- PL
- Tottenham/Man U (0-0)
Les Spurs ont tout essayé
Face à un Tottenham bien décidé à faire chuter les invincibles Mancuniens, les Red Devils ont plié mais jamais rompu. Intelligents, ils ont su se contenter d'un nul chez l'adversaire réunissant le plus d'atouts pour le défaire.
A huit points de MU et avec un match joué de plus que son adversaire, Tottenham parle encore de titre. Tout du moins, cette grande bouche de Rafael Van der Vaart, amateur de déclarations aussi insolentes que son talent. Une conviction bâtie sur quelques parties de très haut niveau offertes par les siens, davantage que sur un classement qui inciterait surtout à se concentrer sur l’obtention d’une des deux dernières places qualificatives pour la C1. Cette saison, les Spurs sont à la hauteur des meilleurs. Présents en huitièmes de finale de Ligue des Champions et invaincus face aux membres du Big Four-Five… à l’exception du match aller sur la pelouse de Manchester United (2-0).
Toujours aussi audacieux dans sa proposition, avec le seul Wilson Palacios en référent défensif de son entre-jeu, Tottenham partait à l’assaut dès les premiers instants. Avec Modric en créateur reculé et Van der Vaart en numéro 10 avancé, les Spurs faisaient tanguer l’arrière-garde mancunienne. A la 10e minute, le Croate perçait plein axe, décalait Hutton et le défenseur écossais adressait un centre au premier poteau que Crouch, devant Ferdinand aux six mètres, ne parvenait pas à bonifier. A l’autre extrême de la période et côté opposé, Bale enjambait Rafael pour trouver la tête de Van der Vaart au premier poteau, mais seul le petit filet extérieur tremblait (43e). Entre ces deux situations brûlantes, Manchester était parvenu à tempérer l’enthousiasme londonien. A imposer son tempo.
Roublard, jamais trop pressé, le onze de Ferguson, avec Nani et Giggs pour animer ses flancs, posait sa patte sur le match, sans pour autant dominer outrageusement. Et l’air de rien, les Mancuniens se trouvaient à deux doigts de surprendre l’arrière-garde londonienne sur une frappe de Rooney aux 20 mètres, que Gomez allait détourner en allongeant sa grande carcasse (23e). Bousculés dans les premiers instants, les Red Devils montaient aussi en intensité physique. Plus jeune et plus petit joueur de MU, Rafael montrait l’exemple en multipliant les aller et retour sur son côté, tout en distribuant quelques tacles de tough guy. Pas freiné par son carton jaune reçu à la 28e, le Brésilien jouait sa pérennité sur la pelouse sur à peu près chacune de ses interventions musclées.
Auriverde toujours : au terme d’un premier quart d’heure de deuxième période trop brouillon, ponctué toutefois d’une nouvelle frappe incisive de Rooney aux 20 mètres (51e), Ferguson faisait entrer Anderson à la place de Nani. Pour sa 600e en rouge fourchu, Giggs était repositionné comme meneur de jeu. Avec deux matches de retard sur ses concurrents, MU pouvait se contenter d’un nul à White Hart Lane. Un résultat qui l’enverrait reprendre la tête du championnat à son voisin citizen à la différence de buts. Tottenham ambitionnait, de son côté, d’infliger sa première défaite de la saison en Premier League aux Mancuniens. Avec l’expulsion de Rafael à la 74e, pour avoir légèrement déséquilibré Assou-Ekotto, MU semblait plus proche que jamais de retrouver la saveur âcre d’un revers.
Redknapp ne niait pas l’évidence, et avec Defoe à la place de Palacios (78e), le coach des Spurs voulait s’éviter tout regret d’après-match. Avec Chicharito pour substituer Berbatov, Ferguson, lui, ne se rendait pas. En supériorité numérique, les Spurs agitaient plusieurs fois la surface mancunienne, mais les Red Devils n’étaient jamais réellement mis hors de position. Si Tottenham, avec sa pléthore d’atouts offensifs déséquilibrants, ne parvient pas à vaincre un MU à 10, alors qui pour faire tomber le leader ?
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