- Coupe d'Italie
- 1er tour
Les petits poucets de la Coupe d’Italie
Le 1er tour de la Coppa débute ce week-end avec sa formule toujours aussi élitiste. Entrent en lice 27 des 60 pensionnaires de troisième division et seulement 9 de la quatrième. Coup de projo.
Valdinievole Montecatini
Comme cela devrait être le cas pour tous les représentants de la Serie D, ce club a terminé second de sa poule l’an passé. Une surprise parce qu’il s’agissait d’un promu et d’une première apparition à ce niveau depuis les années 1970 avec même plusieurs saisons chez les pros en C2 durant cette décennie. Il s’agit de l’équipe de la ville de Montecatini Terme dont l’intérêt principal se situe dans son appellation. Nous sommes au milieu des belles collines de Toscane, pas loin de Pistoia. Déplacement à Côme pour ce premier tour, car pour les derniers de la classe, et à moins d’un improbable affrontement entre eux, toutes les rencontres se disputeront forcément à l’extérieur.
FC Francavilla
Le groupe G avait vécu un curieux tête à tête pour la première place synonyme d’accession au foot pro. Se tiraient la bourre la Virtus Francavilla et le FC Francavilla, un duel qui n’avait rien d’un derby figurez-vous, il ne concernait encore moins la ville de Francavilla al Mare dans les Abruzzes. Non, nous avions à faire aux représentants de Francavilla Fontana dans les Pouilles et de Francavilla in Sinni en Basilicate. Le premier a été promu (et par absurde ne disputera pas la Coupe), le second a fini troisième et bénéficié du forfait de Taranto second, les Calabrais préférant se consacrer au championnat (et à un possible repêchage à l’échelon supérieur). Le déplacement à Modène est historique pour ce bled de 4 000 habitants puisque ce sera le premier match face à un club pro. Auguri !
Frattese
Certains d’entre vous auront déjà entendu parler de cette formation, en effet, c’est de là que vient la fratrie Insigne, précisément Frattamaggiore (en opposition à la voisine Frattaminore) tout au Nord de Naples. Le benjamin Marco et l’ainé Antonio y ont ainsi évolué. En 2015-2016, les « noirs-étoilés » ont longtemps tenu tête à Siracusa avant de finalement finir second et s’incliner en finale des plays-off (face à la Cavese), lesquels donnent la priorité pour l’habituel bal des repêchages. Pas de retour chez les pros (brève apparition à la fin des années 1970), mais le lot de consolation avec un voyage à Cosenza.
Seregno
Nous sommes au nord de Milan, en pleine Brianza, chez une équipe qui compte 8 saisons de Serie B et 28 de Serie C à son pedigrée, même si la dernière apparition en pro remonte à 1982. Fin des années 1940, la Serie A leur échappe même pour quelques points. C’est maintenant un habitué de la Serie D qui vise haut : l’arrivée du Brésilien Jeda (une trentaine de pions parmi l’élite) en est la preuve. Là aussi, la participation dérive d’un forfait, celui de Lecco dans le flou en attendant de changer de propriétaire. Direction Padova, donc. Anecdote du jour, le team manager et attaché de presse met le feu à chaque but du Milan dans la tribune de presse de San Siro. C’est-à-dire pas souvent.
Fermana
À Fermo, le temps s’est arrêté. Un club qui vit dans la nostalgie de la saison 1999-2000, celle de la seule fois en Serie B. Une relégation certes, mais des victoires prestigieuses contre des cadors tels le Napoli, le Genoa et l’Alessandria. L’année des bleus bites avec l’Alzano Virescit (en gros, second club de Bergame) qui redescend également aussi sec. Faillite en 2006 et un temps fou pour que les canarini refassent parler d’eux. Ils n’ont d’ailleurs fini que 5e de la poule F, profitant des forfaits de Fano, Campobasso et Mățelica, non pas le groupe de heavy metal. Flavio Destro, le père de Mattia, guidera ses hommes chez la Cremonese.
AltoVicentino
Rino Dalle Rive est un homme maudit. Bien décidé à percer dans le milieu sans quitter sa région, il investit énormément dans ce club regroupant les communes de Marano Vicentino et Valdagno au Nord de Vicence. Il y a deux étés, le voisin Padova fait faillite et repart en Serie D, finissant avec 15 points d’avance. Il y a un an, l’Altovicentino change de poule et se retrouve dans celui de l’Emile où Parme renaît de ses cendres avec brio (aucun revers). De nombreuses équipes amateurs subissent ces pieds de nez. Dur. Le club avait tout de même fait ses débuts en coupe lors de la dernière édition, il fut même la première victime de l’Alessandria, futur surprenant demi-finaliste. Tirage au sort malchanceux, donc, et pas mieux cette année vu qu’il faudra aller à Lecce. La guigne, qu’on vous dit.
Caronnese
Augusto Reina, une exception. À ce niveau-là, les propriétaires de club font trop souvent preuve d’impatience au détriment de l’avenir du club. Lui préfère procéder étape par étape. Le duel contre le Sporting Bellinzago fut le plus haletant des 9 groupes de la Serie D, avec promotion au finish pour ce dernier. Là-bas aussi on y trouve un président lucide qui ne se voit pas affronter seul le passage en pro, il tente, en vain, une fusion avec Varese et renonce. Ainsi, la Caronnese hérite d’un pass direct sans passer par la case repêchage. La Covisoc (équivalent de la DNCG) vient faire son petit tour et remarque que l’installation électrique du stade n’est pas au point. La dépense est trop importante, déménager dans une autre enceinte n’enchante personne. Ce club aux portes de Milan restera là où il est et s’envolera demain à Matera pour le plus long déplacement de son histoire.
Grosseto
Petit poucet, façon de parler. Cette équipe évoluait en Serie B, il y a encore trois ans, et a participé aux playoffs de la montée parmi l’élite en 2009. Piero Camilli, le mentor de Zamparini (37 changements de coachs en 15 ans) a mis la clé sous la porte et simplement déménagé à la Viterbsese, formation qui a remporté le groupe G au sein duquel les Toscans avaient été insérés in-extremis ! Un joli coup du sort et une renaissance réussie qui sera fêtée à Pordenone.
Campodarsego
Le seul à recevoir grâce à une inversion de terrain demandée par la Maceratese, par conséquent, le Stadio Gabbiano accueillera une rencontre de Tim Cup (horrible appellation officielle) pour la première fois de son histoire. Une formation qui a poussé Venise dans ses retranchements, ogre racheté par l’italo-américain Tacopina (déjà dans le deal Roma et Bologne) et qui vient d’embaucher Pippo Inzaghi sur le banc. Y a de l’exploit dans l’air. Carpi au tour suivant, Perugia ensuite, le Genoa après, la Lazio en 8e, l’Inter en quart, la Roma en demi et la Juve en finale. C’est l’hypothétique parcours grâce au tirage au sort façon tournoi de tennis. Tremble Calais.
Par Valentin Pauluzzi