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Les scénarios de Lens-PSG
Le PSG pensait se faciliter les choses en décalant sa rencontre face au RC Lens, mais c'est finalement tout l'inverse qui s'est produit : le champion de France se déplace ce jeudi à Bollaert avec un effectif décimé par le Covid, et le promu ne devrait pas lui faire de cadeau. Alors, que va-t-il se passer ?
La chute parisienne
Depuis six saisons maintenant, le PSG remporte toujours son match d’ouverture en championnat. Alors, remanié ou pas, le PSG se présente à Lens serein et un brin présomptueux. Erreur, évidemment, puisque les soucis vont s’enchaîner pour le club de la capitale. Aligné par Tuchel à la suite de sa bonne intersaison et à la faveur de ce concours de circonstances, Arnaud Kalimuendo est titulaire pour ses débuts en pro et a du feu dans les jambes, mais sort dès la cinquième minute à la suite d’un tacle viril, mais correct de Yannick Cahuzac, venu lui souhaiter la bienvenue. À peine le temps de s’en remettre que Thilo Kehrer, encore traumatisé par Kingsley Coman, se fait amadouer par Corentin Jean pour le 1-0 lensois. Il faut dire que dans la cage parisienne, c’est Marcin Bulka, 20 piges et un seul match en pro au compteur, qui a pris place. Et il est encore trop habitué aux frappes reçues avec la réserve lorsque, juste avant la pause, Gaël Kakuta, comme avec Amiens, envoie une praline que le portier laisse filer. Il y a bien une réduction du score, signé Julian Draxler en marchant, d’un pousse-ballon dans le but vide, mais l’Allemand, croyant bon de pointer les tribunes avec un fusil imaginaire en guise de célébration, est exclu par Frank Schneider. À la fin de la rencontre, Tuchel ne peut que rendre hommage à Franck Haise et son équipe.
Jesé, le messie
Oui oui, il est toujours là. On l’a vu à Las Palmas. On l’a vu à Stoke. On l’a vu au Betis. On l’a vu au Sporting. Mais Jesé appartient toujours bel et bien au Paris Saint-Germain, et vient de faire son retour à Paname après un énième flop dans le championnat lusitanien. Alors dans le Nord, l’Espagnol est déchaîné. Titulaire pour la première fois en Ligue 1 depuis quatre ans quasiment jour pour jour, l’ancien Madridista est dans tous les coups, surtout les bons. Perturbé par le peu de décibels descendant des tribunes, les Sang et Or, pour leur première rencontre de la saison à domicile, sont paniqués et ne peuvent empêcher l’ailier de faire trembler les filets. Le bougre décide d’humilier son hôte comme il a été humilié depuis l’été 2016 : il enroule un caramel dans le petit filet en première période, envoie une reprise de volée sur un centre de Layvin Kurzawa à l’heure de jeu, puis se met à quatre pattes pour marquer de la tête sur la ligne de but après avoir effacé Jean-Louis Leca dans le temps additionnel. La baston avec les Lensois au coup de sifflet final est inévitable. Mais Jesé vient de renvoyer Mauro Icardi à l’Inter.
Tuchel comme le FC Pristina
Au Camp des Loges, le crâne de Thomas Tuchel fume. Comment s’en sortir avec tant d’absents ? Puis, l’illumination : le double T se souvient du FC Pristina, ce club kosovar victime du virus ayant obtenu l’autorisation, par l’UEFA, de jouer avec des joueurs d’autres équipes de son championnat pour honorer son barrage de Ligue Europa contre les Lincoln Red Imps. Alors il fonce et fait ses emplettes : Gautier Larsonneur, Yunis Abdelhamid et Eduardo Camavinga par ci, Dimitri Payet, Amine Gouiri et Denis Bouanga par là. Pour obliger tout ce beau monde à enfiler le maillot parisien, le technicien allemand leur promet un séjour à Dubaï et un DVD compil de la pré-saison 2016 de Lorenzo Callegari : imparable. Face à Lens, le portier montpelliérain stoppe un peno de Seko Fofana, le Rennais marche sur le milieu de terrain des locaux aux côtés de Marco Verratti, Payet offre deux caviars à Gouiri, et Bouanga inscrit le troisième en prenant de vitesse Clément Michelin après un une-deux avec Pablo Sarabia. Une pub Nike, mais dans la vraie vie.
L’escape game, la sortie de secours
Ce mercredi, le RC Lens a fait son entrée sur un nouveau terrain : celui de l’escape game. Un hasard, sachant que le PSG organise le sien, au Parc, depuis près de trois ans ? Et si ce soudain intérêt nordiste pour la discipline était une manière d’annoncer ce qui va se passer ce soir ? Et si les deux camps, conscients des difficultés de jouer un match de foot digne de ce nom dans ces conditions, avaient prévu de se départager non pas sur le carré vert, mais au jeu de celui qui s’échappera le plus vite de son escape room, à cinq contre cinq ? Le club sang et or a développé deux énigmes, impeccable : une pour Issiaga Sylla et compagnie, une pour Presko et ses potes, et on se retrouve dehors. On va voir qui sont les meilleurs pour combiner dans les petits espaces, maintenant.
Par Jérémie Baron