- Premier League 2015/16
- Bilan
Les notes des Foxes
Champion surprise de Premier League cette saison avec dix points d'avance sur son dauphin, Leicester a braqué l'ensemble de l'intelligentsia du Royaume avec, à la clé, la première couronne de maître Ranieri. L'heure est venue de rendre les copies.
Kasper Schmeichel (8,5) : Une étiquette de « fils de » arrachée, une mèche de gendre idéal et une détente facile. À 29 ans, Kasper est enfin devenu un homme capable de sortir sans son papa pour devenir le mur porteur du succès de ses amis renards. Comment ? En alignant quinze clean sheets sur la table (un de moins que Petr Čech qui termine Golden Glove de la saison) – soit quinze tournées à la pizzeria du centre -, en sauvant son équipe à plusieurs reprises, notamment contre Manchester City en décembre (0-0), et en calquant parfaitement dans le style de jeu basé sur des contre-attaques rapides mis en place par Ranieri cette saison. Le special K.
Peter Schmeichel: « It has been amazing to see [Kasper] chase his dream. I am very proud. » pic.twitter.com/A7wAd6xEWs
— Squawka News (@SquawkaNews) 13 mai 2016
Danny Simpson (7,5) : Un début de saison derrière la barre pour avoir tenté d’étrangler sa copine lors d’un réveillon passé à picoler, 300 heures d’intérêts généraux comme punition tournés en un couvre-feu obligatoire et un titre fêté chez lui avec un bracelet électronique dans son lit. Danny Simpson est un bordel à lui tout seul, capable de manger un rouge lors d’un match décisif contre Arsenal (1-2) et de laisser derrière lui une saison énorme où il a bouffé sans baver Ritchie De Laet pour la concurrence. Un homme rangé, genre Danny Trejo, après une vie passée à travers les prêts.
Ritchie De Laet ($$$) : Champion de Premier League x promu en Premier League = un bain moussant avec Irina Shayk à siroter des smoothies fraise-banane. Le dernier homme à avoir marché sur la lune.
Wes Morgan (9) : La caution déménageur, ambianceur et vétéran du groupe. Un stormtrooper à grosses cuisses qui s’est fait une place dans le onze de l’année à 32 ans, en jouant toutes les minutes de la saison, et qui est devenu égérie de Captain Morgan. De quoi faire le phoque en soirée. Massif.
The moment Chelsea equalise and you lose control #champions #WeDidIt 🏆 pic.twitter.com/MPUFexxeDy
— Wes Morgan (@Wes5L1nk) 2 mai 2016
Robert Huth (8,5) : Des mains d’égorgeurs de poules, un visage de poupée de cire et une tête à briser les rêves. Entre Pascal le grand frère et le musée Grévin. Maître aérien, impérial au sol, Huth a assuré par son CV solide de quinze ans passés en Premier League avec des débuts dans les bras de tonton Claude au début des années 2000. Le Grand Robert.
Christian Fuchs (8) : New-yorkais en vacances pour quelques années, lécheur de ligne souhaitant s’offrir une fin de carrière en NFL, le défenseur autrichien a lui aussi claqué une saison parfaite sur son aile gauche depuis sa prise de fonction en octobre. Avec un nom de famille qui veut dire « renard » en allemand et une qualité de centres certaine. Une berline à prix réduit.
Jeff Schlupp (6) : Le sourire d’un gamin de cinq ans devant une boîte Kinder et le coffre indispensable d’un super sub. Schlupp a passé la première partie de saison sur le papier avant d’alterner entre l’infirmerie et les entrées convaincantes. L’histoire d’une demi-promesse gâchée, moyenne pour le haut niveau, solide pour assurer l’essentiel. Une Chupa Schlupp.
N’Golo Kanté (Pacemaker d’or – 9) : L’art de snober la France, de gifler Xavier Gravelaine et de refaire la mèche à Vincent Labrune en quelques mois. N’Golo était un embryon, c’est devenu une grosse tête sur petites jambes devenue internationale. Voilà où en est aujourd’hui Kanté, cœur animé du jeu des Foxes cette saison avec Daniel, son correspondant anglais : un casseur de lignes, un double poumon, un gratteur fouineur. Le genre de mecs que l’on veut encadrer. « Maintenant, ça ne me surprendrait pas qu’un jour, il fasse un centre et soit lui-même à la réception du centre. » N’Golor.
Danny Drinkwater (8,5) : Couverture chaude de Kanté, Drinkwater a explosé aussi cette saison pour venir arracher son billet pour la France cet été. Un milieu moderne décisif, ouvreur d’espaces, videur d’espoirs, juste au bord des étoiles. Le tout à 26 ans et avec une calvitie rôdeuse. Dany le rouge, en mieux.
Need to drink water.. #Hanging 😂🏆💙
— Danny Drinkwater (@DannyDrinkwater) 8 mai 2016
Andy King (6,5) : Une prime à la fidélité. Le mec calme, tranquille, qui dépanne quand il faut, qui cultive l’histoire de son club et qui est un peu au-dessus de Benjamin Nivet. Donc Andy King > Nicolas Seube.
Gökhan Inler (2) : Ranieri voulait faire de lui le Cambiasso du Leicester 2014-15. Inler a préféré devenir Violette Parr. Coquin.
Riyad Mahrez (Sorti des critères d’évaluation) : Tableau de chasse : la tête de Mourinho, la fin de carrière de Demichelis, le Doliprane 1000 de Pochettino, le cœur de Ranieri, Cheb Mami, l’Olympe, les étoiles, la défense de Swansea, Crystal Palace, Watford, Everton, West Bromwich, West Ham, Sunderland, Twitter, Facebook, le CAC 40, Martin Tyler, Canal Plus. Et nos nuits, aussi.
Marc Albrighton (7,5) : Lui aussi n’a quasiment rien raté du gâteau. Par sa vitesse, son arrogance, sa tête de souris et sa capacité à être décisif sans trop en faire. Défensivement et tactiquement parfait, Albrighton a terminé son verre en voyant son ancienne maison se détruire. Ultra bright.
Nathan Dyer (5) : Prêté par Swansea cette saison, Dyer a joué les intermittents du spectacle. Plus intermittent que spectaculaire, plus spectateur qu’acteur, notamment lors de la deuxième partie de saison où Ranieri a définitivement bétonné sa rotation. Un prophète sans lumière.
Demarai Gray (6) : Le Ousmane Dembele du pauvre, rapide, créatif mais tout petit pour le moment. Demarai réussit à relever la première copie de sa carrière au plus haut niveau grâce à sa capacité à éviter les rotors d’hélicoptère.
Daniel Amartey (5,5) : Arrivé de Copenhague en janvier, Amartey n’a lâché que quelques bribes de promesse pour le moment. Un homme qui se dégonfle devant une culotte, avec une médaille en plus.
Shinji Okazaki (8,5) : Le premier jour, Shinji ne comprenait rien. Le deuxième, il se contentait de hocher la tête. Ensuite ? Il ne comprend toujours pas grand-chose, mais il court autant que Ben Becker. Un boulon essentiel du système Ranieri, presque vital, et qu’on adore voir sourire. Shinji tout mignon.
Jamie Vardy (Bitch better have my money) : La vie d’Ali G, le style de K. Maro et la gueule d’un clubber né, Vardy a la taille d’une hype folle avec des records, des buts, des histoires, de la vitesse, de la folie et un film en préparation sur sa trajectoire à te faire croire que toi aussi, assis derrière ton bureau à regarder les courbes de la belle Cindy, tu peux jouer le championnat d’Europe 2024.
Leonardo Ulloa (7) : Chef de file offensif la saison dernière, Ulloa s’est fait braquer par l’arrivée d’Okazaki et n’a été qu’un second rôle cette saison dans les choix de Claudio Splinter. En offrant une alternative dans les airs, les duels et les fins de match quand Jamie et Shinji voulaient se reposer. The Substitute.
Par Maxime Brigand