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Les Russes du championnat de France
Peu de Russes ont foulé les pelouses du championnat de France. À chaque fois, ils ne sont pas restés très longtemps. Si certains ont laissé de bon souvenirs, la plupart ont été plutôt en difficulté.
Les arnaques
Igor Dobrovolski, Olympique de Marseille (1992-1993)
À son arrivée à Marseille, Dobro est porteur de plein d’espoirs. À Genève, les supporters du Servette l’on surnommé le « Prince Igor » , tant il a survolé le championnat suisse. Mais Raymond Goethals, l’entraîneur de l’OM, est loin de penser tout ce bien du champion olympique soviétique de 1988. Sa nonchalance l’exaspère au plus haut point. « Le Prince Igor ? Connais pas ! Nous, on a juste le prince y dort ! » Alors Igor ne joue que huit petits matchs avec les Marseillais, dont un en Coupe des clubs champions. Suffisant pour devenir champion d’Europe. Un bon braqueur.
Aleksandr Rytchkov, RC Lens (1996-1997)
Entre la Belgique et la Suisse, Rytchkov est passé très rapidement en France, à Lens. Le temps de disputer dix-sept matchs et de se faire suspendre par Gervais Martel pour un contrôle positif au cannabis après la rencontre Lens/Strasbourg. Ça n’a jamais aidé qui que ce soit à bien jouer au football.
Aleksandr Panov, AS Saint-Étienne (2000-2001)
En arrivant dans le Forez, « Sacha » a une sacrée réputation. Buteur vedette du Zénith Saint-Pétersbourg, il a planté un doublé à Barthez avec la Russie pour la première défaite de l’équipe de France au Stade de France. Un an plus tard, il régale en préparation avec l’ASSE. Il marque contre Toulouse pour l’un de ses premiers matchs de championnat. Ce sera son seul but avec Saint-Étienne. Ensuite, plus rien, si ce n’est une hépatite, une perte de temps de jeu au profit d’Alex et un départ à l’hiver en Suisse. Bon choix, les Verts.
Dmitri Sytchev, Olympique de Marseille (2002-2004)
Le « Michael Owen russe » . Voilà comment Dmitri Sytchev était surnommé à son arrivée sur la Canebière en 2002. À seulement 18 ans et quelques, il vient de devenir le plus jeune joueur de tous les temps à porter le maillot soviétique ou russe, lors du Mondial en Asie. Mais à Marseille, ça ne va pas vraiment coller. Seulement sept buts en deux ans, soit un pion toutes les 308 minutes. Sept occasions de danser la kalinka dans le Vélodrome. Et ça, ça valait bien le coup.
Sergueï Semak, Paris Saint-Germain (2005-2006)
Le 29 septembre 2004, cela fait déjà dix ans que Sergueï Semak joue au CSKA Moscou. Ce soir-là, il marque contre le PSG en Ligue des champions pour une victoire 2-0. Deux mois plus tard, le voilà qui plante un triplé au Parc des Princes pour une victoire 3-1. Le futur capitaine de la sélection russe est alors recruté l’année suivante, sur demande de Vahid Halilhodžić. Résultat : une saison, 31 matchs, un but, et des prestations horribles. Dur.
Les bons coups
Vagiz Khidyatulline, Toulouse FC (1988-1990), Montauban (1990-1993) et Labège (1993-1994)
Le plus difficile à orthographier, mais aussi et surtout le pionnier. L’homme au nom de médicament n’est pas seulement le premier Soviétique à venir jouer en France, mais il est également l’un des premiers à jouer dans un club occidental. En 1988, le finaliste de l’Euro rejoint donc le Téfécé. Le robuste défenseur central se plaît dans le Sud de la France, et y reste quelques années de plus, à Montauban, puis à Labège. Une fois son périple français terminé, il rentre au pays pour créer et présider le syndicat des joueurs et entraîneurs russes. Un pionnier, on vous dit.
Aleksandr Mostovoï, SM Caen (1993-1994) et RC Strasbourg (1994-1996)
Avant de devenir une légende du Celta Vigo, le Russe à la nuque longue a été l’homme de confiance d’un Français : Daniel Jeandupeux. En 1993, pour pallier la blessure de Stéphane Dedebant, l’entraîneur de Caen fait venir Mostovoï en prêt du Portugal. Le meneur de jeu est étincelant et décroche sa place pour le Mondial américain. L’année d’après, Jeandupeux le fait signer dans son nouveau club à Strasbourg. « Le Tsar » régale, malgré une certaine irrégularité et un caractère bien trempé. Un Russe, quoi.
Igor Yanovksi, Paris Saint-Germain (1998-2001) et LB Châteauroux (2005-2006)
Milieu défensif, milieu gauche, arrière gauche. Quand il est arrivé dans la capitale en provenance de Vladikavkaz, personne ne croyait que Yanovski allait être une pièce maîtresse du PSG de la fin des années 90. Avec sa technique approximative, il compense par une abnégation et un engagement sans faille. En 2000, il marque même le but de la victoire contre Bastia, permettant à Paris de décrocher la Ligue des champions. Tout ça pour se faire dégager par Bernard Mendy la saison suivante.
Alexeï Smertine, Girondins de Bordeaux (2000-2003)
« Bordeaux reste un club à part pour moi » , déclarait-il il y a peu. Le club de la maturité qu’il a rejoint à 25 ans après avoir été meilleur Russe de l’année. Le club où il est devenu aux yeux de tous un infatigable récupérateur. Le club où les supporters l’ont adoré. Le club où il a formé un duo incroyable avec Eduardo Costa. Le club qui lui a permis de rejoindre le Chelsea de Roman Abramovitch pour y devenir champion d’Angleterre.
Par Kevin Charnay