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Les tablettes selon Rooney
Au cours d’une soirée européenne comme une autre à Old Trafford jeudi dernier, Wayne Rooney est devenu le meilleur buteur de l’histoire de Manchester United sur la scène continentale devant Ruud van Nistelrooy. Juste assez pour entretenir la légende, mais aussi pour se placer à un but de Sir Bobby Charlton pour devenir définitivement intouchable. Et après ?
Souvenez-vous. C’était il y a douze ans. Un soir de septembre, une nuit de Ligue des champions, une soirée de début pour un ado de dix-huit ans. Wayne Rooney sort alors d’un championnat d’Europe disputé au Portugal avec l’Angleterre où son nom a dépassé le stade du murmure. C’est une pépite qu’on s’arrache et que Manchester United a fait sauter d’Everton avec un chèque monstrueux pour un joueur de moins de vingt ans. Old Trafford a attendu, quelques semaines seulement, et Rooney est arrivé sous son numéro huit. Face à Fenerbahçe, le 28 septembre 2004, sur un triplé comme première ligne du récit qu’il a depuis écrit. L’histoire veut donc que celui qui est depuis devenu capitaine de Manchester United a inscrit son premier but européen ce soir-là sur une ouverture de Ruud van Nistelrooy. Le même Van Nistelrooy qu’il a dépassé jeudi dernier en ouvrant le score contre Feyenoord en Ligue Europa. Voilà comment Wayne Rooney est devenu le meilleur buteur de l’histoire de Manchester United en Europe sur trente-neuf buts. Un nouveau record sous ses implants, mais probablement pas le dernier. Alors, que lui reste-t-il à coucher ?
Le record de Sir Bobby Charlton
La mèche est tombée, mais Sir Bobby Charlton n’a pas bougé. La légende, miraculée du crash de Munich, est toujours accrochée à son siège, mais aussi à un record qui tient depuis 1973. 249 pions en 758 matchs. Impossible de le faire tomber de son perchoir. Mais voilà : depuis quelques mois, comme il fallait s’y attendre, le vieux Bobby a le vent de l’histoire qui souffle sur ses poils blancs qui font de la résistance. Wayne Rooney n’est maintenant plus qu’à un but de l’égaler et c’est sa prochaine mission. Le trentenaire a déjà dépassé Charlton en sélection, il n’a plus qu’à le faire à United. Sir Bobby s’y est déjà préparé et a parlé d’une situation devenue « inévitable » désormais. Plus qu’à attendre donc.
Le record de Ryan Giggs
963 matchs. Immense. Voilà le nombre de fois où Ryan Giggs a foulé une pelouse avec le maillot de Manchester United sur vingt-trois années. Le Gallois, formé au club, a quitté le foot à quarante ans. Giggs, c’est aussi une armée de records, dont vingt-deux saisons de Premier League consécutives disputées. Bon, Wayne en est loin, mais pourquoi pas du haut de ses 537 matchs. Il lui reste neuf ans pour y arriver et ce n’est donc pas impossible, même si, à ce rythme, Wazza va devoir passer par Merano pour continuer à cumuler les diagonales sur un terrain. Sauf que Ryan n’aimait pas l’alcool, là où Wayne peut tomber facilement sur une Beck’s. Sans modération. Mais le record d’Edwin van der Sar, posé sur de l’herbe avec ses gants à quarante ans et 281 jours est aussi à ce prix.
Le record de Sir Alex Ferguson
Tout le monde sait à quel point Wayne porte bien le costume, dans la vie ou, parfois, dans un tribunal lorsqu’il décide de jouer avec les sentiments de la patiente Coleen. Mais il faut maintenant l’imaginer sur un banc. Été 2027. Rooney débarque le long de Stretford End. Problème : au niveau du cœur, c’est le logo de Manchester City qui se dessine, comme si Wayne avait enfin laissé parler son porte-feuille après plusieurs années à couiner auprès de ses dirigeants en menaçant tout le monde avec un départ chez le voisin. Dès sa troisième rencontre à la tête de City, Rooney s’impose avec la manière à Old Trafford (3-1) et descend devant la ligne en se retournant vers ce qu’il reste de Ferguson. « Tu vois boss, je suis définitivement plus important que toi. » Sur son siège de consultant, Stéphane Guy souffle : « Qu’est-ce qu’il est infernal… » Dans la foulée, l’ancien capitaine de United retourne le record d’incrustes dans un mariage et finit la tête en vrac sur les genoux d’Andy Carroll.
Le record d’Antonio Conte
C’est la faille principale du gamin de Liverpool : sa calvitie débarquée à même pas vingt-cinq ans. Résultat, Wayne Rooney s’est offert une première greffe capillaire avant ses vingt-cinq ans. De quoi boucher des trous qui refont surface de temps en temps, mais pas assez pour faire illusion qu’un avenir à la Danny Murphy lui est promis. Sauf si l’international anglais décide de voir les choses en grand pour de bon, façon Antonio Conte et ses quelque 300 000 implants. Il n’y a qu’à voir l’évolution pour faire passer Franck Provost pour un guignol. Alors un soir de 2038, nuit de finale de Coupe du monde, Rooney débarque avec une mèche parfaite, copiée sur l’éternel Yann Jouffre, devenu sélectionneur des Bleus. Duel de style, pour un record de 357 000 implants.
Par Maxime Brigand