- Bilan
- Italie
- Serie A 2013/14
Les notes de la Serie A
Fin de saison en Italie. C'est le moment de distribuer les bons et les mauvais points, les bonus et les malus. Certains passent leur année avec succès, d'autres ont plus galéré mais passent de justesse, et certains ont carrément foiré leur année. Bilan de fin d'année.
Félicitations du jury
Juventus (10(2)) : Que dire de plus que ce qui a déjà été dit ? Record de points, non seulement en Italie, mais aussi en Europe (102), 33 victoires en 38 matchs, la Juve a survolé la Serie A. Le duo Tévez-Llorente a fonctionné à merveille, tout comme le milieu Pogba-Vidal-Pirlo. Trois Scudetti consécutifs : cela n’était plus arrivé depuis les années 30. Et Conte vient d’annoncer qu’il rempilait pour une année. Oui, parce que l’Italie, c’est bien, mais bon, l’Europe, c’est mieux.
Roma (9) : Jamais un deuxième n’avait eu autant de points en Italie. N’importe quelle année, avec ce rendement-là, la Roma aurait été championne d’Italie. Manque de bol, elle est tombée la mauvaise année. Championnat superlatif pour les troupes de Rudi Garcia (quelle adaptation à la Serie A !) et surtout, enfin, une Roma qui sait aussi être énorme sans forcément toujours tourner autour de Totti, avec ses nouveaux cadres : Pjanić, Strootman ou Gervinho. Mais l’an prochain, pour espérer mieux, il faudra réussir à battre les Bianconeri…
Tableau d’honneur
Napoli (8) : Partir avec des ambitions de Scudetto et ramasser une Coupe d’Italie. Pourquoi pas. Le Napoli termine troisième. Bon. Mais avec le même nombre de points que la saison dernière, où les Napolitains avaient terminé deuxièmes. Bon. Higuaín a marqué ses buts. Benítez a fait son taf. En fait, la saison de Naples, c’est un peu la saison que tout le monde attendait. Enfin, presque.
Parma (7,5) : À un pénalty près, Parme ne serait pas allé en Europe. Ce qui n’aurait rien enlevé à la superbe saison des joueurs de Donadoni, qui ont enchaîné une série de 17 matchs sans défaite, avant de chuter au Juventus Stadium. Cassano, Amauri, Schelotto, une bonne équipe de revanchards qui ont su s’unir et tirer dans le même sens. Et puis, merde, Parme en Europe, ça sent bon les années 90, quand même !
Fiorentina (7,5) : Seule équipe à avoir pris plus de points à l’extérieur qu’à domicile, la Fiorentina aurait pu faire beaucoup mieux. Oui, mais en même temps, elle a évolué toute la saison sans Mario Gómez, et pendant quatre mois sans Pepito Rossi. Enlevez donc Tévez et Llorente à la Juve… Sûrs et certains qu’elle aurait été championne d’Italie ?
Torino (6,9) : Chiffre plaisir pour le Toro. Parce que l’équipe de Ventura a offert du bonheur à ses tifosi pendant toute la saison et s’est mise à rêver d’un retour en Europe sous l’impulsion du sublime duo Cerci-Immobile. Mais comme la lose semble s’être greffée dans l’ADN du mythique club turinois depuis près de 40 ans, il fallait bien un final dramatique : un pénalty raté à la 93e minute de la dernière journée qui prive le club de l’Europa League.
La fin de match la plus folle de la saison
Hellas Verona (6,75) : Le retour du Hellas ! Pendant que les autres promus ont galéré toute la saison pour se maintenir (et n’y sont pas tous parvenus), les Veronesi, eux, sont venus tranquillement se mêler à la lutte pour l’Europe. Avec un Luca Toni retrouvé, un Iturbe qui explose, et un Mandorlini toujours juste dans ses choix. Et si Jorginho n’était pas parti en janvier pour aller cirer le banc napolitain, où serait donc arrivée cette équipe ?
Encouragements
Sassuolo (6,5) : Après cinq journées, et un 7-0 encaissé face à l’Inter, Sassuolo semblait destiné à devenir la risée de toute l’Italie. Pourtant, avec les jeunes Zaza et Berardi, on sentait le potentiel. Il a juste fallu le temps que tout ce petit monde s’adapte à la Serie A, et hop, les Neroverdi ont terminé la saison en boulet de canon, jusqu’à s’offrir un maintien anticipé. Prenez ça, Novara et Pescara !
Inter (6) : On attendait déjà une grosse Inter avec Mazzarri aux commandes. Finalement, il s’agit d’une saison de transition. Les nouveaux s’acclimatent petit à petit, et les anciens, ceux du « Triplete » , tirent leur révérence. Maintenant, le nouveau président Erick Thohir va devoir sortir le chéquier. Car l’Inter ne pourra pas redevenir Grande sans investissements.
Atalanta (6) : On a les mêmes couleurs, donc on a la même note. Les Nerazzurri de l’Atalanta ne se sont pas qualifiés pour l’Europa League, certes, mais ils n’avaient pas non plus à leur tête un président capable de débourser 20 millions d’euros au mercato hivernal. Saison très honorable pour la formation bergamasque, qui s’est même mêlée pendant quelques semaines à la lutte pour l’Europe, avant de terminer à une honnête 11e place, son meilleur résultat depuis 2008.
Cagliari (5,5) : Son stade est fermé aux trois quarts, son président était trop occupé à tenter de racheter un club anglais, et ses joueurs qui se barrent à chaque mercato (Nainggolan dernier en date)… Avec tout ça, les Sardes auraient pu sombrer dans la déprime. Bah non, ils ont réalisé une saison honorable, sans briller, mais sans risquer non plus de descendre. Et si des propriétaires sérieux s’occupaient enfin de leur cas ?
Passage de justesse
Lazio (5) : La victoire de la Coupe d’Italie face à la Roma l’an dernier aurait pu être un nouveau point de départ pour la Lazio. Tu parles, les Romains réalisent leur pire saison depuis 2009-10. Une défense à pleurer, pas d’avant-centre (Klose trop occupé à préparer son Mondial) et un Edy Reja rappelé en pompier de service en janvier. Seules notes positives : Antonio Candreva, 12 buts pour lui, et le jeune Balde Keita, futur très grand.
Sampdoria (5) : Mihajlović, depuis son arrivée sur le banc, a fait du bon boulot. Mais rien de transcendant non plus. La Sampdoria a du mal à se hisser à nouveau dans le haut de tableau, car trop irrégulière. Il est temps de faire revenir un peu de frissons et de talent à Marassi. Car un si beau maillot mérite de grands joueurs.
Udinese (4,75) : Habituée à jouer les trouble-fêtes dans la course à l’Europe, l’Udinese a, cette fois, vécu une saison anonyme. Un Di Natale éteint pendant une grande partie de la saison, un Muriel très loin des espoirs placés en lui, et un Guidolin en fin de cycle, qui a annoncé il y a quelques jours son départ. Bref, la fin de quelque chose, vraiment.
Heureusement que Toto a donné un peu de plaisir
Redoublement
Milan AC (4) : La fin de cycle tant attendue. L’an dernier, après les départs des illustres joueurs rossoneri, Milan avait pu compter sur un El Shaarawy en feu lors de la première partie de saison et sur un Balotelli énorme en seconde partie pour assurer une place miraculeuse en Ligue des champions. Mais cette saison, plouf ! Allegri qui dégage, Seedorf qui arrive, mais qui ne convainc pas ses dirigeants, des joueurs en difficulté, un Balo couci-couça (et plutôt couça), non, ce n’est pas le Milan qu’on aime. Vite, Silvio, une révolution !
Genoa (4) : Triste, bien triste Genoa. Une équipe dont on peut à peiner citer un joueur, ce qui est sacrément triste lorsque l’on connaît les noms de ceux qui ont porté la tunique du Griffon lors des dernières années. Heureusement que ce bon vieux Gilardino est là pour planter ses pions. Parce que, sinon, la saison aurait vraiment été très, très monotone.
Chievo (3,5) : L’équipe « rien » par excellence. Avant, il y avait au moins Moscardelli et Pellissier pour nous faire marrer. Là, même plus. Le Chievo a traversé le championnat comme un fantôme, dans l’ombre d’un Hellas retrouvé. Mais les Gialloblù ont tout de même réussi à se sauver. Et le pire, c’est que ce sont eux qui ont eu droit de voir pour la dernière fois Javier Zanetti sur un terrain de foot. Y a pas de justice.
Bologna (3) : Depuis la Chine, Alessandro Diamanti a certainement un poids sur le cœur. Le capitaine a quitté le navire au mois de janvier pour aller retrouver Lippi en Chine. Résultat : Bologne a sombré, s’offrant quelques sursauts d’orgueil, insuffisants, toutefois, pour assurer son avenir parmi l’élite. Une équipe qui n’a pas su se renouveler après le départ de Di Vaio, il y a deux ans. À l’année prochaine ?
Réorientation
Livorno (2,5) : Trop juste pour la Serie A. Le seul Paulinho n’a pas suffi. Livourne retourne directement d’où il vient : la Serie B. Probablement l’endroit qui lui sied le mieux.
Catania (2) : – « Bon, les mecs, on a terminé huitièmes la saison dernière, c’est dingue. Que fait-on pour inciter nos supporters à être encore plus derrière nous ? – Bah, c’est facile, on n’a qu’à vendre notre meilleur joueur et puis virer notre entraîneur au bout de 8 journées ! – Ouais, super idée ! – Et puis, si ça ne marche pas, bah on fera revenir le joueur en janvier et on rappellera le coach en avril ! – Génial ! Et comme ça on sera relégués ? – T’as tout compris ! »
Éric Maggiori