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Les notes de la finale de Top Chef
Le match des étoiles, l’affrontement décisif, la rencontre au sommet, l’affiche tant attendue, qu’on attendait depuis des semaines, enfin sur nos écrans : le FC David, rigoureux et technique, qui déroule ses gammes sans jamais partir à la faute, contre l’AS Adrien, qui fait confiance à sa créativité et à son instinct, pour l’amour du jeu plus que de la victoire. Verdict ?
joueurs
David
Miser sur des produits très connus du grand public en apportant juste ce qu’il faut d’exotisme pour que les convives se sentent voyager : David a tiré des leçons des précédentes finales de Top Chef, et il est donc parti sur un 4-4-2 à plat, classique, avec raviole, poulet et sablé. Et pour la personnalité du chef, on repassera : c’était l’année de l’audace, et David gagne donc avec une entrée piquée à un ancien candidat, un plat qu’il fait déjà dans son resto, et un dessert qu’il avait déjà cuisiné cette saison. David a cuisiné pour gagner, pendant qu’Adrien cuisinait pour jouer.
3702 note(s)
Adrien
Un trompe-l’œil, des abats et un dessert en forme de gobelet qui s’en va combattre la pollution : comme prévu, plutôt que de partir à cent à l’heure sur l’autoroute de la facilité, Adrien a braqué à gauche et arraché les panneaux pour foncer à travers les dunes de l’aventure. L’équivalent d’un 3-3-3-1 à la Bielsa : tout pour l’attaque, et le pressing haut sur les papilles. Mais comme Adrien le pressentait en sortant des cuisines, l’audace n’aura pas été payante. Tant pis. La victoire d’Adrien malgré la défaite, c’est que dans dix ans, on sera persuadé que c’est lui qui avait gagné Top Chef 2020, et qu’on sera obligé d’aller sur Wikipedia pour se rendre compte qu’on a tort.
4062 note(s)
Mallory
Heureux comme tout de retrouver son pote de brigade David, Mallou a cuisiné en finale comme pendant toute la saison : en prenant des notes pour la prochaine édition où ce sera lui le finaliste, comme Sam de Koh-Lanta. On attend ça avec impatience.
2803 note(s)
Diego
Jusqu’au bout, il aura tenté de profiter d’un moment d’inattention d’Adrien pour balancer douze kilos de piment dans une de ses préparations, n’importe laquelle, histoire que ça rappelle des influences d’un pays d’Amérique du Sud, n’importe lequel. Et il n’a jamais réussi. Une finale complètement loupée, pour lui.
2247 note(s)
Jordan
Il a fait ce qu’on attend de son physique et son look d’acteur de Vikings : il a donné des grands coups dans une énorme marmite pour écraser des têtes de crabes. Dommage, on aurait tellement aimé le voir cuisiner un truc complètement différent de ce que demandait David et lui expliquer ensuite que « c’était un parti pris ». Décevant jusqu’au bout.
2081 note(s)
Martin
« Tiens, Martin, tu vas débiter 15 kilos de bidoche, s’il te plaît. » Pas de problème, Tintin s’exécute. Et forcément, c’est bien fait. Au fond de la cuisine, derrière une marmite plus grosse que lui, perdu dans des nappes de fumée, Tintin fait le boulot à la perfection. Il est là, le drame de la vie de Martin : tout excellent cuisinier qu’il est, il ressemblera toute sa vie à un chef de cuisine d’un collège de Maubeuge.
2284 note(s)
Mory
Mettre Mory au décorticage des gambas et des Saint-Jacques, c’est un peu comme foutre Iniesta arrière droit : c’est pas spécialement dans ce rôle qu’on allait pouvoir admirer ses qualités. Alors certes, ses fausses tomates ont de la gueule, mais il a quand même foiré le filmage des ballottines et fait cramer la chlorophylle en cours de route. Il est gentil, Mory, mais tu comprends vite pourquoi il a explosé en plein vol au milieu de la saison.
2177 note(s)
Jean-Philippe
Vous aussi, quand vous l’avez vu débarquer dans les cuisines du Georges V, vous vous êtes demandé qui était ce type-là, et pourquoi un mec de la production avait enfilé un tablier ?
1939 note(s)
Justine
Elle a saupoudré chaque plat d’une grosse poignée d’enthousiasme et d’une belle pincée de bonne humeur. La crainte qu’on partage tous, quand Justine cuisine, ce n’est pas qu’elle loupe une cuisson ou un assaisonnement, c’est plutôt qu’à force d’afficher un sourire de trente centimètres de large, le haut de sa tête se décroche et roule jusque derrière le frigo. Mais même ça, elle le prendrait bien…
2203 note(s)
Nastasia
Elle a découpé tellement de coquelets pendant l’émission qu’Hugo Clément doit déjà être en train de préparer une vidéo choc pour dénoncer ses agissements.
2022 note(s)
Hélène Darroze
S’il y avait moins de caméras, elle serait tranquillement allée mettre quelques somnifères dans les préparations d’Adrien. Elle s’est finalement contentée d’encenser les plats de son protégé et de défoncer tous les plats de son adversaire (« Vous la sentez, cette acidité ? Non, y a que moi ? Bah moi je trouve ça acide. »), histoire d’assurer sa victoire… Enfin, la victoire de David, quoi ! Hélène aime beaucoup la cuisine, elle aime encore plus gagner des trucs.
2873 note(s)
Michel Sarran
Toujours le mot sympa et le sourire même pour formuler des critiques à un chef étoilé et lui expliquer que son dessert de trouillard a autant de saveur qu’un yaourt nature 0%. Michel S’arrange.
2487 note(s)
Paul Pairet
Première participation à Top Chef, et première finale : Paul Pairet, c’est Zizou au Real, il est déjà comme à la maison, et comme ZZ qui hallucine devant les exploits de CR7, Paulo restera moins dans les mémoires pour son expertise technique que pour sa célébration avion après chaque victoire.
2872 note(s)
Philippe Etchebest
Ce n’était pas une saison pour lui, il s’est complètement foiré sur le recrutement et Adrien lui a parlé comme s’il était le stagios de 3e en observation de Paul Pairet. Bref, un bilan aussi flatteur que celui d’Antoine Kombouaré à Toulouse.
2216 note(s)
Stéphane Rotenberg
Aussi beau et soigné qu’un dressage de Jean Imbert, Stéphane boucle la saison comme le Bayern : dans un fauteuil, heureux et serein, incontestable et incontesté.
2102 note(s)
Les bénévoles de la Croix-Rouge
Les convives ont comme d’habitude pris leur rôle très au sérieux, et ne sont pas venus au George V pour se faire péter la panse aux frais de M6 : ils ont sorti absolument tout ce que le dictionnaire et les émissions culinaires contiennent de termes surannés. Pêle-mêle, on a entendu parler de « plats déstructurés », de « mélange des textures », de « peps dans l’assiette », d’aliments « agréables en bouche » et de goûts « contrebalancés ». Il paraît que la France a soixante millions de sélectionneurs, mais il s’avère qu’elle a aussi soixante millions de chefs gastronomiques.
2063 note(s)
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Par Julien Mahieu et Pierre Maturana
