- Euro 2016
- Quarts
- Pologne-Portugal (1-1, 3 tab 5)
Les notes du Portugal face à la Pologne
Le Portugal s’est donc qualifié face à la Pologne au terme de la séance de tirs au but, et prolonge son improbable parcours jusqu’en demi-finale – étonnant, pour une équipe qui déploie tant d’efforts pour ne pas gagner ses matchs. Pepe continue de tirer ses partenaires vers le haut, et Cristiano n’est que l’ombre de lui-même.
Portugal
R. Patricio (4) : À tout instant, on lit une détresse absolue dans les yeux de ses partenaires quand Rui Patator doit intervenir. C’est comme si on leur avait dit : « Jouez comme s’il n’y avait personne dans les buts. » La bonne détente au bon moment pendant la séance des tirs au but : on ne va pas lui en demander plus.
Eliseu (4,5) : Son adversaire direct a loupé son tir au but et c’est peut-être là la seule réussite de l’homme à la dégaine de Craig David portugais. Et si le hip-hop de rue de Kuba a vaincu le RnB, ça n’a pas empêché Eliseu de faire croquer les supporters en tribunes avec ses centres. En fait, le streaker voulait juste le remercier de ses multiples caviars.
Cédric (3,5) : Un Portugais qui travaille en Angleterre qui joue en France contre des Polonais où tout commence mal, mais tout termine très bien. Cedric Klapisch.
J. Fonte (6,5) : Toujours aussi dur de pousser la Fonte après le boulot. Surtout quand Pepe vous surveille.
W. Carvalho (6,5) : Pas frais en fin de match, parfois un peu lourd, mais souvent le bon choix. William Serein. Remplacé par Danilo (non noté), qui a tenté d’orienter le jeu, et pratiquement tout envoyé en 6 mètres.
João Mario (3) : Une prestation douloureuse, presque gênante. Jean-Marie ressemble fortement à Vert-Gris, dans Game of Thrones, mais il n’a pas grand-chose d’un immaculé sur le terrain : il est même plutôt du genre à en mettre partout. Remplacé à l’instant précis où la coordination de ses membres semblait l’avoir définitivement lâché, par un Ricardo Quaresma (5) qui a troqué les grigris contre l’efficacité. Résultat : deux tirs, deux qualifications.
R. Sanches (18) : 18 piges, première titularisation à l’Euro, il a les clés du camion portugais, et dès la première minute, on ne voit que lui. Il est partout, tout le temps, il veut trop en faire, il en fait beaucoup trop, il a une bouille d’ange, et il envoie des gros caramels. En revanche, va falloir arrêter les comparaisons avec Edgar Davids, les mecs (parce que c’est à Tracy Chapman qu’il ressemble, en vrai). Ou à Tracy Chapman qui fait du Foot US.
Adrien (4,5) : Cédric, Adrien, Raphaël… Non, non, on n’est pas de retour en CM1 à l’école primaire Chateaubriand de Morigny-Champigny. Adrien s’est pourtant comporté en sale gosse, toujours dans les mauvais coups, toujours prêt à mettre la jambe ou le bras ou la tête pour mettre fin à une offensive adverse. En revanche, bonjour l’absentéisme en attaque… -1 pour cette mèche absolument innommable. Remplacé par João Moutinho (5), qui s’est avéré le partenaire idéal en fin de match, quand plus personne ne pouvait courir – le rythme de la Ligue 1, au fond.
C. Ronaldo (2,5) : Ça, c’est le Cristiano qu’on aime, celui qui déclenche une frappe chaque fois qu’il touche le ballon, celui qui balance des gros coups francs dans le mur, celui qui essaie de choper des pénos, pendant que ses potes lui envoient des obus de 40 en guise de passes. 120 minutes de souffrance et d’auto-parodie. Même pas une panenka pour finir. Vivement la demi-finale.
Nani (3,5) : Depuis le début, on a fait fausse route, Nani n’est pas un vrai joueur de foot : c’est un personnage de jeu vidéo, contrôlé à la manette par un type caché en tribune. Un type pas très bon, en plus, qui ne connaît pas trop les combos pour sortir les gestes techniques, mais qui essaie quand même. +1 pour la succulente remise décisive pour Renato Sanches.
La Croatie se qualifie grâce à un nul contre le Portugal, la Pologne reléguée en Ligue BPar Julien Mahieu