Le(s) onze type(s) du Calcio

Aux bois: Gianluigi Buffon. Oui, même quand il ne s’agit pas de sa meilleure saison, et d’assez loin, Gigi se doit d’être là. Si Julio César a peut-être effectué une meilleure saison que lui, le goal de la Juve demeure l’incarnation moderne de la classe à l’italienne: le gardien du temple.

Chef de gare: Moretti. Déjà, Emiliano a le même prénom que Nanni. Ensuite, c’est sur lui que se repose le Genoa. Défenseur central au milieu d’un anachronique 343, Mimile (en Italie, personne ne l’appelle ainsi) nous rappelle au bon vieux temps des libéros. Pas pour rien que Claudio Ranieri, qui n’a pas toujours tort, l’avait fait venir à Valence, à l’époque.

Contrôleur: Chiellini. Avec Moretti qui, comme son nom l’indique, est lui aussi gaucher, Giorgio compose une charnière aussi dure que nécéssaire. Aujourd’hui, le natif de Pise ne peut plus être considéré comme l’un des futurs meilleurs défenseurs du monde, il l’est déjà. Avec lui, la Juve bétonne ; sans lui, elle en prend 4 contre le Bayern, deux contre Catane et subit la crise.

Gauche dure: Criscito. Ancien de la maison noire et blanche, il appartient maintenant au Genoa. Encore une belle connerie de la part de la Juve. Serein, sobre et sérieux, Domenico avait pourtant tout pour elle. Maintenant, il excelle sur la gauche d’une défense du Genoa tellement solide qu’elle permet aux agitateurs de devant d’évoluer l’esprit tranquille.

Bras droit: Maicon. Ce n’est jamais pour rien que Dunga fait quelque chose: si le sélectionneur brésilien préfère l’intériste à Dani Alvès, ce n’est pas uniquement pour faire chier les illuminatis barcelonais. Si Dani tourne apparemment à la coke, Maicon est un rail à lui tout seul.

Casseur-flotteur: Zanetti. Simple apport dans le transfert de Felipe Melo, Christian est arrivé à la Fiorentina en catimini. Aujourd’hui, c’est en Caterpillar qu’il besogne. Contremaître appliqué, il trace sans relâche le sillon d’une Viola qui pourrait bien se qualifier pour les quarts de la Champion’s.

Relayeur: Marchisio. Au moins, avec lui, la Juve peut se dire qu’elle n’a pas fait que des conneries. La comparaison avec Steven Gerrard est aussi abusive qu’explicite: Claudio ratisse, déboise puis bonifie. Une clairière. Cerise sur le bourgeon, il marque. A coté de lui, Felipe Melo ressemble à Edouard Cissé. Sans lui, aussi.

Métronome: Stankovic. Avec l’arrivée de Wesley Sneijder à l’Inter(mittence) Milan, Dejan joue maintenant dans un rôle plus reculé. Et non seulement il n’a pas eu besoin de beaucoup temps pour s’y adapter, mais en plus il pourrait bien le remettre à la mode. Décidée par José Mourinho, une ristourne tactique a plus de chances de faire des émules que s’il elle était faite par Jean Fernandez.

Accélérateur de particules: Hamsik. Le slovaque est le joueur le plus excitant du Calcio. C’est peut-être faux, mais c’est dit. En tout cas, ce ne sont pas les supporters du Napoli, experts en matière de feu follet, qui diraient le contraire. Il faut dire que Marek ne fait rien pour les contredire.

Attaquant: Gilardino. Alberto doit être le titulaire en Squadra. Alberto doit être le titulaire en Squadra. Alberto doit être le titulaire en Squadra. Alberto doit être le titulaire en Squadra. Dieu n’entendra sans doute pas ce message, mais peut-être que Lippi…

Finisseur: Crespo. Parce que Trézéguet n’a pas assez joué ; parce que Milito bouge un peu trop pour ce poste ; parce qu’Hernan l’a plus que remplacé au Genoa, et parce que ce onze-type se devait de finir sur une note nostalgique.