- Bilan
- France – Ligue 1 2013/2014
Les notes de la Ligue 1 2013/2014
38 copies ramassées, un champion, des heureux, des blasés et trois relégués. La Ligue 1 ferme son rideau le temps d'un été chargé, c'est donc l'heure de faire le bilan, calmement.
Félicitations du jury
Paris Saint-Germain (9) : Cette saison, le Paris Saint-Germain en Ligue 1, c’est un Nguyen à lunettes en terminale scientifique : une institution indéboulonnable et imbattable. En 2013/2014, les hommes de Laurent Blanc affichent la meilleure attaque, la meilleure défense, une différence de buts de +61, un record de victoires en Ligue 1 et trois petits revers. Impressionnant. En revanche, il va falloir se bouger les fesses en classe européenne, sinon cette histoire va se finir en Erasmus dans la banlieue d’Édimbourg. Le plus ringard.
Tableau d’honneur
AS Monaco (8) : Dans une classe, il y a toujours un élève au bord des larmes après un 15/20. En général, si ce sale gosse chiale, c’est parce qu’il sait qu’à la maison, l’excellence est un devoir et que le père est fouettard. C’est le cas de Dmitri Rybolovlev, qui a invité Claudio Ranieri à quitter le club après une saison que l’on peut qualifier de réussie. Car en dépit de ses moyens, Monaco était un promu et en dépit d’un jeu parfois peu séduisant, notamment en fin de saison, la deuxième place accrochée avec sérénité et Andrea Raggi est un joli coup.
Lille OSC (7,5) : Le copain qu’il est inutile d’appeler le dimanche après-midi pour taper un foot sous peine d’entendre un « Je peux pas, je travaille » . Besogneux parmi les besogneux, les Lillois de René Girard, meilleur coach de Ligue 1, ont accroché la sacro-sainte troisième place au terme d’une saison réussie. Moins talentueux que l’effectif champion de France en 2010, ce LOSC-là a bien négocié ses contrôles importants pendant que des marmots peut-être plus talentueux se cassaient les dents. Emmenés par un super Kalou et un Enyeama souvent invincible, les Nordistes méritent cette place en C1.
AS Saint-Étienne (7) : Sainté, ce mioche qui part en sucette à l’orée du troisième trimestre à cause du soleil. « Ouais mais madame, c’est chaud les devoirs à partir d’avril, il fait beau, faut jouer au foot. » Pourtant, comme souvent au sortir du conseil de classe du deuxième trimestre, les Verts avaient tout pour enfin se qualifier pour la Ligue des champions. Séduisants, efficaces et emmenés par un grand Ruffier et un immense Loïc Perrin, les Stéphanois ont finalement échoué à deux petits points du podium. Le fameux « mal pour un bien » pour une équipe qui grandit saison après saison et qu’on a hâte de voir briller dans le supérieur après l’échec européen de l’année passée.
Bordeaux (6) : Dans une classe, il y a toujours un type dont on ne connaît pas vraiment le nom même après huit mois de cours. Un gars au charisme de fruit de mer qu’on s’étonne parfois de voir en cours en se disant « Tiens, il existe, lui » . Ce mec-là, c’est Bordeaux. Un loustic qui se faufile sans faire de bruit, qui ne se fait jamais gauler en train de bavarder et encore moins de draguer Nina, la jolie fille de la classe. Sans éclat et sur un train de sénateur, les Girondins ont terminé 7e de Ligue 1. Le tout en offrant la séquence émotion de l’année avec les adieux de Henrique.
Encouragements
Olympique lyonnais (6,5) : Une dix-huitième qualification européenne consécutive qui ne trompe pas : en Ligue 1, l’Olympique lyonnais est la valeur sûre. La nana qui écrit bien et à laquelle on emprunte les fiches pour réviser les contrôles. Des fiches parfaitement surlignées et qui sentent bon. Entre Saône et Rhône, 2013/2014 sent bon la transition bien menée. Entre jeunes du centre de formation et quelques anciens, entre carences défensives et fulgurances offensives, les partenaires du brillant Lacazette ont réalisé une saison encourageante. L’année prochaine devrait être intéressante.
Lorient (6) : Réaliser une année scolaire correcte alors que les parents sont en train de divorcer, ça mérite un peu de respect. L’histoire entre Lorient et Christian Gourcuff s’est terminée comme elle a vécu : à une place honorable et en 4-4-2. Reste désormais à voir comment cela se passera maintenant que les Merlus habitent chez papa Féry, loin de la mère couveuse Gourcuff.
Stade de Reims (5,5) : Que le prof rende les copies dans l’ordre, par le début, par la fin, ou dans le désordre, le Stade de Reims sait qu’à l’arrivée, il va avoir la moyenne. Une saison sans véritables rebondissements ni espérances. Le genre d’élève qui ne dégaine même pas sa Casio ou sa Texas Instrument pour faire sa moyenne avant le conseil de classe.
Toulouse FC (5) : Le Tef’ pourrait tricher qu’il finirait quand même dans le ventre mou de la classe. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir fait des progrès en méthodologie avec un 3-5-2 très chouette et un Serge Aurier impressionnant en EPS.
Évian TG (5) : Seul élève à avoir eu une meilleure note que les deux meilleurs éléments de la classe lors des 38 contrôles de l’année, l’ETG a finalement eu besoin du rattrapage pour valider son année. Un sacré duel entre le délégué parents de la FCPE, Pascal Dupraz et celui de la PEEP, Hervé Renard, remporté par le premier. Résultat immédiat : les cours de danois seront obligatoires l’an prochain à Évian. Pas de cours d’histoire de la Zambie, donc.
Passage de justesse
Olympique de Marseille (4,5) : Dans la famille de Marseille, on ne blague pas vraiment avec les résultats. Si on se lève le matin, c’est pour aller chercher une qualification en Ligue des champions, pas pour lancer des boulettes avec une sarbacane dite « à air » , bâtie dans un effaceur Reynolds et lancer des fusées en cartouche d’encre au plafond. Cette saison, il a beaucoup été question d’air dans la défense de l’OM et ça, ça a suffi pour que certains aient envie de casser la gueule de Marseille à la récré. Remontés, ses proches ont même fait raisonner des bruits de chèvre dans la cour de récréation. Portés par Gignac mais lâchés par la plupart des autres cadres, les Phocéens ont loupé l’Europe d’un petit point. Insuffisant.
Montpellier (4,5) : « Vous savez Machin, si vous ne foutez rien au premier et au deuxième trimestres, le troisième trimestre ne suffira pas pour passer, hein » . Cette phrase est aussi fausse que le traditionnel « vous êtes la pire classe que j’aie jamais eue » et ça, les Montpelliérains le savaient. Flemmards invétérés avec monsieur Fernandez, les Héraultais se sont bougés le derrière avec monsieur Courbis. Emmenés par un Rémy Cabella de gala, les coéquipiers de Benjamin Stambouli se maintiennent tranquillement. Ni génial, ni catastrophique.
EA Guingamp (4) : Il y a l’élève comme Montpellier et il y a l’autre. Celui qui revient bronzé des vacances d’été, prêt à en découdre, avec un stylo plume tout neuf et un cartable de champion. Ce sale môme, c’est Guingamp. Le mioche qui a tout donné au premier trimestre et qui, au mois de décembre, arrête de noter les devoirs dans son agenda. S’ils se sont bien rattrapés avec la victoire en Coupe de France, les Bretons, futurs européens, ont quand même passé la deuxième partie du championnat à délaisser leur cartable pour venir en cours avec une chemise en plastique et un Bic. Un grand classique du branleur.
FC Nantes (4) : Le pétard mouillé. Le 16/20 au premier contrôle, puis plus rien. Enfin non, pas rien, une vaste histoire de triche qui empêchera les Canaris de revenir avec des affaires neuves en 2014/2015. Tant pis, il paraît que le vintage est à la mode. Une bonne nouvelle pour Johan Audel.
Redoublement
OGC Nice (3,5) : Un collège tout neuf, mais une classe de ZEP. De résultats insuffisants malgré la présence des deux fils du prof dans la classe. Ça va que le délégué Bosetti mettait un peu l’ambiance.
Stade rennais (3,5) : « Stade rennais ? On va le faire passer hein, on n’en veut plus dans notre établissement. » Oui, dans une classe, il y a toujours un élève pour lequel on ne peut plus rien. Pourtant, tiraillée entre possibilité de titre et de descente, la saison a été haletante pour la famille bretonne. Une famille qui a commencé à rêver grâce à Ola Toivonen, buteur soyeux et Paul-Georges Ntep, buteur moqueur. La saison prochaine, comme tous les ans, les Rennais auront le statut de trouble-fête. Jusqu’à la trêve.
FC Sochaux (3) : S’attacher les services d’un professeur particulier à quelques mois du baccalauréat est devenu une mode. Une mode presque efficace si Sochaux ne s’était pas autodétruit au moment d’appliquer simplement, et pour une dernière fois, la leçon donnée par Hervé Renard tout au long de son court mandat. Giflés dans la cour par Évian, les Doubistes redoublent sans honte. Ils sont déjà prêts à revenir.
Réorientation
Valenciennes FC (2,5) : Le redoublant ultime. Même son père, Jean-Raymond Legrand, ne veut plus entendre parler de lui. Mais comme au sein de toute famille qui se déchire, il y a des moments d’exception :
AC Ajaccio (2) : 23 points, 23 défaites. Dans une classe, il y a toujours un cancre accro à Michael Jordan.
SC Bastia (3,5) : Le SC Bastia n’est pas un mauvais élève. Il s’est juste trompé de voie en prenant celle de « l’ancienne gloire connue » à coups de Krasić, Cissé et compagnie. Une attaque faussement bling-bling et une défense vraiment carton-carton.
Par Swann Borsellino