- Amical
- France-Cameroun (3-2)
Les notes de France-Cameroun
Avec deux charnières centrales fébriles, il devait forcément y avoir des buts. Les Bleus, grâce à une merveille de dernière minute de Dimitri Payet, ont tout de même réussi réussi à conserver l’essentiel : la victoire et la confiance.
France
Hugo Lloris (5) : Le bout des gants pour sortir une frappe en début de match, puis fusillé comme un résistant dans le Vercors sur les deux buts.
Patrice Évra (4,5) : Il a joué trop haut et pas assez bas, pas très bien, un peu maladroitement, pas vraiment efficacement. Une ode à l’approximation, un hymne à l’imprécision.
Laurent Koscielny (5) : Une fille 5/10 a quelques astuces pour monter à 7 en soirée. Au-delà des habits taille 10 ans et du make up un peu agressif, un immense classique est de venir accompagnée d’un 3/10. « Yo Adil, mets tes talons, ce soir on sort. »
Adil Rami (3) : Après une bataille de quelques jours, Rami a gagné sa place dans les 23 pour l’Euro. Un coup de poker pour Deschamps, mais le défenseur a été la mauvaise pioche de la soirée en commettant un petit paquet d’erreurs. Rami n’a pas été un atout ce soir, mais plutôt un as de pique. Le pouilleux, solitaire dans sa médiocrité.
Bacary Sagna (4,5) : Comme d’hab’, il a fait un match qui n’a émerveillé et rassuré personne. Dans 90% des autres équipes, sa place serait menacée. Puis Sagna a regardé qui était susceptible de le remplacer, et Bacary a ri.
Paul Pogba (10€ la coupe de cheveux à Barbès) : Un coq sur le côté droit du crâne, un Pogboom sur le côté gauche. Pogba est encore passé chez le coupe-tif, et s’est fait dessiner des contours millimétrés. Pas mal, mais inférieur à la précision de ses centres et gestes techniques, précis au centième de millimètre. Remplacé par Sissoko (65e), plus dans le dessin industriel que dans l’orfèvrerie.
Lassana Diarra (4) : Bagarreur avec le côté besogneux et laborieux qui va avec, Lass’ a à peine l’excuse d’avoir été gêné par le pressing des Camerounais, puisque tout le monde sait qu’il l’aurait fait exploser s’il en avait eu envie. Du coup, c’est Kanté qui est allé tenter sa chance (46e), sans briller beaucoup plus.
Blaise Matuidi (6) : Une reprise de volée après un centre côté gauche en guise de mini-hommage à Zizou, puis de l’engagement et un marathon sur le terrain pour se rendre hommage à lui-même.
Olivier Giroud (5,5) : Une superbe reprise de volée pour faire plaisir à ceux qui le soutiennent, et un face-à-face raté devant le gardien pour apporter de l’eau au moulin de ses haters. À écouter les sifflets à sa sortie, et les « Gignac ! Gignac ! » hurlés par les tribunes à l’entrée d’André-Pierre (63e), on sait que le public de la Beaujoire a pris sa carte de membre du groupe 2.
Kingsley Coman (7) : « En ce temps-là, j’avais 20 ans, j’avais 20 ans éternellement. » Coman réveille ce bon vieux Pierre Bachelet à chaque fois qu’il court, et a filé un sacré coup de vieux à Cabaye en le laissant finir le boulot (77e).
Cameroun
Oyongo (5,5) : Ambroise contre Kingsley. Un beau duel sur tous les fronts.
Teikeu (3,5) : S’est fait Blaiser. Plusieurs fois. Et ça, c’est dur à vivre.
Chedjou (4) : Après avoir mis un petit pont à Zlatan, Aurélien a voulu passer au niveau supérieur et a tenté la passe décisive à Giroud, mais le Français s’est servi de son pied droit. Faut pas déconner non plus !
Nyom (6,5) : A largement contribué à l’égalisation d’Aboubakar, s’est chauffé avec Évra, mais a esquivé son coup de pied, a découpé Payet, s’est pris un jaune, a parcouru l’équivalent d’un semi-marathon, a plutôt pas mal couvert le côté droit pendant 90 minutes, a multiplié le beau jeu long, et le jeu court, a ri, a pleuré, a battu le nombre de touches jouées, a dansé sur le deuxième but. Les douze travaux d’un Nyom mi-dieu.
belle esquive pic.twitter.com/Kcj3pQE42G
— philippe (@philousports) 30 mai 2016
Mandjeck (6) : Un mec capable de conserver son calme face à un N’Golo Kanté en pleine vitesse, ça mérite un énorme respect. Remplacé par Njie (69e) un peu plus pressé.
Toko-Ekambi (4) : Une belle action en solo, un joli centre et puis, plus grand-chose. Un homme discret mais soigné.
Enoh (4,5) : « They tried to make me defend against Pogba, but I said Enoh, Enoh, Enoh. » Remplacé par Siani (45e), aussi délicat que Michaël.
Zoua (4) : Être aussi peu visible face à Sagna, ça devrait être puni par la loi.
Salli (3,5) : L’information du soir, c’est que l’ancien Lensois n’est pas mort et que c’est son remplaçant, Choupo-Moting (45e), qui a fait la différence en fin de match. Une bonne nouvelle pour nous. Moins pour lui.
Aboubakar (6) : Face à son ancien coéquipier, dans un coin de la France qu’il connaît bien, face à un Adil Rami plutôt fébrile, Vincent s’est fait plaisir. Un but, un presque but et beaucoup de terreur infligée.
Par Ugo Bocchi et Alexandre Doskov