- Le journal de Zlatan
- Épisode 41
Les secrets du clash Zlatan/Leonardo
Cette semaine, Zlatan a été sacré champion de France, s'est embrouillé avec Leonardo et a assisté aux « émeutes » pour la célébration du titre du PSG. Si le Suédois prenait la plume pour raconter ses impressions, voilà ce que cela donnerait.
Cher journal,
Je viens peut-être de vivre ma plus belle semaine depuis mon arrivée à Paris. Dimanche dernier, Zlatan a été sacré champion de France d’Italie. Les Qataris ont bien fait leur job, après avoir racheté le club, des joueurs, un coach, un mannequin anglais, une danseuse brésilienne et un public de figurants, ils ont aussi acheté un titre de champion. Par contre, quand est-ce qu’ils vont racheter le nom du trophée ? Non, parce que, « Scudetto » , c’est la classe. Mais « Hexagoal » , c’est sérieux ? On dirait le nom d’un tournoi organisé dans les clubs de vacances l’été. « Et à 16h, venez tous participer à l’Hexagoal, avec Oasis Tropical gratuit à la buvette. » N’importe quoi. Donnez-lui un nom qui a de la gueule, bordel. Je ne sais pas moi, le Zlatan d’Or, le Zlatan Premium, ou le Scudettovic, un truc qui impose le respect, quoi.
Pour Zlatan, la soirée du titre n’a toutefois pas été très agréable. À la fin de la rencontre, Leonardo est venu m’attraper alors que je me dirigeais vers les vestiaires pour aller chambrer les Lyonnais. Ils le méritent, ces nullos. Donc Leo m’attrape, et me demande de venir avec lui en prétextant un contrôle anti-dopage. Un contrôle anti-dopage au moment où l’on fête le titre ? Pourquoi pas aller faire des photos d’identité avant une séance de tirs au but ? Arrivé à l’écart, Leo Di Caprio m’explique qu’il voudrait que j’appelle l’arbitre, M. Castro, en numéro inconnu, et que je me fasse passer pour un Qatari qui lui profère des menaces de mort. J’ai cru qu’il se foutait de ma gueule, mais il était sérieux. Il avait même préparé une feuille avec des insultes rédigées en arabe. Il avait même demandé à Nasser, le Petit Prince sans mouton, comment on disait « fiscal » en arabe. Le mec est devenu complètement taré. Zlatan l’a envoyé chier, mais il m’a retenu par le bras en me disant : « Allez, au moins une pétit texto en suédois pour féliciter Jean-Michel Aulas pour la titre de la champion de France. » Je l’ai regardé. Il m’a regardé. Je l’ai regardé. Il a haussé les épaules. Je suis reparti. Quelques minutes plus tard, il est venu dans les vestiaires me glisser à l’oreille : « Et même pas une message pour aller dire à Turpin d’aller faire la tapin ? » Là, Zlatan a craqué, et l’a pourri devant tout le monde.
Après le titre de champion, le PSG a voulu célébrer ça avec ses supporters. Sauf que le chauffeur de bus s’est trompé, et nous a amené dans une manifestation. Zlatan savait que la France était un pays contestataire, mais de là à péter des vitrines et brûler des voitures juste pour montrer que l’on n’est pas content de ne pas pouvoir s’asseoir où l’on veut au Parc des Princes… Jérémy Ménez et Sakho m’ont tout de même rassuré en me disant qu’il s’agissait surtout de potes à eux qui venaient « foutre le dawa à Panam et casser du Cé Erès » . Mais la vraie raison, on la connaît tous. Ils sont surtout venus en découdre parce qu’ils trouvent que le nom Hexagoal est ridicule. Je les comprends. Je les imagine dans la cour du collège, face à leurs potes supporters du Barça ou du Bayern Munich. « Moi, j’ai gagné la Liga » , « Moi je vais gagner la Champions, et toi ? » La honte de répondre « Euh, l’Hexagoal » . Ça, c’est une vraie raison pour venir saccager les rues de Paris. J’ai eu l’impression de revenir à la grande époque de la Bosnie. Enfin, « grande » … Tout est relatif, hein.
Tiens, à part ça, David a annoncé hier qu’il prenait sa retraite. Zlatan le savait depuis plusieurs semaines déjà. Il me l’avait annoncé avant le match contre Évian. Zlatan lui avait répondu qu’il était à la retraite depuis son départ du Real Madrid. Forcément, il n’a pas bien pris. Quand il est entré sur la pelouse, il était encore tout énervé, et il a pris un carton rouge. Mine de rien, le mec est venu en France prendre son petit chèque, se mettre quelques bonnes tables parisiennes, se claquer quelques défilés avec Victoria. C’est sûr qu’il ne pouvait pas faire ça à Manchester, la ville la plus triste d’Europe. Même pour les adieux à Seuralex, qui était censé être un moment unique, il a plu à torrent, bordel. Il paraît que pour fêter l’arrêt de sa carrière, M. Posh va lancer une ligne exclusive de slips, en collaboration avec la marque de caleçons de Valbuena, Khamo-Sutra. La collection s’appellera « Beckhamo-Sutra » et sera sponsor officiel du tour de France. Le plus petit vélo du Tour gagnera un slip kangourou gratuit. Veinard.
Bon, je vais te laisser, cher journal. Demain soir, nous allons nous foutre de la gueule de Brest, ces tocards de D2, et en profiter pour célébrer notre titre devant nos supporters, au Parc des Princes. À condition que les potes de Jérémy et Mamadou n’aient pas pété tous les sièges et brûlé la pelouse avant notre arrivée. Quoique, ce serait marrant. À bientôt.
Z.
NB : Bien joué, Benfica. Perdre deux titres en trois jours en prenant deux buts à la 92e minute, j’ai rarement vu de tels losers. De tels losao, même. Par contre, quelqu’un peut m’expliquer ce que fout Doc de Retour vers le Futur sur le banc de Benfica ?
PS : Une photo-souvenir de Zlatan à Cannes, pour l’avant-première du remake de RoboCop. Par contre, je me demande vraiment deux choses : qu’est-ce que Mircea Lucescu jeune, à gauche, foutait là ? Et pourquoi Blaise a-t-il une antenne de Télétubbies qui lui sort du crâne ?
Ceci est évidemment une fiction. Toute ressemblance avec des faits réels et avérés serait fortuite. Enfin, pas vraiment.
Eric Maggiori