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- France-Suède (2-1)
Les notes de France-Suède
Une première mi-temps durant laquelle Denis Brogniart a manqué à tout le monde, une seconde durant laquelle les Bleus ont rassuré le stade de France et, au bout, une victoire importante dans la course à la qualification à la Coupe du monde 2018. Avec, au cœur, un Payet brillant et un Varane patron face à un gardien suédois cochon.
France
Lloris (6,5) : Le capitaine autoritaire quand le ballon tangue. Hugo couine, plonge, se souille pour une défense qui aime parfois lui faire peur, mais est toujours présent pour faire le malin quand on a besoin de lui. Surpris par un ballon en corner, mais finalement décisif. Le Roi s’amuse.
Sidibé (3) : Des fautes de cochon, un marquage fébrile et une partie de cache-cache interminable avec son pote de côté. Un centre qui amène le second but, mais de quoi nous faire regretter Anthony Réveillère, un homme qui lâchait le football il y a un an. Légèrement mieux en seconde période, mais surtout Djibranlant.
Varane (7) : Impérial dans les airs, costaud dans les duels pour faire taire le grand Ola et pour presque égaliser, mais surtout doux à la relance. Raphaël est né Varane, ne tremble jamais, ne rampe pas comme un enfant, mais on veut bien partir avec lui. Tu-lu tu-tu, tu-lu tu-tu.
Koscielny (6,5) : Un sauvetage monstrueux devant Toivonen en première mi-temps, des remontées torse bombé, mais une performance moins souveraine qu’à Amsterdam. C’est la règle quand on met la barre trop haut, on veut faire de vous un prince. Reste que Lolo a eu le mérite d’éteindre ce chien de Guidetti après la pause. Alors, merci encore.
Évra (4) : Passé en quelques jours de prétendant à la retraite à numéro deux devant le bébé Digne, tonton Pat’ a rappelé le temps d’une soirée ses trente-cinq ans et les raisons de son départ. Il n’est pas l’avenir et ses jambes non plus. Plus efficace quand il danse en Chucky que face à des gosses de vingt piges. Définitivement.
Pogba (6,5) : Paul est grand. Paul est doux. Paul est critiqué, mais, au fond, il s’en branle. Alors, il ouvre le jeu, permet de souffler, de respirer et s’amuse aussi à régaler par période. Pas besoin de danser ni de parler, il préfère frapper et parfois n’importe comment. Pas grave quand il est comme ça. Justice.
Matuidi (5) : Toujours pas porté par l’esthétisme, Blaise a d’abord décidé de se barrer de la première période avant de débarquer de nouveau avec ses gros poumons. Au point de gratter le coup franc de l’égalisation, de péter enfin des lignes suédoises fatiguées. Un Éloge de la vie dangereuse, pour un corps avec lequel on souffre. Blaise Cendrars.
Sissoko (4) : Denis Brogniart était sur son canapé, mais le totem était sur la pelouse. Moussa Sissoko surfe encore sur sa bonne fin d’Euro et on peut maintenant se poser quelques questions, surtout quand le coquin commence à faire des saloperies avec ses jambes. De la mousse sans bulle. Imbuvable donc, sauf en fin de soirée.
Griezmann (6,5) : Discret en première période, Grizi a décidé de salir l’assistance après la gueulante de DD. Des appels pour arracher une à une les briques du mur suédois, des montées où on a décidé de l’accompagner, et une performance finale comme on les aime. De la générosité maximale et une douceur terrible. Remplacé par Kanté (87e), qui nous manque toujours un peu.
Giroud (4,5) : Noyé dans la tristesse offensive pendant longtemps, il a passé la soirée du type qui se retrouve cerné par des clébards dans une casse auto. Tout seul face à ses problèmes, compliqué de se faire une place et une prestation dont personne ne se souviendra. L’Olive noire.
Suède
Olsen (2) : On connaissait les sœurs Olsen, Mary-Kate et Ashley, voici Robin, le gardien qui se présente à un match de football avec des moufles et du savon.
Krafth (5) : En face à face avec Dimitri Payet, il a surtout dû apprendre à se défendre seul face aux dribbles chaloupés de Dim’. En gros, il devait survivre et faire dans l’auto-défense efficace. Krafth maga.
Lindelöf (6) : Un blase d’Uruguayen aux aïeux germaniques, des sorties de balle de Latin, un jeu aérien de Scandinave, un prénom d’origine romaine, bref, le défenseur du Benfica est beaucoup de choses en même temps, mais surtout un mec sur lequel des Anglais vont lâcher quarante millions en janvier prochain.
Granqvist (5) : 190 centimètres de hauteur, 70 de largeur, 30 de profondeur, Granqvist permet de ranger toute votre vaisselle encombrante dans un coin de votre cuisine. Inutile quand l’action se passe à même le sol.
Augustinsson (5) : Le fils d’Augustin a hérité du prénom de Beethoven, mais pas de sa virtuosité. Dans un pays qui a pondu ABBA, Ace of Base et Robyn, il sonnait plutôt comme le Français de Tom Schacht, aka Jimmy dans les best-sellers d’AB Production.
Johansson (5) : Le fils de Johan a voulu s’envoyer sur un rôle de sentinelle (vaktpost en VO), il a terminé comme la série du même nom, dans le dur. Pas certain qu’il soit sauvé par les fans, lui.
Ekdal (4) : Un mort de faim. À dix-neuf ans, il devait faire de la Juventus Turin sa nouvelle maison. Ce soir, il a surtout pris rendez-vous avec l’œsophage de Dimitri Payet. Remplacé par Hiljemark qui manie plutôt bien la fonction « croche-patte » .
Durmaz (5) : La légende de Jimmy, à une origine arménienne de reprendre du service avec System of a Down. Au lieu de ça, il joue dans une équipe de blonds en équipe nationale et joue en rose en club. Les goûts et les couleurs.
Guidetti (5) : Pas de Kurzawa pour chambrer, alors Johnny a préféré jouer au ballon. Tout seul, c’est compliqué. Remplacé par Khiese Thielin qui a fait ses classes avec Cheick Diabaté, et ça s’est vu sur la balle d’égalisation qu’il salope.
Toivonen (4) : « Allez Ola Olé » , lançait Jessy Matador à l’Eurovision 2010. Bon, la chanson est tombée aux oubliettes, comme le match du Toulousain, coincé entre un PDG d’une entreprise d’accordéon et un amateur de bouchées à la reine.
Par Maxime Brigand et Mathieu Faure