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Les notes du champion d’Espagne
À la traîne à la mi-saison, le Barça a fait plus que rattraper son retard sur le Real Madrid. Champions légitimes, les Blaugrana restent dépendants de leur trio offensif, mais doivent ce titre à une défense retrouvée et un milieu versatile.
Claudio Bravo (8) : Débarqué sur le bout des doigts après un Mondial brassard au biceps, Claudio a illico été cloué au pilori suite à une bévue face à Naples. Heureusement, c’était en amical. Depuis, le portier chilien s’est octroyé le trophée Zamora et a rassuré toute sa défense. Seul bémol, son jeu au pied n’est pas celui de VV, encore moins de Marc-André. Bravo Claudio.
Marc-André ter Stegen (7,5) : Supervisé par Zubizarreta himself pendant de nombreuses saisons, l’espoir teuton a confirmé tout le bien que l’ancien gardien barcelonais pensait de lui. Véritable libéro, il n’a pas toujours été d’une grande fiabilité sur sa ligne, mais a distillé des caviars à faire rougir Manuel Neuer. C’est d’ailleurs contre son clone qu’il a offert sa meilleure partition. Reste désormais le plus difficile : les finales de Copa et de Champions.
Gerard Piqué (8) : « Revenu d’entre les morts. » Tel pourrait être le résumé de la saison de Gerard Piqué. D’abord paré d’une chasuble et assis sous la guérite, il a par la suite perdu ses poignées d’amour et retrouvé son waka waka. Dur sur l’homme, propre à la relance, Gerard s’est même offert sa saison la plus prolifique avec sept pions. Et puis ce bagout sur le pré, quel bonheur !
Javier Mascherano (8) : Même dégaine qu’à ses débuts, même agressivité, même science du placement… Bref, Javier a fait du Javier et montré les crocs aux moments opportuns. Un indéboulonnable du pré et du vestiaire. D’ailleurs, la doublette Mascherano-Piqué n’était pas censée être le maillon faible de cette équipe ?
Jérémy Mathieu (6,5) : Premier choix défensif de Luis Enrique, Jérémy a su se montrer à la hauteur des espérances de son coach. Après une intégration difficile parmi les stars et ego du vestiaire, l’ancien Lionceau a su saisir les opportunités au vol. Ses deux pions, lors du Clásico et face au Celta, sont même à classer parmi les buts décisifs dans l’obtention de la Liga.
Marc Bartra (4) : Marc a une belle gueule, des yeux de loup à faire frémir CJP et une copine aux formes délicieuses. Pour ce qui est du terrain, difficile de le juger. Encore une fois relégué au rang de second couteau, le canterano fait, au moins, gonfler son palmarès. Pour le temps de jeu, il serait temps d’aller voir ailleurs.
Thomas Vermaelen (0 ou 10) : Arrivé blessé, incapable de se remettre sur pied, le Belge a offert une histoire que ne renierait pas son pays. Avec sa seule apparition lors de la der de Liga, il pourra tout de même inscrire une nouvelle ligne, voire plus, à un palmarès vide. En somme, un destin à la Hleb, Song et autres Gunners égarés en Catalogne.
Martin Montoya (3) : Martin était le chouchou de Lucho. Mais ça, c’était avant, lorsqu’il évoluait avec la réserve du Barça. Aujourd’hui, il fait le nombre lors des séances d’entraînement, chope les équipementiers du club et se permet quelques déplacements en Europe. Vis ma vie de plot.
Dani Alves (7) : Dani avait les crocs. Soulé par des critiques exacerbées, mais bien méritées, il a remis le bleu de chauffe. Bien mieux défensivement – gracias Ivan pour cette aide précieuse -, le Brésilien régale toujours autant offensivement. Et sur les réseaux sociaux, où sa joie débordante de vivre flirte régulièrement avec un spectacle guignolesque. Dani the dog s’apprête pourtant à mordre loin de la Catalogne cet été.
Douglas (1) : Les Ramblas, il connaît. Les restaurants et bars côtiers également. Pour ce qui est du Camp Nou, Douglas en est encore à faire confiance à Tom-Tom. En vrai, son recrutement découle sûrement d’une soirée trop arrosée de Bartomeu et consorts. Ou d’un arrangement dans le transfert frauduleux du Ney. La vaste blague de la saison blaugrana, c’est lui.
Adriano (3) : Pour répondre présent aux bouffes avec la fratrie brésilienne, Adriano répond toujours par l’affirmative. Pour retrouver des déboulés offensifs ou des minasses en lucarne, l’ancien Sévillan est là aux abonnés absents. Sans doute une certaine forme de solidarité avec l’Emperador.
Jordi Alba (6,5) : « Ma saison la plus complète. » À l’heure du bilan, Jordi ne se cache pas. Avec sa tête à claques et ses courses folles, le Speedy Gonzalez catalan a en effet offert tous les arguments de sa panoplie. En revanche, il va vraiment falloir choper ce fameux permis de conduire. Arriver en scooter aux entraînements, ça craint.
Sergio Busquets (7) : La plaque tournante blaugrana a donné dans le sobre. Appliqué et taquin, intelligent et exaspérant, Sergio a rempli sa tâche à la perfection. Mieux, son but à la dernière seconde sur la pelouse de Mestalla est sans doute l’un des tournants de la saison. Tournant toujours, sa cheville a pris sacrément cher, mais a été retapée à neuf avant la dernière ligne droite de la saison.
Sergi Roberto (5) : Cf. Montoya et Bartra, quelques apparitions pas désagréables en plus.
Xavi (765) : N’en déplaisent à Luis Suárez – premier du nom -, Kubala, Cruijff ou Lionel Messi, le plus grand joueur du FC Barcelone, c’est lui : Xavi Hernández et son mètre 70. Pour sa der sous la liquette blaugrana, le Pelopo aux 765 apparitions a réussi une tournée d’adieu grandiose. Utilisé avec parcimonie par Lucho, il a toujours su apporter l’équilibre et la maîtrise dont pouvait manquer un milieu de terrain au rôle « bâtard » . Dans la retenue, mais ému jusqu’aux larmes, son ultime match de Liga reste l’un des grands moments de cette saison. L’un des plus tristes, aussi.
Andrés Iniesta (7) : De danseur étoile à stakhanoviste, Andres a fait sa mue. Brassard bien accroché au biceps, l’enfant lune a travaillé plus qu’à l’accoutumée pour offrir la liberté escomptée au trio mortel qu’est la MSN. Bon, il s’est tout de même offert quelques instants de grâce, comme ce déboulé de 80 mètres face à des Citizens convertis en plot. Andres, ou la classe éternelle.
Rafinha (5,5) : Arrivé dans les valises de Luis Enrique, le frère et fils de a joui d’un temps de jeu conséquent. Pas dégueulasse balle au pied, personne ne connaît pour autant son rôle dans le onze barcelonais. Trop fou-fou et trop peu utile, le frangin de Thiago doit absolument épurer son jeu. Sous peine de connaître une vulgaire carrière à la Jeffren. Qui ? Mais si, vous savez, celui du cinquième doigt de la manita du premier Clásico de Mourinho.
Rakitić (7) : Franchise player d’un Séville qu’il avait mené sur le toit de la petite Europe, le bel étalon croate a changé de chemise et de statut dans la cité de Gaudi. Dans un rôle de travailleur de l’ombre, il s’apprête pourtant à trôner sur la grande Europe. Infatigable à la récupération, il a su compenser tous les manques défensifs de son numéro diez. Une vraie bénédiction.
Pedro (5,5) : Le dilemme blaugrana de la saison. Enfant de la maison, Pedro a d’abord connu un début d’exercice agréable. Puis, le néant. Relégué au bout du banc suite aux débuts de Luis Suárez, Pedrito n’a mangé que les miettes laissées par le trio sud-américain. Inchangé, il n’a pourtant pas ouvert son clapet. Ni enlevé ce vilain brushing.
Neymar (8) : Son statut de joueur Youtube a rapidement été mis aux oubliettes après une première saison d’intégration. Pour celle de sa confirmation, le Brésilien a régalé et fâché Espagne et Europe, de par ses dribbles endiablés et ses chutes à la limite du grotesque. Impressionnant, il a marqué autant de buts qu’il a changé de coupe de cheveux. Autrement dit, il a planté comme un goret. Messi et Ronaldo ont un fils, donc.
Luis Suárez (8,5) : En guise de prémices, Luisito s’est offert un Clásico et une passe décisive dix minutes après ses débuts. Ça vous cale un joueur. Premier numéro neuf à savoir cohabiter avec la Pulga, l’Uruguayen a donné le tournis, et des lumbagos, à toutes les défenses du Royaume. Ses appels, ses contrôles, sa hargne et son altruisme font de lui la meilleure pointe du monde. David Luiz ne dira pas le contraire.
Munir (4) : Son début de saison canon laissait penser qu’il allait venir chercher les 100 000. Il est finalement reparti bredouille au Barça B. Le totem d’immunité, ce sera pour une autre fois.
Lionel Messi (9) : Le Rey du football mondial a retrouvé son trône. Et de quelle façon… Après une année noire, Lionel a décidé de s’offrir une cure d’amaigrissement et de casser des reins à tout va. Son poste, désormais plus latéral, lui offre des angles de passes fabuleux. Car, plus que sa ribambelle de pions, son insolence au service le rend encore plus fort et diabolique qu’avant. Oui oui, c’est possible.
Par Robin Delorme