- Bilan
- Année 2012
Les photos de l’année 2012 (1/2)
Cette année 2012 a été riche en émotions, entre la Ligue des champions remportée par Chelsea et la victoire de l'Espagne à l'Euro. Retour en images sur douze photos fortes, une pour chaque mois, qui ont marqué l'année par ce qu'elles symbolisent. Première partie, de janvier à juin.
Janvier
À la fin du mois de décembre, Antoine Kombouaré est viré du PSG. Les dirigeants qataris parviennent à convaincre Carlo Ancelotti, ancien du Milan AC et de Chelsea, qui est donc intronisé à sa place. Le Paris Saint-Germain entre ainsi dans une nouvelle dimension, avec l’arrivée d’un entraîneur qui vante deux Ligues des champions (et pas seulement) à son palmarès. Mais pour son premier match officiel à la tête du club francilien, on est loin des paillettes. Ancelotti se rend au Moustoir pour y affronter Saint-Colomban Locminé, club de CFA 2 (cinquième division), en Coupe de France. Le pire, c’est que Carlo va sacrément galérer, avec au final une victoire 2-1 obtenue à la 92e minute, grâce à un but de Lugano. À la fin de la partie, l’entraîneur de Locminé, Didier Noblet, vient se prendre en photo avec le coach italien. Voilà comment Carlo Ancelotti débute son aventure sur le banc du PSG et découvre sa nouvelle réalité. Celle d’un coach star dans un pays qui n’en a que trop peu connu lors de ces dernières années.
Février
Voilà une histoire qui commence en réalité le 15 octobre 2011. Liverpool affronte Manchester United, son rival. Les deux équipes font match nul, 1-1, mais l’intérêt n’est pas là. À la fin de la rencontre, Patrice Évra, le défenseur de United, affirme que Luis Suárez, attaquant de Liverpool, a proféré « des mots insultants » envers lui et que ceux-ci « comprenaient une référence à la couleur de peau » . Une bataille judiciaire commence entre les deux hommes, qui aboutit finalement à une suspension de huit matchs pour l’Uruguayen. Il fait son retour le 6 février et, cinq jours plus tard, il est sur la pelouse pour affronter United, à Old Trafford. Au début de la rencontre, Évra lui tend la main (même s’il semble retirer sa main au moment où Suárez arrive) et Suárez lui met un énorme vent. Pendant toute la rencontre, l’ambiance est électrique. United s’impose finalement 2-1, et Patrice Évra, à la fin de la rencontre, s’en va narguer Suárez en sautillant à quelques mètres de lui, bras écartés, devant ses supporters. Depuis, les deux hommes ont fait la paix. Ou du moins, il se sont serré la main.
Mars
17 mars. On joue un simple quart de finale de Coupe d’Angleterre, à White Hart Lane, entre Tottenham et Bolton. En plein milieu de la rencontre, Fabrice Muamba, milieu de terrain des Wanderers, s’écroule. Arrêt cardiaque. Les médecins interviennent immédiatement, dans un silence ahurissant, tandis que l’arbitre de la rencontre, Howard Webb, décrète la fin de la rencontre. Pendant 78 minutes, Fabrice Muamba reste en état de mort clinique, avant de revenir de nulle part. Pendant des semaines, l’Angleterre toute entière se mobilise pour lui apporter des messages de soutien. Un mois après son malaise, le Congolais sort finalement du London Chest Hospital. Quelques jours plus tard, il se présente sur la pelouse du Reebok Stadium de Bolton, pour venir saluer ses supporters. Il reçoit de longues minutes d’applaudissements, qui émeuvent le joueur aux larmes. Fabrice Muamba ne rejouera plus au foot, mais ce jour-là, il a reçu une exceptionnelle dose d’affection et d’amour.
Avril
Real-Barça. Barça-Real. Barça-Real. Real-Barça. Depuis le début de la saison 2010/11, et l’arrivée de Mourinho, on en bouffe à toutes les sauces. Avantage aux Catalans, même si le Real a remporté une Coupe du Roi en battant le Barça en finale. En ce mois d’avril 2012, le Real est en tête du championnat, mais le Barça de Guardiola est en train d’effectuer une remontée folle au classement. Au coup d’envoi du Clásico, qui se dispute au Camp Nou, les Blaugrana ne sont plus qu’à quatre longueurs du leader madrilène et ont donc la possibilité de revenir à un point. C’est le Real Madrid qui ouvre le score par Khedira. Mais en seconde période, le Barça pousse et finit par égaliser par Alexis Sánchez. On se dit que les vingt dernières minutes vont se résumer à un assaut catalan. Faux. Trois minutes plus tard, Cristiano Ronaldo part dans le dos de la défense barcelonaise et s’en va tromper Víctor Valdés. Le Portugais, avec un geste de la main, se permet de faire taire le Camp Nou. C’est le but de la victoire madrilène en terre ennemie, mais aussi, et surtout, le but du titre.
Mai
Depuis la « fucking disgrace » de 2009, Didier Drogba en avait fait une affaire personnelle. Un jour, il prendrait sa revanche. Sa revanche face au Barça, sa revanche en Ligue des champions. Après avoir éliminé les Catalans en demi-finale, « Didier Super » se dresse face au Bayern Munich en finale. Les Bavarois ouvrent le score à sept minutes du terme. Mais Drogba, dans les arrêts de jeu, égalisent et emmène les siens à la prolongation. Une prolongation au cours de laquelle il provoque un pénalty, que son pote Čech se charge d’arrêter. Arrive la séance des tirs au but. Mata rate, mais Čech, encore, stoppe les tentatives d’Olić et Schweinsteiger. Le ballon de la victoire est aux pieds de Drogba. Un homme généralement maudit lorsqu’il pose le ballon sur le point de pénalty (il en avait raté un quelques mois plus tôt en finale de la CAN, finalement perdue par la Côte d’Ivoire). Mais ce soir-là, c’était écrit. Drogba marque, envoie Chelsea sur le toit de l’Europe et court comme un enfant sur la pelouse de l’Allianz Arena, les larmes aux yeux. On pouvait difficilement conclure mieux une histoire d’amour de huit ans.
Juin
Mario Balotelli est un sacré spécimen. Pendant toute la saison, il a défrayé la chronique avec toutes sortes d’activité : lancés de fléchettes sur des jeunes du club, buts contre United, amendes en voiture, expulsion, passe décisive du titre de City. Une saison complète. Avec la Squadra Azzurra, il semble passer à côté de son Euro, notamment lorsqu’il rate des occasions colossales face à l’Angleterre, en quart de finale. Mais en demi-finale, il plane. Il plane d’abord au-dessus de la défense allemande pour ouvrir le score. Puis, quelques minutes plus tard, lancé par Montolivo, il part dans le dos de cette même arrière-garde et envoie un cachou dans la lucarne de Neuer. Supermario court, enlève son maillot et contracte ses muscles, immobile. Une image qui va faire le tour du monde, avec son lot de parodies et de détournements. Le monde entier, au moins pour un soir, a vu ce qu’il y avait derrière la carapace de l’attaquant.
La suite demain… Si vous êtes sages.
Eric Maggiori