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Les playoffs, en avant les histoires
90 minutes de suspense plus tard et voilà QRM qui rejoint Tours en National, tandis que Bourg-en-Bresse Péronnas tentera de sauver sa peau en barrage. Un moindre mal en comparaison avec ce qui attend l'AC Ajaccio, Le Havre et Brest, premières victimes (consentantes ?) de la réforme de l’antichambre et qui vont devoir encore un peu puiser dans leurs ressources pour espérer caresser l’élite la saison prochaine. Mais ces playoffs, censés offrir une dose de spectacle supplémentaire, sont-ils réellement une bonne idée ?
Avant le match contre Bourg-en-Bresse, Jean-Marc Furlan analysait cette réforme avec toute la sagesse qu’on lui connaît. S’il reconnaît « des aspects positifs » aux playoffs, comme le fait de « donner de l’émotion aux supporters » , l’entraîneur du Stade brestois reste pour le moins dubitatif quant au bien-fondé de ce prétendu prolongement du plaisir, dont les pensionnaires de l’antichambre seraient en réalité les dindons de la farce : « Les play-offs, c’est de la poudre aux yeux, car tu fais un marathon et l’équipe de Ligue 1 t’attend ensuite pour te flinguer. L’idée c’est de protéger au plus les clubs de Ligue 1. Les présidents ont donné un os à ronger à leurs homologues de Ligue 2 pour qu’ils se calment. Et les autres ont pris ça, car ça va faire une recette et un peu d’émotion en plus. » Et en matière d’émotion, Furlan sait de quoi il parle : un petit but de Clermont dans les dernières secondes aurait pu dégager ses hommes du sprint final.
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Cadeau empoisonné
Grand gagnant de la soirée, Le Havre aura donc le privilège de recevoir Brest mardi soir, grâce à sa quatrième place acquise ce vendredi soir. La fin de saison des Havrais a été diablement sexy. Avec 19 points pris sur 21 possibles, les Ciel et Marine sont revenus de nulle part depuis début avril et méritent amplement leur place dans ce dernier round. Mais le risque, quand on évolue en surrégime, c’est d’exploser en vol. Et la pire des conséquences serait de déjà flinguer la prochaine saison. Il faudra donc être prudent face aux Brestois, même si l’état de forme des Hacmen laisse espérer de grandes choses en Seine-Maritime.
Si l’AC Ajaccio s’est fait (un peu) peur contre Niort, les Corses terminent à une logique troisième place et auront l’avantage de ne disputer « que » trois rencontres pour espérer revoir la Ligue 1. Un rôle de gagnant dans l’antichambre, mais de perdant face à son futur adversaire de l’élite, qui aura un match de moins dans les pattes.
Accepter la défaite
Lorsque le HAC affrontera Brest le 15 mai, il sera 20h45 en France et pas loin de trois heures du matin à Pékin, Shanghai ou Canton. Un horaire pas très football-friendly pour l’Empire du milieu et qui tranche avec la volonté de la LFP d’exposer le ballon rond français à l’autre bout de la planète. Même chose trois jours plus tard, lorsque le vainqueur de ce premier match de playoff se déplacera à Ajaccio pour savoir qui aura l’honneur de défier le dix-huitième de Ligue 1 les 23 et 27 mai. À croire qu’une marque de pizza ne mérite pas les mêmes honneurs que celle d’un canapé, aussi confortable soit-il.
Car à force de vouloir distribuer des médailles à tout le monde (oui le Mondial 2026 à 48 équipes, c’est aussi toi qu’on vise), les instances dirigeantes finissent par faire flamber l’essence de la compétition sportive, qui veut que seuls les tout meilleurs soient récompensés. Quitte à faire bouillonner les laissés-pour-compte, lesquels devront peut-être rempiler pour une saison de galère de plus, parfois pour un petit point ou une différence de buts défavorable.
[? VIDEO] ⚽ Les 37 buts du #MultiLigue2 ! ☄ Les missiles d’Oudin et Autret? La course de 50 mètres slalom de Ndao ? Les deux coups francs de Benrahma? La belle frappe enroulée de Coutadeur en pleine lucarne? Quel est votre préféré ?https://t.co/YGOVrL79yf
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Par Julien Duez
Propos de Jean-Marc Furlan issus de conférence de presse.