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Les notes de Barcelone-Atlético

Par Mathieu Faure et Ugo Bocchi
5 minutes
Les notes de Barcelone-Atlético

D'un côté, Luis Suárez, son côté obscur et sa précision chirurgicale, le Dexter catalan. De l'autre, Fernando Torres, son ouverture du score et son pétage de plomb, l'éternel enfant. Deux schizophrènes, mais deux rendements différents. Et avantage donc logique au Barça, en supériorité numérique face à de courageux Colchoneros.


FC Barcelone


Ter Stegen (6) : Le grillage de David Luiz face à Luis Suárez aurait pu lui servir sur le premier but. Pour un gardien allemand, il s’émancipe en se servant de ses mains sur la frappe de Griezmann quand le score était encore de 0-1 et Madrid à 11.

Daniel Alves (7,5) : Pour un mec dont le style vestimentaire au quotidien fait passer Desigual pour une marque distinguée, il envoie des caresses visuelles sur chaque centre. Sur l’un​e​ d’​elles​, ça termine sur le crâne de Suárez et donc dans les ficelles. Décisif sur les deux buts, visiblement il était vexé de son « air marquage » sur CR7 dans le Clásico et voulait rappeler au monde qu’il était encore le meilleur latéral droit du circuit. Piqué (4) : Entre deux sessions sur ​Périscope, le défenseur est parti aux champignons sur Koké sur l’ouverture du score. Mais bon, Gérard va rentrer chez lui, trouver une saucisse-purée à réchauffer sur la table du salon avec un mot de maman et un petit cœur. Whenever, wherever. Mascherano (5) : Au chômage technique après la pause, pas spécialement rassurant en début de match, l’Argentin confirme qu’il n’est pas un défenseur central de formation, mais qu’il demeure le meilleur choix axial de son club.

Jordi Alba (5,5) : Blessé au poignet en première période, il a dû se repasser en boucle la séquence de Bernie : « Fini la branlette ! M’en fous, je suis gaucher. » Une passe décisive sur une frappe ratée par la suite et beaucoup de kilomètres sur sa Vespa. En revanche, cette tentative de frappe du pied droit, c’est non.

Sergio Busquets (6) : En 1995, son pater jouait un quart de finale de C1 en pantalon, aujourd’hui, il a contrôl​é​ la balle​ du gauche dans sa surface​ face à son but​ ​avant de se retourner, de s’ouvrir l’espace d’un crochet du droit avant de relancer du gauche. Le tout en marchant et sous le pressing de l’Atlético qui l’a quand même bien embêté. Remplacé par Sergi Roberto aka Serge Robert en VF, moins sexy du coup.
Rakitić (4) : Trop de soleil et de chaleur pour le Croate. Diminué, il a laissé Rafinha terminer le travail dans cet urban foot à ciel ouvert.

Iniesta (7,5) : Dans le dur face au Real Madrid, le meilleur joueur de l’histoire du club a fait une première demi-heure dorée. Par la suite, ses remontées de balle ont tout changé​, et sa spéciale feinte de corps + contrôle a encore de beaux jours. ​Dame nature ayant oublié de lui donner la beauté, elle s’est rattrapée sur le talent. Remplacé par Arda Turan, qui n’avait pas envie de remuer le couteau dans la plaie face à ses ex-partenaires.
Messi (5,5) : Emmerdé par le quadrillage de l’Atlético de Madrid, l’évadé fiscal numéro 1 du club n’était pas dans son assiette. En temps normal, son combo amorti poitrine-retourné termine dans les ficelles. Pas cette fois.

Suárez (8) : Capable de hurler la perte de son tibia lors d’une action et d’être, 5 secondes plus tard, au cœur de la surface adverse pour attendre une offrande, l’Uruguayen aurait pu être le premier exclu de la rencontre suite à un mauvais coup de pompe. ​Fidèle à ses stats de cannibale puisqu’il va rentrer dans sa caverne avec un bout de peau de Juanfran et la pommette de Filipe Luís. ​Sur le pré, ça donne un premier but de renard​ et​ un autre d’avant-centre. Sa saison ? 45 matchs, 45 buts. « Je ne pensais pas avoir le niveau pour jouer au Barça » , et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d’alu… Neymar (7) : Sans doute perturbé par les « Panama Papers » , le Brésilien n’avait pas la réussite habituelle sur ses différentes tentatives (une barre et un quasi-poteau pour lui), mais ses dribbles vers l’intérieur ont ouvert des brèches incessantes entre les lignes adverses. Sa relation avec Iniesta est à la limite de la pornographie.


Atlético de Madrid FC


Oblak (5,5) : Par deux fois, il s’est fait voler les clefs du 35 tonnes garé devant sa cage par ce mordu de Suárez sans vraiment pouvoir y faire quoi que ce soit.

Juanfran (6,5) : A ajouté « mettre des grands ponts à Iniesta » et « marcher sur Neymar » à ses activités favorites. Sachant que « gagner dix minutes de jeu » en faisait déjà partie depuis bien longtemps.

Godín (6,5) : De l’aplomb et de la ruse. Dans le milieu, on l’appelle « le vieux qui ne veut pas lâcher l’affaire » . Il faut croire qu’il voulait rendre hommage à son homonyme marseillais, Jean-Claude de son prénom. L’effondrement en plus.

Hernandez (6) : À 20 ans, il joue un quart de C1 comme un match au city-stade en bas de chez lui.Dans les airs, au sol ou pour gueuler sur Neymar, le mec est à l’aise. Born to be alive.

Filipe Luís (5) : À trop vouloir se frotter avec son homonyme Uruguayen, on s’en prend plein la gueule. Mais bon, pour un mec qui porte un serre-tête, il a quand même fait plus que bonne figure.

Gabi (6,5) : Courage, ténacité et endurance, le capitaine du navire madrilène a même mis ses testicules à contribution. En fait, la minute d’applaudissement du Camp Nou à la 14e, c’était un peu pour lui aussi.

Koke (6) : Ok, le système tactique et défensif de Simeone est légendaire. Mais quand même, quel gâchis pour lui. Il lui a suffi d’une passe pour mettre Torres face au but. Sinon, il s’est épuisé à coulisser tout le match.

Saúl Ñíguez (5) : De Better Call Saul, à Saul pleureur, à un peu Ñíguez.

Griezmann (6) : Deux frappes dangereuses et un attentat sur Jordi Alba. Un joli ratio compte tenu de ce qu’on lui a donné. Remplacé par Thomas Partey, un beau bébé.

Carrasco (6) : Ou comment passer de joueur bordélique à ailier rigoureux tactiquement qui n’hésite pas à se dépenser. Remplacé précocement par Augusto Fernández, qui s’est mis au niveau en prenant son jaune.

Fernando Torres (10 puis 0) : Il est arrivé, il a kiffé, il a déconné, il est reparti. L’histoire de Gianni Infantino et des Panama Papers.

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Par Mathieu Faure et Ugo Bocchi

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