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Les mystères de la liste de Conte
Parmi les outsiders, la Nazionale est de loin la grande inconnue du prochain Euro, l'extrême prudence et les incertitudes d’Antonio Conte au moment de choisir ses 23 gars vont parfaitement dans ce sens.
Liste de 27 pour l’Allemagne, de 26 pour l’Angleterre, de 25 pour l’Espagne, de 24 pour la Belgique et même directement liste définitive pour la France et le Portugal. Des sélectionneurs aux idées claires, même si leurs choix ne font évidemment pas l’unanimité. Dans le même temps, leur collègue italien a d’abord convoqué 28 bonhommes pour une méga liste élargie, suite à une semaine de tests, les 18 meilleurs sont restés et ont été rejoints par 12 autres après la fin de la saison de clubs. Depuis six jours, ce sont donc 30 joueurs qui bossent ensemble, et le « citì » attendra la dernière minute pour dévoiler ses 23, c’est-à-dire lundi prochain en fin d’après-midi.
Quelques exquis exclus
Ce grand inventaire ne nous a pas épargné quelques exclusions inattendues, comme celles du duo de MLS, Pirlo-Giovinco. Dans un premier temps, Conte avait continué de les convoquer, avant de finalement considérer que leur choix de carrière était incompatible avec une compétition de haut niveau comme cet Euro. Dommage pour Giovinco qui bat des records et avait la tronche d’un bon joker, moins pour Pirlo complètement à la dérive.
Autres surprises suite au premier tamisage, Francesco Acerbi (Sassuolo), favori pour la place de 4e défenseur central, Lorenzo Silvestri (Sampdoria), bien placé chez les latéraux, et Roberto Soriano (Samp aussi), un des seuls vrais relayeurs du roster transalpin. Enfin, certains n’ont même pas été considérés malgré leur présence dans le groupe jusqu’aux amicaux de mars dernier : c’est le cas du Doriano Andrea Ranocchia et son interminable régression, et Stefano Okaka, l’Italien le plus prolifique après Giovinco (17 buts avec Anderlecht).
La moitié du onze type à définir
Lors de sa dernière conf’ de presse, Conte a assuré qu’il avait déjà une liste de 24 ou 25 en tête. Depuis, son équipe a disputé trois mi-temps de 30 minutes contre les U19 de la Primavera qui ont probablement changé la donne. Tactiquement, il ne fait aucun doute, l’Italie partira sur un 3-5-2 et sa base sera la défense de la Juve. Pour le reste, c’est flou, notamment le rôle fondamental de playmaker. Verratti et Marchisio out, ils sont encore quatre en lice : De Rossi, Montolivo et Thiago Motta qui ont tous des petits problèmes physiques, et Jorginho, plaque tournante du Napoli.
Sur les côtés, on aura le droit à un duo complémentaire, soit un élément défensif et un offensif, en gros Darmian-Candreva et De Sciglio-El Shaarawy en doublure. Reste l’attaque. À côté de ses pompes, Eder risque carrément de sauter des 23. Conte perd patience et c’est Insigne qui pourrait accompagner Pellè. Parti loin derrière dans la hiérarchie, le Napolitain effectue une incroyable remontée pour le bonheur de tous.
Des relayeurs improvisés
Non, l’Italie ne va pas évoluer à 9, c’est juste que la situation des « mezzali » incarne parfaitement l’aspect « quitte ou double » de cette sélection. Dans les 30, seuls trois occupent réellement ce poste en club : Parolo, Sturaro et Benassi, les deux derniers étant certains de sauter. Ainsi, ce sont des « adaptés » qui seront alignés. Florenzi qui oscille entre arrière droit et ailier à la Roma, Giaccherini ailier gauche à Bologne, même si Conte l’avait justement reconverti à ce poste du temps de la Juve. Bonaventura fait partie des prétendants, mais lui aussi évolue dans un tout autre registre avec son employeur. Pour compenser l’extrême lenteur du playmaker qui sera titularisé (et le trio De Rossi, Motta, Montolivo a toutes les chances d’être pris), Conte mise sur le dynamisme de ces ailiers à tout faire, un risque calculé, mais un risque quand même.
Des ballottages indéchiffrables
Pour les 23, nous en sommes à peu près là : Buffon, Sirigu, Marchetti chez les gardiens (avec le Laziale qui pourrait être finalement le vrai numéro 2) ; Chiellini, Bonucci, Barzagli, Ogbonna en défense (grosse remontée du Hammer) ; De Rossi, Thiago Motta, Montolivo, Parolo, Florenzi, Giaccherini, Darmian, De Sciglio, El Shaarawy, Candreva pour les milieux/ailiers ; Pellé, Zaza en attaque. Ça fait 19 gâches d’attribuées, en restent quatre, dont deux devant que se disputeront Eder/Insigne/Immobile. Ensuite, le dilemme du 5e défenseur central : se contenter de De Rossi, Motta et Darmian déjà dans le groupe ou emmener Rugani (plutôt qu’Astori) ?
Le cas échéant, c’est une place de relayeur qui est sacrifiée, celle promise à Bonaventura avec donc le seul Parolo rompu à ce poste. Du coup, le Milanista pourrait être finalement en ballottage avec Bernardeschi possible 5e ailier (out Zappacosta) et un genre de joker ultime. Sacré casse-tête, même si l’amical de ce soir contre l’Écosse permettra d’en savoir plus. En théorie.
Par Valentin Pauluzzi