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ACTU MERCATO

Les paradis exotiques, vrai ou faux bon plan ?

Par Nicolas Jucha
Les paradis exotiques, vrai ou faux bon plan ?

Gignac au Mexique cet été, Valbuena à Moscou il y a un an. Les destinations exotiques ne sont plus l'apanage des joueurs en fin de carrière et à la recherche d'un très beau dernier contrat. De là à devenir une solution de premier ordre pour les agents qui doivent caser un client ?

« La vraie question c’est « Est-ce que Gignac avait autre chose ? », comme Mathieu Valbuena il y a un an. Lui n’avait rien d’autre que le Dynamo Moscou capable de s’ajuster au niveau de rémunération demandé. Qui aujourd’hui peut mettre 4 millions nets sur Gignac en Europe ? Le top 10, mais ces clubs n’ont pas besoin de Gignac. » Pour Christophe Hutteau, ancien agent de Mathieu Valbuena, les signatures de plus en plus régulières de gros poissons dans des pays « exotiques » n’ont rien d’illogiques. « Ce n’est pas un choix sportif, mais avant tout financier » quand un joueur en pleine force de l’âge décide de monnayer son talent en Europe de l’Est, au Moyen-Orient ou en Chine. Des choix de carrière qui surprennent, voire suscitent des critiques, mais que l’agent de Lorik Cana ou Ismaël Bangoura respecte : « L’argent est tabou en France, mais ce n’est pas condamnable de vouloir signer un dernier gros contrat afin de mettre sa famille à l’abri. Chaque joueur a cette réflexion. » Asamoah Gyan à Shanghai SIPG pour 15 millions annuels ou Demba Ba à Shanghai Shenhua pour 14 millions, un pactole digne de Zlatan Ibrahimović pour deux trentenaires qui auraient pu rendre pas mal de services en Europe occidentale.

Six mois d’avance sur salaire

Au-delà de ces chiffres qui donnent le tournis et feraient passer les Émirats arabes unis ou la Chine pour des eldorados, une signature dans un pays lointain est également une prise de risques pour les joueurs concernés. « Aucun pays n’est aussi sûr que la France, où c’est idéal, carré, avec une Fédération qui veille, tout comme la DNCG » estime Alain Gauci, qui a placé Brice Jovial aux Chengdu Blades en 2013. Pour limiter les risques, Gauci préconise « d’aller sur place en amont et de se créer un réseau de bons collaborateurs, de gens de confiance » afin de ne pas emmener ses clients droit dans le mur. Mais sans forcément aller au bout du monde, il faut se méfier et demander des garanties pour ses joueurs : « Par exemple actuellement, mieux vaut demander six mois d’avance sur salaire avant de signer en Grèce, sinon c’est très chaud. » Pour Christophe Hutteau, les joueurs peuvent néanmoins se reposer sur la FIFA, dont toutes les fédérations dépendent. À condition de ne pas tomber dans des pièges basiques : « En Grèce par exemple, où on essaie souvent de vous faire signer deux documents, un contrat officiel et un contrat officieux. Le second est intéressant financièrement, mais pas reconnu par la FIFA. S’il y a un litige, la FIFA ne se base que sur le contrat officiel, c’est pourquoi je dis toujours qu’il ne faut signer qu’un seul contrat. C’est sûr qu’il y a un travail juridique à faire avant de signer dans un pays inconnu. » Mais toutes les précautions ne permettent pas d’anticiper tous les imprévus, notamment la faillite d’un club, même si Alain Gauci précise que « pour prendre l’exemple de la Chine, si un club ne peut plus payer ses joueurs, il va quand même payer en priorité ses étrangers. »

« Si le joueur n’y va que pour l’argent, l’échec est assuré »

Au-delà des aspects financiers et juridiques, les agents doivent également avertir leurs clients sur ce qui les attend au niveau de la vie quotidienne, afin de minimiser le fameux « choc culturel » qui explique de nombreux fiascos, comme ceux de Guillaume Hoarau à Dalian Shide ou Nicolas Anelka à Shanghai Shenhua. « Le joueur doit avoir envie d’y aller, mais pas seulement pour l’argent, même si c’est 80% de la motivation pour aller dans ces pays. Si le joueur n’y va que pour l’argent, l’échec est assuré » analyse Gauci, fier de l’exemple heureux de Brice Joviel : « Lui se plaît en Chine, il ne veut pas revenir. La plupart des gens pensent qu’un joueur s’exile seulement pour l’argent, mais c’est faux, il y a aussi un choix de vie. » Une vision que partage Christophe Hutteau pour qui « aujourd’hui, neuf joueurs sur dix se renseignent sur le pays d’accueil, car c’est important, ils ont des familles à charge » . À son arrivée à Monterrey, André-Pierre Gignac avait ainsi donné l’impression de connaître l’histoire des Tigres et de savoir à quoi s’attendre question ambiance.

La ferveur mexicaine, l’ambition chinoise, le haut niveau russe

Et sportivement, signer au Mexique, en Russie ou en Chine, est-ce une manière de remiser les ambitions sportives au placard. Pas forcément, selon Hutteau, pour qui « il y a plusieurs catégories de pays « exotiques ». On ne peut pas mettre la Russie sur le même niveau que l’Inde, voire la Chine. » Notamment parce que les pays d’Europe de l’Est permettent de disputer la Ligue des champions ou la Ligue Europa, et parce qu’un championnat comme la Premier League russe « compte une dizaine de clubs de très haut niveau et quelques anciens vainqueurs de la Ligue Europa » . Les Émirats arabe unis, la Chine ou la MLS américaine n’offrent pas les mêmes possibilités question niveau de jeu, même si Alain Gauci remarque que ces destinations ne sont plus réservées aux joueurs en fin de carrière, mais aussi à des jeunes premiers, car « les Chinois et les autres ne sont pas bêtes, ils veulent des joueurs à leur meilleur niveau » , une évolution qui s’explique notamment par l’arrivée de grands entraîneurs occidentaux beaucoup plus exigeants. Et quand bien même ces destinations ne permettent pas de disputer la Ligue des champions, elles peuvent apporter un nouveau statut et une aura d’icône aux footballeurs qui y tentent leur chance. Notamment Gignac au Mexique selon Hutteau : « Les stades sont pleins, la ferveur est grande et le niveau très bon, il suffit de voir l’équipe nationale mexicaine. Si c’est le cas, il aura fait coup double. » On peut imaginer que s’il plante 30 buts en championnat et gagne la Libertadores, l’ancien buteur de l’OM deviendra une référence continentale. Ce qui, à y réfléchir, est au moins aussi classe qu’un salaire à quatre millions d’euros annuels net.

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Par Nicolas Jucha

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