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Les So Foot Awards de la première partie de saison de Ligue 1
Paris file vers le titre de champion, Clermont et Lorient ont des bonnes têtes de relégués et un niveau de jeu trop ennuyeux : inutile d'aller au bout de la saison avant d'en tirer des conclusions. Après dix-sept journées de championnat, il est temps de décerner les différentes récompenses pour les acteurs de Ligue 1.
Grand prix Pep du crack de la tactique : Francesco Farioli
Après la success story aperçue à Reims la saison dernière avec Will Still et ses méthodes novatrices, l’OGC Nice est allé en Champagne s’emparer de la recette miracle. Les Aiglons ont alors mis la main sur Francesco Farioli, inconnu en France avant l’été. Depuis, l’entraîneur italien avance sa partie de FM24 sans encombre et laisse sa carte de visite aux quatre coins du pays. De trois ans l’aîné de Still, il semble encore mieux maîtriser les tactiques du jeu vidéo. Sorties de balle millimétrées, défense implacable et contrôle des rencontres à outrance – au point d’endormir ses amis avec qui il joue en ligne – permettent au Gym de talonner le PSG, pas mal pour une première saison. Seuls Nantes et Le Havre ont trouvé le glitch.
Prix du jury Arles-Avignon, de ceux qui roulent tout droit vers la Ligue 2 BKT : FC Lorient
Lyon et Strasbourg ont mis un coup d’accélérateur au bon moment car, sans ça, les candidats auraient été trop nombreux. Et dans cette course de tortue, c’est le Clermont Foot 63 qui faisait office de favori, lanterne rouge oblige. Sauf que les Auvergnats peuvent faire valoir un fond de jeu pas ridicule, bien au contraire, et pas mal de guigne. Au moment de trancher, c’est donc Lorient, satisfaction de la saison précédente, qui obtient la majorité des votes du jury. Régis Le Bris, avec sa philosophie, peut sérieusement se gratter le menton : Bison Futé annonce de l’orange dans le sens des départs.
Prix Alain-Traoré du meilleur court-métrage : Le FC Nantes de Pierre Aristouy
De la cinquième à la neuvième journée, le FC Nantes a sorti le championnat de sa torpeur automnale. Avec quatre victoires en cinq journées, dont une surréaliste face à Lorient (5-3), les Canaris nous ont fait croire à l’Aristouy Ball. Arrivé en fin de saison dernière pour sauver son club formateur de la relégation, l’ancien attaquant réussissait plutôt crânement son baptême du feu sur les bancs de Ligue 1. Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, Waldemar Kita a fait ce qu’il savait faire de mieux : licencier son entraîneur.
Prix Steven-Gerrard de la glissade : Les jeunes défenseurs du Stade rennais FC
Les défenseurs du Stade rennais aussi ont tenté d’animer au maximum les longs week-ends. Pour empêcher que l’on puisse compter le nombre de buts sur les doigts d’une seule main chaque dimanche soir, Warmed Omari et ses coéquipiers en ont offert à la pelle à leurs adversaires. Lorenz Assignon à Nice, Guela Doué contre Lyon ou Christopher Wooh face à l’OM, tous se sont montrés solidaires pour réveiller les amateurs de football français au bord de la sieste lors de toutes les journées de championnat depuis août.
Prix Mathieu-Flamini des meilleurs entrepreneurs : Romain Del Castillo et Pierre Lees-Melou, avec SB29
Pour se faire une place dans le monde impitoyable de la start-up, il faut savoir faire preuve de créativité et de précision. Pour ça, le Stade brestois se démarque grâce à ses deux meneurs de jeu : Romain Del Castillo est le joueur qui crée le plus d’occasions en Ligue 1, tandis que Pierre Lees-Melou est celui qui dispose de la meilleure précision dans les passes longues. Pas de business plan ou d’étude de marché dans le Finistère, mais une quatrième place bien plus parlante à la mi-saison. Ils n’aiment pas les anglicismes, alors inutile d’utiliser l’expression « King Eric », mais plutôt sa traduction littérale : Éric Roy.
Prix Franck-Queudrue du meilleur CSC : Les supporters de la Paillade
Ce n’est pas la réalisation malchanceuse de Benjamin Lecomte contre Strasbourg ou celle de Maxime Estève contre Brest qui raflent la palme du meilleur CSC de la saison montpelliéraine. Les heureux lauréats sont les supporters. En octobre, ceux-ci avaient mis fin à la rencontre largement dominée par leur équipe contre Clermont (4-2) dans le temps additionnel en lançant un pétard sur Mory Diaw. Un incident qui a fait perdre un point au MHSC en plus des trois de la potentielle victoire, puisque le match rejoué a abouti sur un nul frustrant (1-1). Plus tard, le bus des supporters du Stade brestois avait été caillassé aux abords de la Mosson. Pour clôturer la première partie de saison, ce mercredi, après un feu d’artifice stoppant momentanément la rencontre face à Marseille, l’entraîneur a qualifié les auteurs d’« abrutis ». Je t’aime, moi non plus et une sacrée balle dans le pied du club.
Prix José-Anigo de l’intérim : Pierre Sage
Si Francesco Farioli a volé la vedette à Will Still dans la catégorie des geeks biberonnés à Football Manager, Pierre Sage, lui, s’inspire du Belge pour foncer vers le titre de meilleur intérimaire. Depuis son arrivée sur le banc de l’Olympique lyonnais, le directeur du centre de formation rhodanien montre qu’il peut faire plus que limiter les dégâts durant quelques matchs. Avec trois victoires consécutives et trois clean sheets, l’OL termine l’année de la meilleure des manières en s’extirpant de la zone rouge. Son prochain objectif est maintenant de résister à John Textor et à son penchant pour le remerciement compulsif de coachs.
♠ Prix Neymar-Junior du plus gros coup de poker : La LFP
Le 17 octobre dernier, la LFP annonçait amèrement qu’aucun des cinq lots disponibles pour les droits TV de Ligue 1 de la période 2024-2029 n’a été attribué. Depuis, c’est le calme plat. Prise en tenaille par les diffuseurs, la Ligue est bien loin de son milliard espéré et va devoir se résoudre à brader. Histoire de ne pas s’humilier trop rapidement, elle laisse ainsi traîner l’affaire pour maintenir un suspense insoutenable digne des plus grands thrillers hollywoodiens. Simplement dommage si aucune salle ne peut le projeter.
Par Enzo Leanni