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Les supporters, les stades et la gravité terrestre

Par Nicolas Kssis-Martov
Les supporters, les stades et la gravité terrestre

Cet Amiens-Lille qui a 29 blessés dont 5 graves a accouché de réactions parfois indignes, comme celle du président de l'Amiens SC, mais aussi de certains confrères sur des plateaux télé. Elles ont rappelé que quoi qu'il fasse, dans le foot actuel, le supporter continue encore de jouer le rôle de coupable idéal.

L’événement tragique qui s’est produit samedi à Amiens avec la chute de la barrière du parcage visiteurs et les nombreux blessés dans les rangs lillois a terni la journée de L1. Surtout, les réactions qui ont suivi ce drame ont rappelé que quoi qu’il fasse, le supporter avait le dos plus large que n’importe quel autre acteur du football actuel. Pourtant, au moment où la Cour des comptes vient de rendre un rapport au vitriol sur la façon dont l’argent public a été dépensé durant l’Euro 2016, il serait peut-être plutôt temps de se demander comment accueillir les « fans » que de les considérer constamment comme des citoyens de seconde zone. Car c’est aussi avec leur argent que l’on construit et que l’on entretient, fort mal semble-t-il, les enceintes sportives de notre élite professionnelle.

Un fruit de la passion

C’est un discours qui n’a cessé d’être répété, rabâché, imposé pour justifier les sommes colossales investies dans la construction ou la rénovation des stades de l’Euro 2016. En dépit du bon sens ou même de toute logique de rentabilité à en croire la Cour des comptes – pas franchement un refuge de gauchistes insoumis –, qui a notamment souligné les terribles enseignements du contre-exemple lensois. Sauf que toute heureuse d’offrir à son « élite » des écrins flambant neufs pour faire joli lors des retransmissions si chèrement payées en droits télé, la LFP, et nos clubs « leaders » , ont oublié l’essentiel. Le reste de l’année, il faudra bien garnir ces gradins et aussi recevoir les visiteurs qui continuent de faire l’effort et les sacrifices pour insuffler un peu de passion – cela rend aussi pas mal à la télé, dans les tribunes, souvent dégarnies, de France et de Navarre. Surtout, notre foot tricolore ne se limite pas, malgré les rêves de ligue fermée, à quelques « gros » prétendants aux coupes européennes.

La logique qui a prévalu jusqu’alors a été d’une part de tout faire pour bloquer – en vain, car la vieille culture footballistique tricolore a l’esprit de résistance – l’ascension des clubs dont on estimait qu’ils ne disposaient pas d’installations dignes de notre glorieuse Ligue 1, voire Ligue 2, avec quelques utiles exceptions (par exemple le Gazélec). D’autre part, l’état d’urgence a permis d’accentuer ou d’amplifier la généralisation des interdictions de déplacement des supporters adverses, jusque dans les échelons inférieurs.

Aveuglement politique

Cet entêtement des dirigeants du foot et des autorités publiques, tendant donc à écarter tout ce qui pourrait faire « tache » dans le panorama idéal d’un foot assagi, clinquant et propre sur lui, a conduit, à force d’aveuglement politique et de tout-répressif, à la situation horrible à laquelle nous avons assisté hier soir.

Au lieu d’anticiper le fait que des équipes comme Amiens continueront malgré tout de s’inviter à jouer contre le PSG ou l’OM… Au lieu de faire entrer dans le cahier des charges de la vie de nos stades et de nos tribunes la présence normale et souhaitable des supporters adverses, et éventuellement les petits tracas de leur ferveur (au passage se ruer sur un grillage lors d’un but n’a rien d’exceptionnel ni d’une « incroyable pression » , mais s’observe tous les soirs partout dans le pays), le choix a été systématiquement effectué de les dégager ou de les diaboliser. Nous en payons, et surtout les supporters lillois auxquels nous pensons fort aujourd’hui, les terribles conséquences de tant d’aveuglement et de solutions de facilité.

Allons-nous vers une sortie de crise vers le haut, asseyant autour de la table l’ensemble des acteurs, pointant les responsabilités et les besoins ? Ou comme semblait nous le susurrer le président d’Amiens Bernard Joannin, tout le monde se contentera-t-il de blâmer la gravité terrestre ?

Dans cet article :
Lucas Chevalier couvert de compliments
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Par Nicolas Kssis-Martov

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