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Les notes du champion de France
Champion de France pour la troisième fois de suite, le PSG a su s'appuyer sur un groupe riche, drôle, expérimenté et parfois un peu fou. Comme à chaque fin d'année scolaire, c'est l'heure du bulletin de notes. Premier de la classe : Marco Verratti.
Sirigu (5) : Le film Snatch de Guy Ritchie avait comme slogan, « tu braques ou tu raques » . Sirigu, lui, a remis ça à sa sauce : tu cadres, tu marques.
Douchez (6) : on peut prendre une lunette du droit de Palmieri, être invité aux 40 ans de David Beckham, sortir un gros match à Nantes, faire un slam au concert de Skip the Use, s’envoyer deux finales de Coupe et réaliser une meilleure saison que son numéro 1 tout en restant un mec simple qui a vu le jour à Rosny-sous-Bois.
Diaw (140) : Sans le « twittergate » , le quatrième gardien du PSG serait resté dans l’oubli. Mais voilà, le garçon a vu ses punchlines de 2012 se retrouver à la surface un soir de mai. Sa plus belle ? « Une fois, j’ai Doi*** une meuf je sort mes doigt je voit grave des trucs Blancs sur ma Main j’était Degoutez des Blanche ! » . Son premier EP, featuring Medina Crewz, sera dans les bacs le 21 juin, jour de la Fête de la musique avec un concert exceptionnel à la MJC de Montreuil.
Van der Wiel (4,5) : le tatoué sortait d’une grosse saison 2014 où il avait forcé l’évasion de Christophe Jallet. Dommage pour lui, à force de jouer des mains dans la surface, le Batave aura provoqué plus de penalty qu’il n’aura donné de passes décisives. Sa femme ne le sauvera pas éternellement.
Aurier (5,5) : un corps à faire du MMA, une barbichette à rendre jaloux La Fouine et une qualité de centre à faire cauchemarder Van der Wiel. L’ancien Toulousain a mis six mois pour prendre la température du PSG et trois mois pour ringardiser son coéquipier batave à coups de caviar pour Edinson Cavani. Sa fin de saison en mode « dragster » est une promesse pour l’avenir. Attention néanmoins au syndrome Didier Domi.
Thiago Silva (3 jusqu’à Noël, 10 depuis) : le Monstre a commencé la saison sous Xanax avant de la terminer en flèche rouge façon PES. En 2015, le capitaine parisien n’a commis qu’une seule faute en Ligue 1. Indécent. En six mois, il a calmé tout le monde. Moralité, on n’ose même plus se moquer de ses larmes ou de son chapeau « Dingo » récupéré à EuroDisney pour faire marrer ses mômes dans son appartement haussmanien. Thiago, c’est le daron du groupe. Capitaine.
David Luiz (6) : le Swiffer le plus cher d’Europe n’a pas mis fin aux débats entourant le prix de son transfert. Peu importe, son impact, ses buts, sa gueule et son charisme auront suffi à faire du Brésilien une mascotte et ranger Germain le Lynx au placard. Et non, David Luiz n’est pas vierge.
Marquinhos (7) : invaincu en championnat, Marquinhos le boutonneux est devenu le Marqui le talisman. Un joueur classe, capable de jouer milieu, latéral et stoppeur tout en s’envoyant des folies en VF face à la caméra comme son fameux « je suis un beau gosse » . À 21 ans, l’ancien de la Roma a pris une nouvelle dimension cette saison. Son but au stade Vélodrome – pour l’égalisation – reste un tournant de la saison parisienne. Et puis la baraque familiale au Brésil, aperçue dans J38, mérite à elle seule la création d’un compte sur Airbnb.
Camara (STANDING OVATION) : une haie d’honneur pour sa dernière, le brassard et le trophée Hexagoal soulevé en premier au Parc des Princes. Quand Zoumana ne chasse pas avec Zlatan Ibrahimović, il est salué par tous et porté en triomphe par les cadres du groupe. Le GO de QSI a terminé en beauté. Avec un neuvième titre parisien. Papus est tout simplement le joueur le plus titré de l’histoire du club. Rien que ça.
Digne (4) : Son plus beau mouvement ? Ses sorties de zone mixte. « Je suis pressé, je dois voir mes parents » . Alors qu’il avait décidé d’entamer la saison avec un nouveau nez et l’envie de pousser Maxwell sur le banc, l’ancien Lillois a passé son année à regarder son aîné lui donner la leçon. Trop tendre. Trop frêle. Trop jeune.
Maxwell (7) : aussi discret que classe, le Brésilien était censé s’effacer au profit de Lucas Digne et quitter le club à la fin de son contrat. Sauf que le numéro 17 n’a jamais été aussi fort. Une saison de bonhomme, une prolongation de contrat à la clé et des buts importants (Lens, Guingamp, Lille). On lui pardonne ses sorties en famille au Parc Astérix.
Motta (4 jusqu’aux rumeurs de transferts, 8 quand il fallait aller chercher une prolongation) : Thiago Motta choisit-il ses matchs ? C’est possible. Génial face au FC Barcelone en septembre, Mizuno Man a ensuite hiberné jusqu’en février. Une tactique de vieux loup de mer pour nous faire croire qu’il était cramé. Quand son nom a affolé la rubrique « mercato » , Motta remis un coup d’accélérateur. Pour se montrer. Ou démontrer qu’en forme, il était indispensable. Courant avril, début mai, quand il a fallu aller chercher le titre, le gaucher a pris les choses en main. Son match face à Lille est une merveille. Une prolongation de contrat en vue et revoilà Motta au sommet. C’est un art de savoir se rendre indispensable.
Verratti (9) : il aura fallu l’arrivée à maturité d’un petit Italien d’un mètre cube pour démocratiser le porno à des heures de grandes écoutes. En 2014-2015, Marco Verratti nous a fait douter de notre sexualité. Plusieurs fois.
Et parce qu’il ne faut jamais oublier :
Matuidi (6,5) : comme beaucoup de ses copains, le coureur de fond aura mis un temps fou à trouver son rythme de croisière. Six mois à courir en déséquilibre avant de rappeler à tout le monde pourquoi il était indispensable à cette équipe. En 2015, il aura trouvé le chemin des filets au bon moment (Marseille, Nantes) tout en affolant son podomètre à chaque sortie. Pas le plus élégant mais pas loin d’être le plus indispensable. Et puis cette lunette du pied droit face à Marseille… Quelle dinguerie.
Cabaye (4,5) : des blessures, des larmes, des cartons, une absence dans le groupe France et peu de bons matchs, finalement. La saison de l’ancien Lillois a été un long supplice pour un constat évident : d’un dauphin, tu ne fais pas un requin. Laurent Sciarra rules.
Rabiot (5,5) : 21 matchs, 4 buts et une force mentale au-dessus de la moyenne pour le Jonas Brother que tout le monde imaginait partir en tournée loin de Paname en début de saison. Prolongé et augmenté au cœur de l’automne, l’international espoir a pris le train en marche sans jamais se dégonfler. Son pied gauche est loin d’être dégueulasse et maman veille au grain.
Pastore (7,5) : On aurait pu mettre des cœurs sur tous les points de nos « i » pour parler de sa saison. Mais Javier ne se raconte pas, il se vit. Au pire, il y a Victor Hugo : « Je t’aime éperdument, et je te le dis, et je te le répète, et mes paroles te l’expriment, et mes baisers te le prouvent, et quand j’ai fini… je recommence. Je voudrais recommencer ainsi pendant l’éternité, et chaque soir, je regrette la nuit qui va s’écouler sans toi, et chaque matin, j’en veux au soleil de briller, comme aujourd’hui, quand tu n’es pas dans mes bras. »
Lucas (6,5) : 7 buts, un début de saison tonitruant avant de se péter le jour de la Saint-Valentin l’année où il a trouvé l’amour. Décidément, ce futur chauve a un karma dégueulasse puisqu’il n’arrive jamais à être bon au moment idoine. Moralité, il regardera encore les copains s’amuser durant la Copa América pendant qu’il garnira son compte Instagram de photos du zoo de Bougival.
Lavezzi (5,5) : Ezequiel est du genre schizo. Un jour, il est capable de rater les fesses de Kim Kardashian dans une cabine téléphonique. Le lendemain, il plante un triplé face à Lille. 6 buts en 2015 après une gueule de bois de six mois entre la finale de la Coupe du monde et Noël, l’Argentin a bien terminé la saison avec sa spéciale sur Frédéric Thiriez. Indispensable dans le vestiaire, un peu moins sur le terrain même si le rôle de joker commence à bien lui aller, au fond.
Bahebeck (5) : il s’est d’abord demandé ce qu’il foutait là. Nous aussi. Puis il a marqué des buts importants (Toulouse, Lorient) avant de s’effondrer sous la cadence et l’exigence du haut niveau. Gentil. Mais gentil n’est pas un métier.
Cavani (7) : 18 buts en championnat. 30 sur la saison. Mais cette impression que le Matador s’est parfois foutu de notre gueule. Surtout lors de sa traversée du désert (1 seul but en Ligue 1 entre début décembre et mi-avril). Ce qui rend la chose encore plus rageante quand on voit de quelle manière il a terminé la saison (10 buts entre la 33e et 38e journée). Mais comme on est de bonne humeur, on a envie de retenir sa fin de championnat, quand, bien servi, il enfilait les buts comme Seth Gueko les punchlines. Et s’il avait enfin tué le père ?
Ibrahimović (6,5) : c’est l’histoire d’un mec qui marche, qui s’invente une blessure bizarre, qui râle, qui chie sur la France, qui a sa statue au musée Grévin, qui est titulaire lors de toutes les défaites de la saison, qui gueule sur les arbitres, qui boude son sponsor historique mais qui termine l’année avec 30 buts en 36 matchs et un 12e titre de champion au CV. C’est l’histoire d’un génie, en fait. D’un génie à quatre buts d’effacer Pauleta des tablettes du club.
Di María (4) : respect aux six courageux qui attendent toujours sa présentation officielle prévue le 15 juillet 2014 au Trocadéro.
Par Mathieu Faure