Les péchés capitaux d’Adriano

Last but not least, le plus beau coup d’Adriano est sans doute son dernier. Pour éviter une énième sanction de l’intraitable Mourinho, Adriano décide de rester au bled après le match comptant pour les éliminatoires du Mondial 2010. Dix jours plus tard, il n’est toujours pas en Italie mais à Vila Cruzeio, sa favela natale. Dans la presse, des rumeurs sur sa mort commencent même à circuler. Adriano est alors obligé de sortir de sa réserve : « Les gens pensaient que j’étais mort… En fait, il y a plein de choses qui ont été dites sur moi. N’importe comment, je me sens bien. Je suis à la maison avec ma famille. Je peux vous assurer que rien de ce qui arrive aujourd’hui n’a à voir avec ma relation avec Joana » .

Pour son ex-petite amie, la susnommée Joana Machado, « Adriano s’est perdu et a besoin de se remettre sur le droit chemin. Je suis allée plusieurs fois le chercher, car sa mère s’inquiétait et me demandait de l’aider. Adriano n’est pas sous l’emprise de la drogue, son seul vice est la bière, mais qui n’aime pas boire une bière ? Adriano est un enfant de 27 ans et je ne peux m’occuper de lui, j’ai déjà deux enfants. Il avait tout pour être heureux, de l’argent et une famille géniale, mais il se sent normal uniquement lorsqu’il est dans les favelas » . Et pendant une bonne orgie ?

Amoureux de la bouteille et des fêtes orgiaques, au point de ne jamais manquer le carnaval, comme son modèle Ronaldo, Adriano organise une petite sauterie dans sa villa avant les éliminatoires, le 26 mars dernier. Robinho et quelques autres membres (au propre comme au figuré) de la Seleçao sont présents aux côtés de Fabiana Andrade, top model soupçonnée d’être une ex de Diego Maradona, et une star transexuelle du X, Patricia Araujo, aperçues à la sortie de la fête au petit matin.

Le playboy

Cet épisode rejoint une affaire de mœurs, en décembre dernier, dans laquelle son nom est apparu à plusieurs reprises. Adriano est addict à l’alcool et au sexe. Déjà viré par Mourinho pour être arrivé en retard d’une demi-heure et bourré à l’entraînement fin 2008, au surlendemain d’une défaite face au Werder, en Champion’s. Dunga, sélectionneur de la Seleçao, tentera de le défendre : « En Italie, tout le monde boit du vin mais si vous videz une bière, vous êtes un alcoolique » . Mourinho a déjà jugé : Il a besoin d’un tuteur et je ne serai pas ce tuteur » .

Renvoyé au Brésil pour soigner, officiellement, une blessure musculaire, l’Imperatore voit son nom sortir dans une affaire de proxénétisme. Client assidu d’un club, le Bunny Ranch, près de Vicenza, il est très proche des propriétaires, lesquels sont mis en examen pour proxénétisme, donc, et encouragement à la prostitution.

Une sale période pour Adriano qui, en mai 2008, touchait déjà le fond. D’après sa propre mère, les nerfs de l’attaquant auriverde sont fragiles, entre exil en Italie et la mort de son père. Au point d’envisager le suicide : « Sa maison était sans cesse prise pour cible par les photographes. Il ne voulait plus trouver refuge dans l’alcool. Se tuer lui apparaissait alors comme l’une de ses uniques solutions » . Surtout que certains de ses propres coéquipiers, les Argentins pour être clairs, ne lui adressent même pas la parole. Adriano répliquera : « Si je suis le problème de l’Inter, je m’en irai » .

Ce qui arrive aujourd’hui n’est que la suite logique de ces différents épisodes. Déclarant avoir « perdu la joie de jouer » et vouloir « vivre en paix au Brésil » , Adriano veut repartir de zéro. Et après ? « Je vais tout remettre à plat et penser à ce que je veux vraiment faire. Je vais peut-être arrêter définitivement. Car l’argent n’est pas tout dans la vie. C’est le bonheur et la joie qui importent » . Pour le sexe et l’alcool en revanche, on ne sait pas.