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- Ce qu'il fallait retenir de la 5e journée
Les Pays-Bas au point mort, le Monténégro s’embrase
Une multitude de rencontres, des gros qui assurent dans l'ensemble, des Pays-Bas presque éliminés et une rencontre interrompue entre la Russie et le Monténégro : pour cette 5e journée de qualification à l'Euro 2016, le continent s'est emballé. Alors en cadeau, petit condensé d'une semaine difficile pour les amateurs de courses au titre.
Oranje is the new bad
Le Batave fait plus que souffrir : il agonise. Déjà mal embarqués dans la course à la qualification dans un groupe A emmené par la République tchèque et la surprenante Islande, les Pays-Bas ont une nouvelle fois démontré leur incapacité à enchaîner deux résultats de suite dans cette campagne pour l’Euro 2016. Face à la Turquie, c’est même une troisième défaite en cinq matchs que les Oranje ont entrevue, avant que Sneijder ne sorte de sa boîte pour sauver un point au bout du temps additionnel. Mais plus que le résultat, la manière inquiète. Incapable de dominer ses adversaires, l’équipe de Guus Hiddink voit s’éloigner peu à peu la compétition organisée en France (3e, à 6 points des Tchèques, cinq de l’Islande). Comme souvent, sur le papier, les Pays-Bas enchantent. Mais la transition feuille de match-terrain de jeu est loin d’être maîtrisée. Et le football total se perd désormais dans la débâcle comptable.
L’analyse définitive : les nouveaux sont d’attaque
Aussi capitales soient-elles, les rencontres qualificatives pour l’Euro 2016 n’en demeurent pas moins des opportunités de tester la jeunesse qui pousse. Et en cette semaine internationale, elle n’a pas déçu. Álvaro Morata, qui fêtait sa troisième cape avec la Roja grâce au forfait de dernière minute de Diego Costa, a permis à l’Espagne de s’en sortir face à l’Ukraine en inscrivant le seul but de la rencontre. Moins capitales mais plus symboliques, les premières de Kane avec l’Angleterre et Batshuayi avec une Belgique souveraine ont également été gagnantes. 79 secondes et un ballon pour le premier, à peine 3 minutes pour le second, et le cuir finissait sa course dans les filets. De bon augure pour la nouvelle coqueluche anglaise qui a ainsi participé au festival des Three Lions contre la Lituanie (4-0), mais aussi pour le Marseillais, qui prouve une nouvelle fois son efficacité sitôt le pré foulé. Paris est prévenu.
Vous avez raté Bulgarie-Italie et vous n’auriez pas dû
D’abord, parce qu’assister à un match qui ne s’est pas terminé sur une branlée infligée par une grande équipe ou un nul entre deux équipes sans intérêt relevait de l’exploit. Ensuite, car la rencontre a offert son lot de rebondissements. D’ailleurs, les retardataires auraient dû s’abstenir, puisqu’après 15 minutes de jeu, la Bulgarie avait déjà renversé la vapeur et menait 2-1. Friable en défense, impuissante au milieu, l’Italie s’est fait une raison, et a même remercié la barre sur un coup franc du buteur Popov. C’était sans compter sur Éder, qui a abandonné son passeport brésilien pour en choper un italien, et buteur à moins de cinq minutes du terme. Un point c’est tout, mais c’est sans doute tout ce que méritaient les hommes de Conte, pas aidés par un Sirigu des mauvais jours. Et dire que pendant ce temps, la Croatie s’est baladée contre la Norvège (5-1) pour prendre deux points d’avance en tête du groupe H…
La polémique : C’est quoi ce bordel au Monténégro ?
Quelques minutes de jeu auront suffi pour que la rencontre entre la Russie et le Monténégro s’embrase. Au sens propre comme au figuré. Pour preuve, le pauvre Akinfeev, victime d’un jet de fumigènes, et qui a dû être conduit à l’hôpital pour des brûlures au cou. Mais les allumés n’étaient pas qu’en tribunes. Chauds, les 22 acteurs ont également craqué suite à un penalty manqué des Russes, s’adonnant à une échauffourée des plus déconcertantes. Tout le monde au vestiaire, rencontre interrompue, définitivement, et le match tournait au fiasco. Pire, la désolation est totale, comme en témoigne cette déclaration poignante du président de la Fédération monténégrine, Momir Djurdjevac : « Nous avons laissé l’impression d’être des barbares, c’est un désastre. Il semble bien que nous ne méritions pas d’avoir une nation, une équipe de football et de disputer des tournois majeurs » . Momir a peut-être raison de régurgiter une telle attitude. D’ailleurs, comme le chantait Mai Lan : « Gentiment, je t’immole (…) que des bâtards de barbares. »
Les dix autres informations à retenir
– Fábio Coentrão a sauvé le Portugal contre la Serbie (2-1), en adressant une passe dé et en calant le but vainqueur. Béton.- Zlatan marque toujours avec la Suède. Parfois même, on lui offre des buts.
– La Grèce est toujours aussi faiblarde. Un nul contre la Hongrie et une absence de victoire au compteur, qui laisse entrevoir la crise. Les Roumains, eux, profitent de l’absence de concurrence pour s’envoler dans ce groupe F.
– Alaba va tranquillement emmener l’Autriche à l’Euro. En même temps, ses adversaires russes et monténégrins se foutent dessus. – Le meilleur buteur de la compétition a encore frappé. Son nom : Danny Welbeck. Son chiffre : 6.
– Lee Casciaro est devenu une légende : premier buteur de l’histoire de Gibraltar, c’est pas rien.- Gareth Bale est nul au Real ? En sélection, il réGalles.
– La Slovaquie est aussi forte que les coupes d’Hamšík. 5e match, 5e victoire. Certes, c’était contre le Luxembourg, mais l’Espagne peut trembler.
– Pologne (1-1 contre l’Irlande) et Allemagne (victoire 0-2 contre la Géorgie) se déchirent toujours dans le groupe E. Jamais un bon signe.- Jordi Alba est sorti sur blessure. Paris espère que ses dents ne réapparaîtront pas trop vite.
– Les Bélarusses sont venus à bout de la Macédoine, à l’extérieur (1-2). Voilà.
Par Raphael Gaftarnik