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Les Notes du Mondial

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Les Notes du Mondial

Kenako ! Ayoba ! C'est fini. Petit bilan d'une coupe du monde préparée avec plein de bons sentiments. Les notes...

Les vuvuzelas, 1 :

En Afrique du Sud, c’est une institution. On conduit avec une Vuvuzela, on mange avec une vuvuzela, on dort avec une vuvuzela, on va même pisser avec la vuvuzela…On va pas se mentir, c’est drôle un moment, mais à la longue ça devient lassant. Comme prévu, la trompette en plastique aura été l’ennemi public des téléspectateurs, des joueurs, de Mick Jagger, des journalistes, mais aussi des vrais supporters. Une plaie.

L’ambiance dans le pays, 4 :

Dans les townships c’est clair, la coupe du monde est passée quasiment inaperçue. Aucune ville n’a daigné payé un écran géant pour que les pauvres se changent les idées. Heureusement, les noirs du Township de Tembisa, les coloured du township de Westbury, ou les blancs du township de Jan Hofmeyr se sont organisés pour repeindre leurs maisons et leurs baraques en tôles aux couleurs de l’évènement. « Derrière la dernière couche de peinture, c’est toujours la même merde » disait IAM. Bah, c’est pareil en Afrique du Sud. Seuls les quartiers huppés ont bénéficié d’une ambiance coupe du monde. Sandton, le quartier chic, blanc et de mauvais goût de Johannesburg, a été le seul à proposer une ambiance coupe du monde un peu moisie. Pas d’écran géant, pas de rassemblement de supporters. L’individualisme a pris le dessus sur la notion de plaisir collectif. Les sud-africains avaient bien le maillot des bafana-bafana sur les épaules et la panoplie du parfait supporter, mais ils n’avaient nulle part où les exhiber, mis à part dans les rues désertes des grandes villes. A Rustenburg et Polokwane, villes hôtes de la coupe du monde, c’était encore plus criant. Aucune effervescence. Dans les patelins paumés du centre du pays, personne n’a vu passer la caravane du mondial hormis celles des partenaires officiels de la coupe du monde. Coca-cola, McDo, Visa, et Shakira ont été les seuls à proposer des animations dignes des meilleurs Footix du monde. Triste.

L’ambiance à la sortie des stades, 3 :

Mis à part au Cap et à Durban, on peut dire que la fête a été pourrie. Pas un rat dans les Fan Zones. Trop dangereux, trop froid, trop loin, trop fake, trop nul. Bref, trop FIFA. Le scénario s’est répété à chaque fin de match : les spectateurs ont filé dans leur voiture, verrouillé les portières et sont rentrés chez eux. Pas de troisième mi-temps pour la coupe du monde Sud-Africaine. En même temps rien n’avait vraiment été prévu pour que la fête continue au-delà de 23h. Triste. A Johannesburg, le City Soccer est à coté de Soweto, planté comme une soucoupe volante dans un terrain vague au milieu de nul part. Pas un bar, pas une buvette, pas une boite, pas de lieux de rassemblement. Pareil pour l’Ellis Park, coincé dans le centre ville craignos de Johannesburg. A Pretoria, aux alentours du Lotus Versfeld Stadium, les choses étaient différentes. Une petite place avait été emménagée pour continuer la fête ou oublier la défaite avec l’alcool. Problème : ça refoulait sec à l’entrée. Dans la plupart de cas, les victimes du recalage étaient noires. Du coup, ça parlait plutôt rugby avec les boers à l’intérieur. La sécurité était la grande interrogation du mondial. La peur de se prendre un coup de couteau dans le bide aura calmé l’ardeur de tout le monde. Dommage.

L’ambiance dans les stades, 5 :

A part les vuvuzelas, le désert. Une ambiance frigide digne d’un Stade de France remplis de VRP. Seuls les irréductibles mexicains, argentins et brésiliens ont essayé de faire taire les trompettes avec leurs chants. Les autres supporters se sont contentés d’acheter des vuvus et de souffler dedans comme des ahuris. Les sud-africains de leur coté ont également déçu. Bon déjà, ils ont 11 langues officielles, ce qui ne rend pas la tache aisée au moment de supporter en chœur les bafana-bafana. Question déguisements, ils sont ceux avec les hollandais qui ont fait preuve du plus d’originalité. Pour ce qui est d’encourager en revanche, cela à été plus dur. Lors du match perdu contre les uruguayens, la moitié du stade a abandonné les tribunes au bout de la 70e minute. L’Afrique a attendu 90 ans pour avoir une coupe du monde. Au final, il faut bien se rendre à l’évidence : l’Euro 2008 en Suisse-Autriche a été beaucoup plus fun que le mondial sud-africain.

Le spectacle, 6 :

On ne va pas se mentir plus longtemps, en termes de jeu, l’édition 2010 aura vraiment déçu. Les stars n’étaient pas au rendez-vous, les scénarios des matchs étaient ennuyeux, et surtout la compétition a fait la part belle à la défense. Sans le match de la troisième place, le mondial sud-africain aurait d’ailleurs été le moins prolifique en buts de toute l’histoire de la coupe du monde. Seuls quelques matchs auront réveillé une compétition sous Prozac : Pays-bas- Uruguay, Ghana-Uruguay, Allemagne- Argentine et Allemagne-Angleterre. Le reste…

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L’organisation, 4,5 :

Sepp Blatter donne une note de 9 sur 10 à l’organisation. Le président de la FIFA a même indiqué que l’Afrique du Sud était prête pour accueillir des Jeux Olympiques. Bon, il est gentil le petit suisse mais il dit n’importe quoi. Question organisation, l’Afrique du Sud et la FIFA n’ont pas véritablement brillé. En même temps, la première fois c’est toujours difficile. Il a fallu attendre deux semaines et un début de grève des journalistes pour que des chauffages d’appoint fassent leur apparition dans les salles de presse. Il a fallu attendre moins d’une semaine pour que les volontaires fassent grève pour réclamer une augmentation de leur salaire fixé à 23 malheureux euros. Il a fallu moins d’un jour à l’organisation pour remplacer les grévistes par des policiers. Il fallait attendre 45 minutes pour avoir une réponse claire et précise à des questions claires et précises. Il a fallu attendre un mois de compétition pour que l’organisation prenne le pli. Question piège : combien de temps faudra –t-il attendre avant que la Coupe du monde revienne en Afrique ?

Les stades, 10 :

C’est la grande réussite de cette compétition. Modernes, spectaculaires, magnifiques et bien pensées, les enceintes ont émerveillé tous ceux qui ont pu les approcher. Nickel.

Les infrastructures, 7 :

L’Afrique du Sud a tout misé sur les stades et les voix de communication pour la Coupe du monde. La veille de la Finale, certaines routes étaient d’ailleurs toujours en travaux. Les nouveaux arrêts de bus censés desservir les villes comme Johannesburg ou Pretoria n’ont pas encore été mis en fonctionnement. De ce côté-là, le pays a mis la charrue avant les bœufs. Quoi qu’il en soit, la coupe du monde aura au moins servi à redonner un coup de lifting aux grandes agglomérations mais aussi à Soweto, seul township ayant profité réellement de l’effet mondial.

La sécurité, 9 :

A part quelques braquages dans les hôtels des joueurs et de certains journalistes, il n’y a pas eu de sentiment(s) d’insécurité. Dans un pays parano où chaque maison compte son lot de grillages, de barrières et de barbelés, aucun incident macabre n’a été déploré. Faut dire que la police et les compagnies privées de sécurité étaient partout. Dans les centres-villes, les townships, aux abords du stade et même dans les résidences. La manière de dissuader n’a peut-être pas été la meilleure (hélicoptère de l’armée, mitraillettes, pick-up tunné en chars d’assaut), mais les résultats sont là : Johannesburg, par exemple, ne ressemblait en rien au film District 9.

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