- C1
- Demies -Juventus-AS Monaco (2-1)
Les notes de la Juventus
Pour la deuxième fois en trois éditions, la Juventus est en finale de la Ligue des champions. Et pour battre Monaco ce soir, la Vieille Dame n'a même pas eu besoin d'un Buffon étincelant, d'un doublé de Higuaín ou d'un éclair de Dybala. Juste d'une organisation parfaite et d'une combativité hors pair.
Juventus
Buffon (6) : Trente-neuf ans, visiblement tendu par l’enjeu, mais regard bleu toujours ferme, originaire du nord du pays, Gigi a tout pour devenir président de la République française. Sauf que son mois de mai, il préfère le passer à conquérir la Ligue des champions plutôt que l’Élysée.
Bonucci (7) : Le gardien de prison qu’on aurait dû mettre à Mesrine, Ferrara et tous les as de l’évasion. Les pauvres auraient fait trois pauvres mètres avant de se prendre un tacle, et Bonucci serait retourné s’asseoir dans sa vigie de maton, trousseau de clés à la ceinture, en tapant bien fort dans la main d’un Chiellini hilare.
Chiellini (7) : Un homme qui arrive à s’embrouiller à la 73e minute d’une demi-finale de Ligue des champions alors que son équipe a déjà validé son ticket pour la finale. Un salaud, quoi. Qui a défendu en plantant les crocs dans tous les mollets qu’il a croisés, comme d’hab.
Barzagli (6,5) : Parfait dans le rôle du troisième salopard de la bande, celui qu’on remarque un peu moins, mais qui sait mettre des coups quand même. Et quand il se faisait bousculer par Mbappé, il n’a jamais hésité à appeler un de ses potes à l’aide pour une bonne vieille prise à deux. Car dans la rue, les tête-à-tête, ça n’existe plus. Remplacé par Benatia, qui a eu droit à cinq minutes de stage.
Pjanić (5,5) : Pas toujours sexy, mais efficace quand il faut l’être. Pjan Ullrich. Le gros laborieux pas beau qui reste assis sur la selle en gros braquet, mais qui arrivera en haut du col avec les autres favoris.
Khedira (10 minutes, et à l’infirmerie) : Blessé en pleine course peu de temps après le début de l’épreuve. Khederek Remond, avec Marchisio (7) dans le rôle du papa. Arrivé en urgence pour remplacer Sami, le Marquis a assuré un intérim parfait fait de passes intelligentes et de repli défensif implacable.
Alex Sandro (6) : Pas le plus en vue, mais sa remontée de balle fulgurante conduit à l’ouverture du score. Défensivement, a réussi à ne pas se faire réduire en compote par la vitesse de Monaco. « Sandro, Sandro, ça c’est fort de fruit. »
Dybala (6,5) : A mieux géré l’espace que ce feignant de Thomas Pesquet, qui n’en branle pas une là-haut à part tweeter et prendre des photos. L’Argentin a magnifié les espaces par ses déplacements, ses passes et sa classe avant de laisser sa place à Cuadrado, en mode fusée et qui a failli marquer sur son premier ballon.
Mandžukić (7) : Plus de remises que le Celio de Châtelet pendant les soldes. De la tête, du pied, en arrière, sur le côté, Mario a remis des ballons partout et à tout le monde. Puis il est allé proposer une promo sur les casquettes à Subašić en lui envoyant une tête à bout portant, repoussée par le Monégasque. Mais Mandžukić est un bon vendeur, est revenu à la charge sur le deuxième ballon, et a conclu la vente en ouvrant le score. Employé du mois.
Higuaín (7) : Intenable dos au but. Serait dix fois Ballon d’or si le football se jouait en moonwalk. Sinon, a passé sa soirée à buter contre un Subašić exceptionnel. Et on n’avait pas vu un mec en tenue rayée taper à ce point contre un mur depuis les Dalton qui tentent de s’évader de prison.
Par Alexandre Doskov