- CM 1994
- Éliminatoires
- France-Bulgarie (1-2)
Les notes de la Bulgarie 93 face à la France
Des tacles de gorets + des passes de 70 mètres devant + un attaquant en forme = Bye bye la France. Les Bulgares ont arraché leur ticket pour le Mondial américain à la dernière seconde, grâce à un doublé de Kostadinov qui va certainement hanter les Français pendant un bon bout de temps.
Bulgarie
Mikhailov (6) : Les accords de Maastricht viennent d’entrer en vigueur, mais la construction européenne se fait sans la Bulgarie. Du coup, Mikhailov a voulu profiter de son passage en Europe occidentale pour garder des souvenirs, et a attrapé tous les ballons. Sauf celui de Cantona, qui n’est qu’un salaud d’eurosceptique.
Tsvetanov (6) : En Bulgare, « tsvete » signifie fleur. Tsvetanov est plutôt du genre à courir en crampons vissés dans les jardins, et à verser du sel pour être sûr que plus rien ne repousse. Et dire que l’année dernière, Voulzy nous faisait fondre en chantant « changer le monde, changer les choses avec des bouquets de roses / changer les femmes, changer les hommes, avec des géraniums » . Remplacé par Petar Aleksandrov, pas non plus client d’Interflora.
Ivanov (6,5) : Le méchant venu de l’Est le plus flippant depuis Ivan Drago de Rocky IV. « Le loup » a mordu un peu partout, protégeant son bout de viande sans relâche, avec les aboiements à tout bout de champ qui vont avec.
Houbtchev (5,5) : Très crédible dans le rôle de la meute qui accompagnait Ivanov ce soir, il n’est pas allé assez haut sur la remise de Papin qui conduit au but français. Pas grave, la qualification est là, et Houbtchev va pouvoir faire Houblier son marquage douteux.
Kremenliev (3) : Boris Elstine est au Kremlin, et son taux d’alcoolémie est dans Kremenliev. Sur le terrain, Emil a donné l’impression de rouler dans sa vieille Lada Samara. Forcément, ça ne va pas vite, il y a un max de pertes, et c’est très moche.
Letchkov (5,5) : Depuis trois ans, les boutiques Häagen-Dazs fleurissent un peu partout dans la capitale. Les Parisiens peuvent donc se régaler avec un délicieux pot de glace Dulce de leche. Le Parc des Princes a eu droit à sa contrefaçon venue des pays en voie de développement, Dulce de Letchkov. Plus lourd, et moins raffiné. Remplacé par Borimirov, costaud comme un cornet trois boules.
Yankov (5) : Son cœur lui dit de tenter des gestes et des louches de Brésilien, mais ses pieds lui rappellent qui il est. Allez, attends d’être aux États-Unis, Zlatko, tu pourras te prendre en photo avec la Seleção.
Balakov (6,5) : Un début de nom de Premier ministre, un suffixe en -ov, et une réussite de chaque instant. Georges Marchais peut oublier la taule qu’il vient de prendre aux législatives, le PCF a reçu sa nouvelle arme.
Luboslav Penev (4,5) : Il n’était pas venu à Paris pour marquer, mais pour faire son essai comme responsable de la sécurité aux Bains Douches, la boîte à la mode du moment. A quand même offert la dernière passe dé à Kostadinov avant d’enfiler son oreillette, ses lunettes noires, et d’aller placer son mètre 90 devant la porte d’entrée. À lui d’assurer, Prince et Naomi Campbell sont attendus ce soir.
Stoichkov (5) : Des pieds en or, une tête en plomb, une dégaine d’homme de l’âge de bronze. Le joueur « rideau de fer » par excellence.
Par Alexandre Doskov