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Les notes des Bleus à l’Euro 2016
L’Euro se termine donc sur un examen manqué pour l’équipe de France, défaite en finale par le Portugal. Les performances de haute volée de Griezmann, Sissoko, Payet et de la charnière centrale n’auront donc pas suffi.
Gardiens
Lloris (8) : Impérial du début à la fin, le discret capitaine français a montré l’exemple en sortant d’énormes parades au bon moment. Il peut même se targuer d’avoir fait passer Manuel Neuer pour un gros Playmobil en demi-finale. Très costaud. Chuck Lloris.
Mandanda (5) : Entre la saison de torture qu’il a passée avec l’OM, la signature en désespoir de cause à Crystal Palace et l’Euro perdu en finale sans avoir pu apporter sa pierre à l’édifice, il est temps qu’il prenne des vacances. Histoire d’éviter une dépression nerveuse.
Costil (0) : Comme le nombre de joueurs qui ont soulevé un Euro ou une Coupe du monde en étant sous contrat avec le Stade rennais. Si on se met des bâtons dans les roues en se portant la poisse tout seul, aussi… « Pourquoi vous pleurez les gars ? Ah mais parce qu’on n’avait le droit de gagner au Stade de France, en fait ? »
Défenseurs
Sagna (6) : Les critiques glissent sur lui comme les méchants sur les peaux de banane dans les mauvais cartoons. Comme prévu, Bacary a répondu présent, sans jamais broncher, et a fait un Euro plutôt satisfaisant.
Jallet (7) : Le meilleur cireur de banc de touche du monde. Il savait qu’il ne jouerait pas un seul match de la compétition, et ça ne l’a pas empêché de hurler pendant 90 minutes à chaque rencontre du bord du terrain. Un vrai mec de vestiaire.
Koscielny (7) : Le véritable patron de la défense des Bleus. Pas mal à la relance, costaud dans les duels, et surtout très propre. Presque trop, la prochaine fois, reste toi-même et découpe-moi Eder.
Rami (5,5) : Parfois précieux dans l’impact et dans le combat, mais rarement rassurant. On peut tout de même saluer son état d’esprit irréprochable quand il s’est fait piquer sa place par Umtiti au pire des moments pour lui. Un Rami qui vous veut du bien.
Umtiti (7) : Il peut remercier Monsieur Rizzoli, qui a sanctionné Adil Rami d’un carton jaune contre l’Irlande, car sans lui, il n’aurait peut-être jamais eu l’occasion de s’imposer en défense centrale. Et ça aurait été dommage, car il a vraiment impressionné par sa force de persuasion. Oncle Sam.
Mangala (-) : Le mec qui traîne toujours derrière les autres dans un groupe de potes au collège et qui ne décroche jamais un mot. Inutile, mais pas dérangeant.
Évra (5,5) : Dans les dîners de famille, il t’amuse souvent, il t’émeut parfois quand il parle de la vie avec son air protecteur, et il te gêne toujours quand il ne se rend pas compte qu’il n’est plus tout jeune. Bah ouais, Tonton Pat’, quoi.
Digne (-) : A appris énormément de choses pendant ce voyage scolaire.
Milieux
Matuidi (5) : En énorme difficulté au début de la compétition, il a su redresser la barre quand le niveau s’est élevé. Mais il n’a jamais réussi à peser comme il le faisait avant. Et on n’a même pas eu le droit à un but dégueulasse mais décisif de sa part. Blaise de régime.
Pogba (6,5) : Milieu droit, sur le banc, un bras d’honneur, milieu gauche, retour à droite, un but, des vidéos avec Tonton Pat’ et des grosses larmes. L’Euro de Paulo a été mouvementé. Peut-être trop pour qu’il soit totalement serein et décisif.
Kante (6) : Dommage pour lui, sa suspension l’a éjecté du onze de départ au profit de Moussa. Mais il n’a rien à se reprocher, car il a été impeccable dans son rôle de récupérateur. Il peut retourner à la maison la conscience tranquille. N’Golo golo dans la case.
Sissoko (7,5) : Il y a quatre ans, ton cousin faisait une soirée un vendredi soir au bowling de Charleville-Mézières pour fêter l’obtention de son CAPES. Autant dire que tu ne voulais absolument pas y aller, surtout qu’il y avait la finale de Koh-Lanta sur TF1 ce soir-là. Et puis tu t’es laissé convaincre et tu t’y es rendu en traînant des pieds. Et tu as rencontré la femme de ta vie ce soir-là. Moussa Sissoko, c’est cette soirée pourrie.
Cabaye (4) : Peu de temps de jeu, et des problèmes personnels étalés sur la place publique. « Mes enfants l’appelaient Tata » … Peut-être bien la punchline de l’Euro.
Schneiderlin (-) : Titulaire indiscutable sur les canettes de Coca-Cola. Et c’est déjà pas mal pour cet homme qui présente bien.
Attaquants
Payet (7) : Exceptionnel lors des matchs de poule, notamment contre la Roumanie, plus en difficulté à partir des demi-finales. Dans l’autre sens, on aurait pris aussi. Mais bon, ça reste « le Dimi qu’on aime » .
Griezmann (8) : Un tir au but manqué de Juanfran et un exploit individuel d’Eder. Voilà à quoi peut tenir un Ballon d’or. Et le pire, c’est que ce ne sont pas des éléments qu’il pouvait contrôler. En tout cas, six buts en phase finale d’un Euro, dont cinq lors des matchs couperets, Grizou peut repartir la tête haute, et revenir encore plus fort.
Coman (5) : Une explosivité à double tranchant. D’abord, sa vitesse apporte de la fraîcheur et un immense sentiment de liberté. Ensuite, ses déchets et son immaturité tactique reviennent très fort en pleine gueule. Coman boomerang.
Martial (3) : Dans quelques jours, pour le 14 juillet, la France va encore étaler sa force militaire par un imposant défilé martial. Car ce n’est pas Anthony qui va effrayer grand monde.
Giroud (5,5) : Un rôle ingrat. Celui de faire-valoir. Jamais brillant, toujours à sa place, il a surtout servi à mettre Griezmann dans les meilleures conditions pour rafler toute la gloire. Le Dr Watson dans Sherlock Holmes. Elémentaire.
Gignac (4,5) : À deux doigts de devenir le héros de la nation en finale, APG n’a pas suffisamment apporté lors de ses entrées en jeu. Comme un symbole, sa frappe sur le poteau résume son manque de réussite durant la compétition. La guignac.
Par Kevin Charnay