur voix à nouveau.
Par Lucas Alba