- France
- Monaco champion
Les notes des champions du Rocher
Champions de France 2017, mon Prince. Voilà, c’est fait, l’AS Monaco est le premier club à briser l’hégémonie rutilante du Paris-SG. Mais les Monégasques ne sont pas champions par défaut, ils ont été meilleurs toute la saison, que ce soit collectivement et individuellement. Un titre en forme d’ouragan.
AS Monaco
Gardiens
De Sanctis (5) : 40 ans, l’âge d’être le paternel de Kylian Mbappé, un petit match à Lille en Ligue 1 et encore des Lotto aux pieds. Morgan est un homme du XXe siècle.
Défenseurs
Sidibé (6) : Surnommé « Tonton » par une partie du vestiaire en raison de ses traits de vieux, l’ancien Lillois a tout gagné en rejoignant la Principauté : une place de starter en équipe de France, le soleil 300 jours par an, une visibilité XXL outre-Manche et une ligne de plus au palmarès. Ici et là, des déboulés qui ont rendu fous les défenseurs du championnat.
Touré (6) : Lui aussi a un surnom en interne : « Sauce piquante » . La raison ? Il adore les plats épicés et peut-être, aussi, pour sa capacité à aller chercher des angles de passes qui piquent sur les centres. Souvent en délicatesse avec son corps, l’ancien défenseur central du Bourget a envoyé des caviars quand le bas de son corps le laissait tranquille.
Glik (6,5) : Payé une bouchée de pain, le Polonais a mis la Ligue 1 au parfum très rapidement. Avec lui, pas de temps à perdre pour faire des câlins ou des relances de velours. L’attaquant et le ballon ne passent jamais, tout du moins pas les deux en même temps. Accessoirement, l’ancien du « Toro » plante des buts importants et effraie les équipes adverses d’un regard. Un videur de boîte.
Jemerson (6,5) : L’inverse de Glik. Comprendre un mec souriant, bavard, qui tente de relancer proprement. Bizarrement, le Brésilien fait moins peur et impressionne moins également. Cela dit, la charnière été-hiver de l’ASM a parfaitement fonctionné.
Raggi (5,5) : Le pirate a joué partout : milieu droit, latéral droit, latéral gauche, défenseur central, gueulard, sur le banc et, aussi, à la pêche, son péché mignon. Débarqué en Ligue 2 en 2012, le natif de La Spezia ne s’imaginait pas champion de France dans une équipe ultra offensive. Pas fou, l’Italien va se tatouer le blason du club pour fêter ça. Véridique.
Diallo (5) : Quatrième défenseur central du club, le jeune gaucher a brillé quand on a fait appel à lui, comme à Nantes, au cœur de l’été où l’ASM avait envoyé son équipe bis pour ne pas prendre de risques entre les deux matchs de Villarreal. Moralité : victoire 1-0.
Jorge (5) : Débarqué au cœur de l’hiver en provenance du Brésil, le futur remplaçant de Benjamin Mendy a d’abord fait connaissance avec le brouillard de La Turbie. Un bon début.
N’Doram (5) : Le fils de. La comparaison s’arrête là. Défenseur central reconverti milieu par Leonardo Jardim, le jeune Monégasque a picoré les miettes.
Milieux
João Moutinho (6) : Annoncé partant – comme chaque été –, puis finalement de retour à La Turbie avec l’Euro 2016 en poche, le milieu de terrain portugais a commencé sa saison sur un faux rythme. Buteur contre le PSG fin août, il a ensuite disparu des radars avec l’émergence de la paire Bakayoko-Fabinho. Ce n’est qu’en 2017 qu’il a repointé son nez à la faveur des matchs tous les trois jours. Et quand il fallait gagner les matchs, Jean Moutin sortait sa science du jeu. Précieux et rare, comme sa parole.
Bakayoko (7) : Tricard et blessé l’an dernier, le long milieu n’a pas fait dans le détail cette saison. Titulaire indiscutable dans l’entrejeu, le Patrick Vieira du 06 s’est même invité en équipe de France et dans la case « buteur » décisif comme en Ligue des champions contre Manchester City. Il a aussi enflammé son coiffeur avec des teintures dorées ou rougeâtres. Le vrai Rocher de Monaco, c’est lui.
Lemar (8) : Timide et réservé quand un micro s’approche, le milieu de terrain de poche se libère quand il récupère un ballon entre les guibolles. Alors que Jardim n’avait pas trouvé de schéma idoine pour le faire jouer avec Bernardo Silva l’an dernier, il a enfin trouvé un moyen pour que tout le monde s’épanouisse. Résultat, un Lemar international français, buteur, dribbleur, passeur et une complicité fusionnelle avec Mendy sur le côté gauche. Rarement vu autant de talent dans un si petit corps.
Boschilia (6,5) : Dommage pour lui, il s’est fait les croisés dans un match de Ligue 1 au cœur de l’hiver. Avant ça, le Brésilien avait parfaitement tiré profit du turnover de Jardim. Sa spécialité ? Le nettoyage de lucarne sur coup franc. Auteur de quatre bijoux en championnat, le gaucher a pris rendez-vous pour la suite. Bernardo Silva peut partir, son remplaçant est déjà dans la place.
Bernardo Silva (7,5) : En fin de saison, il s’est laissé pousser la barbe pour qu’on arrête de le prendre pour un enfant. À force de casser les reins de tous les défenseurs de Ligue 1, le numéro 10 est devenu l’homme à abattre. Souvent buteur, et souvent dans les gros matchs (Parc des Princes, Vélodrome), l’ancien de Benfica a livré une saison de patron. Buteur, passeur, organisateur, il a terminé la saison sur les rotules, mais aura donné sa pleine mesure quand il le fallait. Il est prêt pour les immenses clubs. Oui, tous.
Dirar (6) : Gravement blessé au tendon d’Achille en septembre, il va mettre cinq mois avant de refaire surface. Ensuite, Nabil « Voilà » Dirar va être un grand monsieur de la phase retour, que ce soit milieu droit ou latéral droit. Expérimenté et précieux, le « Cristiano Ronaldo de Marrakech » , comme il était surnommé à son arrivée en Principauté en 2012, s’est transformé en soldat parfait et équipier modèle.
Attaquants
Falcao (7) : On le disait cramé, terminé, fini pour le football. Le genou en miettes et le mental en berne. Il a d’ailleurs commencé la saison par une blessure, puis une commotion cérébrale contre Nice. Maudit, quoi. Puis le Tigre a repris du poil de la bête, retrouvant son sens du but, son instinct, son brassard de capitaine aussi. Meilleur buteur du club en championnat et véritable guide pour cette jeune génération, Radamel a même retrouvé l’équipe nationale de Colombie. On est au-delà du principe de renaissance, c’est une résurrection. Alléluia.
Germain (6) : Vice-capitaine du club, l’homme qui n’est jamais blessé aura été éclipsé sur la fin par l’émergence de Mbappé. Cela dit, Valère aura tout donné, participant comme il le fallait au titre de son club formateur. Une saison pleine, parfois frustrante, mais durant laquelle il aura contribué à la hauteur de sa générosité au titre. Sans doute le joueur le moins doué intrinsèquement du secteur offensif, mais le plus intelligent. Et de loin.
Carrillo (5,5) : L’an dernier, on avait l’impression qu’il avait confondu ses crampons avec des pompes de ski. Cette saison, il s’est réveillé et s’est offert sept buts sur la phase aller, souvent en sortie de banc. Un joker très précieux et qui a manqué sur la fin, quand ses adducteurs ont décidé d’exploser en vol.
Par Mathieu Faure