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- Bilan 2014/15
Les notes du champion d’Allemagne
Pas épargné par les blessures, le Bayern s'est quand même tranquillement imposé en Bundesliga. Malgré tout, la leçon reçue face au Barça et le vieillissement de certains cadres laissent une impression somme toute mitigée.
Manuel Neuer (8,5) : Auréolé de son statut de cyborg acquis au Brésil, le meilleur libéro depuis Beckenbauer a passé son temps à enchaîner arrêts invraisemblables, sorties très très loin de son but, dribbles pour sortir de la pression et relances fracassantes. Au final, c’est 20 clean sheets en 31 matchs de Buli, plus 6 en Champions League. Face au Barça, tout héros soit-il, il ne peut pas faire beaucoup plus. La campagne pour le Ballon d’or n’aura pas porté ses fruits, mais Neuer reste plus que jamais un monstre.
Pepe Reina (5,5) : Échaudé par les blessures ayant touché le poste la saison dernière, Guardiola avait jeté son dévolu sur son ancien coéquipier au Barça pour apporter expérience et sécurité. Au début, tout allait bien, avec deux bons matchs contre le Werder et l’Eintracht. Au passage, il devenait le premier gardien et le premier Espagnol à jouer dans les quatre grands championnats : Espagne, Angleterre, Italie et Allemagne. Puis contre Augsburg, il a pris un rouge au bout de 14 minutes et concédé un penalty. Fausse note. Mais bon, du coup, il n’a toujours pas encaissé de but en Buli.
Rafinha (6) : Il est sympa le petit Rafi. Il connaît le chemin, il fait des blagues, tout le monde l’aime bien, il fait pas trop tache. Après, petit bonhomme, c’est pas Philipp Lahm.
Jérôme Boateng (8) : Ouais, Lionel Messi a fait de lui la risée des Internets. Pourtant, dans la foulée d’une finale de Mondial extraordinaire, le cadet Boateng a sorti une saison de daron. Puissant, rapide, précis, buteur, il a toutes les qualités, même si le ou les types à côté de lui n’étaient jamais les mêmes. Ne t’excuse pas Jérôme, t’es le meilleur.
Benatia (6,5) : 26 millions. Le Bayern avait mis le paquet pour trouver son nouveau Valérien Ismaël. Plombé par les blessures, Medhi n’aurait pas réussi à complètement s’imposer. Dommage, parce lorsqu’il est sur le pré, il est le parfait complément à Boateng. Une défense BB, ça claque en plus. Allez hop, on arrête le placenta de cheval, on fait une préparation d’avant-saison digne de ce nom et on continue de faire pleurer de regret tous les supporters de l’OM.
Dante (4) : Encore traumatisé par la Nationalmannschaft, le Brésilien a eu beaucoup de mal à revenir en Allemagne. Tellement qu’on a épuisé tous les jeux de mot possibles et imaginables avec son blaze.
Holger Badstuber (5) : « I love you Badstuber » , certes. Surtout énormément de blessures pour un joueur qui fait plus de come-back que Michael Jordan.
Javi Martínez (3) : Trois matchs, 95 minutes. Absent.
Juan Bernat (6,5) : Tout le monde se demandait pourquoi Guardiola s’était payé ce petit gars alors qu’il avait Alaba. Sûrement parce qu’il s’était douté qu’il en aurait besoin. 30 matchs de Buli en tant que titulaire plus tard, Juan a prouvé qu’il était fait dans le moule des gauchers de Valence. Faudra juste se rappeler qu’il faut parfois défendre.
Philipp Lahm (7) : Capitaine, tu n’es pas de notre galaxie. Pour sa 200e victoire en Bundesliga, face au Werder, Philipp s’est permis le premier doublé de sa carrière. Il s’est ensuite pété la cheville en novembre, sans jamais vraiment réussir à revenir. Et ça, ça fait mal, ça fait mal.
Mitchell Weiser (6,5) : Quand tout le monde était tout triste, dans la dépression post-titre et post-élimination de coupes, le petit jeune était le seul à encore courir, enchaînant les rushs sur son côté droit et régalant bien souvent Bastian. Un fayot, qui aura bien mérité un nouveau contrat.
David Alaba (7) : Nouveau laboratoire tactique de Guardiola, l’Autrichien a alterné, parfois dans le même match, entre latéral gauche, défenseur central, 8 et ailier. Véritable piston, il était celui qui faisait la fluidité du jeu bavarois. Malheureusement, le moteur est trop monté dans les tours, piston fracturé. Triste.
Xabi Alonso (6) : 33 ans avec le numéro 3 sur les épaules, le temps qui s’arrête quand il touche la gonfle, sans jamais courir, en tournant sur lui-même. Des passes magnifiques. Des records de ballons touchés qui s’accumulent. Quelques coups francs bien sentis. Pourtant, la saison allant, Barberousse a ralenti, comme en surchauffe. Incapable de s’accommoder de la présence de Bastian, on a peut-être assisté à son chant du cygne.
Bastian Schweinsteiger (5,5) : 500 apparitions avec le Bayern et un huitième titre de Bundesliga. Les titres, c’est chouette. S’imposer au milieu, c’est mieux. Schweini semble usé avant l’heure, au bout de lui-même.
Sebastian Rode (7) : Petite cote, l’ancien de l’Eintracht a su apporter des jambes dans un milieu qui en manquait cruellement. Fury Rode.
Pierre-Emile Højbjerg (6) : Rappelez-vous, dans quelques années, lorsqu’il sera le numéro 6 du Bayern triple tenant du titre de la LdC, que vous l’avez vu évoluer tout jeune. Et dites que vous n’avez jamais douté de lui, même lorsqu’il a été prêté à Augsburg. Comme un vieux con.
Gianluca Gaudino (5) : Comme Højbjerg, le prêt réussi en moins. Bof.
Thiago (5) : À chaque fois qu’on le voit avec un ballon, on se dit qu’il est quand même un cran au-dessus. Son elastico contre le BvB est d’ailleurs un modèle du genre. Le problème, c’est qu’on le voit plus souvent avec des béquilles. Part-time lover.
Arjen Robben (8) : Le Hollandais avait encore franchi un cap cette saison, empilant les buts comme jamais. Longtemps en course pour le titre de Torschützenkönig, avec 17 pions en 21 matchs, son retour prématuré en demi-finale de DFB-Pokal et la rechute subséquente ont fini de plomber la fin de saison du Bayern. Avec lui en forme contre le Barça, l’histoire aurait peut-être été différente.
Franck Ribéry (7) : Tout comme son compère hollandais, avec moins de buts, plus de blessures et de controverses. On l’a quitté sur une standing ovation lors du retour face au Shakhtar, ce qui en dit long sur l’importance du bonhomme.
Thomas Müller (7,5) : Chaussettes baissées et tout bien. Toujours un plaisir de dire : « Messi et CR7 ? Des otaries, des machines à statistiques. Si tu aimes le football, t’es obligé d’aimer Müller. » Depuis que Pastore est devenu suffisamment régulier pour ne plus être clivant, aimer Thomas est la dernière vraie fausse rebellion.
Mario Götze(5,5) : L’espace de quelques semaines, Mario enchaînait les buts. Ça y était, c’était bon, il explosait, il occupait la place qu’il méritait, Ribéry pouvait partir à la retraite tranquille. Mais non : Casper Götze a disparu.
Robert Lewandowski (7) : On a longtemps eu du mal à reconnaître le meilleur buteur de Bundesliga. Pas facile de s’intégrer dans une nouvelle école pour génies. En fin de saison, il s’est libéré, enchaînant les pions, commençant même à espérer conserver son titre de Torschützenkönig. Cela n’a pas suffi ; fallait tirer les pénos plus tôt. En revanche, revenir avec un masque après s’être fait casser la gueule par le BvB, c’est la classe.
Claudio Pizarro(5) : Auf wiedersehen.
Par Charles Alf Lafon