- En partenariat avec "Le musée de l'Armée
- Invalides"
Top 5 : Les plus belles célébrations du football français
Plusieurs fois ces dernières décennies, le foot français, de clubs ou de sélection, a réussi à rassembler le public au-delà du résultat pour fêter des aventures collectives. À l'occasion de l'exposition Victoire ! La fabrique des héros au musée de l'Armée - Invalides, retour sur cinq célébrations qui montrent cela.
1/ Saint-Étienne 1976
Le 12 mai 1976 ne restera malheureusement pas au panthéon victorieux du football français. La faute aux poteaux carrés de Hampden Park et à un sublime coup franc signé Franz Roth qui offre une troisième Coupe des clubs champions au Bayern devant l’AS Saint-Étienne. Le lendemain, en revanche, est encore dans toutes les têtes de celles et ceux qui ont accueilli les Verts à Paris, à leur retour de Glasgow. À bord de leurs Renault R5 vertes, la bande de Robert Herbin remonte les Champs-Élysées au milieu d’une marée humaine venue réconforter leurs héros. Ce jour-là, le président Valéry Giscard d’Estaing attendra les joueurs du Forez pendant une heure et demie, mais l’essentiel est ailleurs : si l’ASSE n’est pas reine d’Europe, elle vient de gagner le cœur de millions de concitoyens français pour l’éternité.
2/ France 2022
Lorsque Didier Deschamps et Hugo Lloris apparaissent sur le balcon du premier étage de l’hôtel du Crillon, le sélectionneur et le capitaine des Bleus n’en mènent pas large. Il est un peu plus de 21h, en plein hiver, et la veille, c’est l’Argentine qui a privé la bande de Grizou d’un deuxième sacre mondial de suite à Doha. Au fur et à mesure que les minutes passent, pourtant, le reste du groupe France se joint au duo malheureux et commence même à afficher quelques sourires : face à eux, plus de 50 000 personnes sont venues garnir la place de la Concorde pour remercier cette équipe de France qui n’était pas loin de cette fameuse “troisième étoile”. L’esprit Poulidor diront certains, la récompense d’un parcours quasi parfait pour la majorité restante.
3/ France 1998 et 2018
Ils étaient plus d’1,5 million de personnes à faire exploser leur joie après les deux coups de tête de Zizou et la cherry on the cake de Petit : la France est championne du monde ! L’équipe « black-blanc-beur » rentre dans l’histoire du sport français et offre un moment de grâce à l’ensemble de la société française. Vingt ans plus tard, rebelote : l’émotion n’est peut-être pas aussi forte, mais c’est devant 600 000 personnes que la France parade après avoir défait la Croatie en Russie (4-2). « Tous les Français sont champions du monde. On a fait ce qu’il fallait sur le terrain, mais derrière il y a un tout un pays… C’est un grand moment de joie, d’union », balance Hugo Lloris dans l’euphorie de la victoire. Sans aucun doute à ce jour la meilleure punchline prononcée par le si discret recordman de sélections en EDF.
4/ OM 1993
Des exploits font parfois entrer dans l’inconscient collectif des sons, des images, et aussi des slogans. « À jamais les premiers » en fait inévitablement partie. N’importe qui sait que ces quatre mots font référence au sacre de l’OM en Ligue des champions, il y a 30 ans, et le Vieux-Port s’en souvient encore. Dans la nuit du 26 au 27 mai, les Marseillais se jettent à l’eau tout habillés dans un concert de klaxons, de larmes, de cris, célébrant le coup de tête gagnant de Basile Boli qui a terrassé le grand AC Milan à Munich (1-0). « C’est dur de mettre des mots », glissait… Didier Deschamps à l’AFP, trois décennies plus tard au moment de souffler les bougies. « À l’époque, on n’a pas le recul nécessaire. On s’en rend compte 30 ans après : ça reste le premier et le dernier succès, et ça, on ne le sait pas sur le moment. » Non, car sur le moment, plus rien n’existe vraiment, et la capitale, c’est Marseille bébé !
5/ Gueugnon 2000
La Coupe de la Ligue n’existe plus depuis 2020. Mais à Gueugnon, la « Coupe à moustache » occupera toujours une place particulière dans le cœur des Forgerons. « Une bande de potes contre l’ogre parisien », « la campagne contre la capitale », et une équipe de D2 coachée par le regretté Alex Dupont qui fait chavirer le PSG au Stade de France (2-0). C’est toute une région, pas souvent à la fête, qui célèbre Gueugnon au stade Jean-Laville comme dans les rues. « Quand on arrive en ville, c’est la folie. J’ai vu des dames de 80 piges chialer. C’est incroyable. Elles ont connu la Libération et elles étaient émues de notre victoire, fières qu’on ait représenté leur ville« , racontera à Eurosport Nicolas Esceth-N’Zi, l’un des héros jaune et bleu. Plus de 20 ans après, le FC Gueugnon est englué dans les divisions inférieures, tandis que le PSG truste les soirées européennes du mardi et mercredi soir. Mais en Saône-et-Loire, le feu allumé au début du millénaire par ces insatiables Forgerons brûle toujours quelque part.
Retrouvez de nombreuses références à ces différentes épopées (extraits de JT, affiches, unes de journaux, photos cultes, films) dans l’exposition Victoire ! La fabrique des héros au musée de l’Armée – Invalides.
SF