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Les mots bleus (6)

Par Benjamin Laguerre
6 minutes
Les mots bleus (6)

Un mois de passion, de débats et une fin brutale pour les Bleus. La France a joué son Euro à domicile et l'a presque gagné... Les hommes de la Dèche ont écrit une page de plus dans l'histoire des Bleus. À travers notre série Les mots bleus, c'est l'occasion de revenir, non pas uniquement sur l'histoire ou les victoires des Bleus, mais sur des récits bleus. Parce que les défaites sont parfois aussi belles que les victoires. Parce que la reprise de la Ligue 1 n'est pas pour tout de suite. Parce que juillet et août nous laissent du temps pour bouquiner afin de mieux connaître nos Bleus pour préparer, nous aussi, les matchs éliminatoires pour la Coupe du monde 2018. On continue notre sélection de livres estampillés « bleus » pour vous accompagner dans cette période estivale post-Euro.

Chronique 6 : Alexandre Seban, Les bleus à l’Euro (1960-2016)

I. Le pitch du bouquin

Les bleus à l’Euro se présente comme un retour méthodique et chronologique sur les matchs de l’EDF dans ce tournoi baptisé en 1960 « la Coupe Henri Delaunay » . L’instigateur de cette compétition, acolyte de Jules Rimet avec qui il avait déjà participé à la création du Mondial trois décennies plus tôt, fut également l’un des pères fondateurs de l’UEFA. Décidément, les Français avaient des idées. Ce livre ne revient pas sur tous les matchs des Bleus dans cette compétition, mais uniquement sur les parties importantes ou fondatrices de notre équipe nationale. Du coup, ce n’est pas ennuyant comme un match de poule à l’Euro 2016 et c’est même plutôt intéressant. Avec une recontextualisation des matchs bien ficelée, des feuilles de match qui nous replongent en enfance, des rubriques En coulisses qui reprennent les articles de L’Équipe de l’époque, et des témoignages actuels des protagonistes qui reviennent sur leurs exploits passés. Pour résumer, c’est un vrai plaisir de lecture.

II. La cote « bleue attitude »

Après avoir lu ce bouquin, vous serez incollable sur l’histoire des Bleus à l’Euro. Votre cote personnelle d’historien des Bleus sera proche des 100%. Alors si vous savez qu’un match de foot ne se résume pas simplement à un score final et à une feuille de match, ce livre est fait pour vous.

III. Pourquoi faut-il lire ce livre ?

Pour être vraiment calé sur les Bleus. Parce que les hors-série de L’Équipe, de France Football ou des autres se sont limités à la présentation des équipes de cet Euro 2016. Le passé, lui, se résume aux scores et aux tableaux relégués en fin de magazine. Oui, mais voilà, toi tu en veux plus.

IV. Pourquoi gagner du temps et ne pas acheter ce bouquin ?

Parce que, de prime abord, ça ressemble à un livre d’histoire. Mais si on aime l’histoire de nos Bleus, on a quand même, et surtout, le droit de l’acheter.

V. Le souvenir journalistique « bleu » qu’on n’a pas cru

« En 1960, le Championnat d’Europe et l’équipe de France de football ne font pas les gros titres. Dans le journalL’Équipe, il faut aller chercher les péripéties des Bleus en page 10. » Les temps changent !

VI. Le moment « bleu » de folie lors d’un Euro

France-Danemark. 12 juin 1984. Match d’ouverture au Parc des Princes. Victoire 1-0. Platini sauve les Bleus. L’homme du match ? Jean Tigana : « Jeannot, ce joueur est une boule de nerfs branchée sur une prise de 100 000 volts. S’il avait joué de la musique, il serait comparé à Bécaud. Il était partout le bougre. Et puis, sa combativité si précieuse face à ces Danois tenaces a été salvatrice et une source d’inspiration pour ces coéquipiers. Il est fou aussi ce Jeannot. Suite à une faute sifflée par l’arbitre, il est venu se jeter à ses pieds, sautillant sur ses fesses pour expliquer je ne sais quoi à ce dernier. Mais qui vient expliquer son point de vue de cette manière ? Il est fou ce Jeannot. »

Vidéo

VII. La question à poser à un ancien sélectionneur

Pour analyser la sortie prématurée des Bleus lors de l’Euro 1992, Gérard Houllier, alors entraîneur adjoint de Michel Platini et son futur successeur à la tête des Bleus, mais surtout présent à la DTN (Direction technique nationale) depuis 1988, déclare : « Les joueurs ont évolué avec la peur au ventre,(…)certains ont péché au niveau international. Dans cet Euro suédois, on retiendra sans doute la générosité et le cœur des Français certainement pas leur valeur technique. » Et David Ginola, il manquait aussi de valeur technique en novembre 1993 ?

VIII. Le moment « bleu » inoubliable

Finale de l’Euro 2000. France-Italie. Nos champions du monde ont été menés 1-0 par les hommes de Dino Zoff. Sylvain Wiltord a fait se rasseoir le banc italien en égalisant dans le temps additionnel. Arrive donc la prolongation et le moment qui va permettre aux Bleus de réaliser le doublé Coupe du monde-Euro. Robert Pirès revient sur cette action : « Ensuite, avant le début de la prolongation, dans le vestiaire, Marcel Desailly m’envoie une pique, il vient me voir et me dit après m’avoir tapé sur l’épaule : « On va voir de quoi tu es capable. »Ça me vexe un peu, mais en fait ça se voulait être un déclencheur, une incitation à me dépasser. Et puis le jeu reprend, et arrive donc très vite cette action, la mienne. Une action sur laquelle j’ai beaucoup de réussite. J’y pense souvent, en fait, normalement j’aurais dû le rendre à Zizou et je ne sais pas pourquoi je le garde… Je le garde et je commence à partir sur le côté et je fais un peu ce que je faisais à Reims, à Metz, à Marseille… Et puis bon, j’ai eu un peu de réussite. Sur le premier dribble, je suis assez fier de moi parce que je mets Fabio Cannavaro dans le vent ! Et ensuite le centre passe entre les jambes d’Alessandro Nesta quoi (sourire)… Ensuite David (Trezeguet) finit le boulot (rire).C’était la folie ! »

IX. Les exemples qu’il aurait fallu suivre pour aller au bout en 2016

Michel Platini a particulièrement apprécié le coup franc de Zidane (contre l’Espagne en quart de finale le 25 juin 2000, 2-1). « Il est plus beau que le mien face à Arconada(en finale de l’Euro 1984 toujours contre l’Espagne). Il l’a bien mis, brossé fort sous la barre. C’est d’ailleurs la première fois que je le vois mettre le ballon à cet endroit au-dessus du mur. D’habitude, il les place côté fermé. » Dimitri Payet est devenu cette saison docteur es coups francs. Il savait donc qui étaient les deux modèles à suivre pour entrer dans l’histoire et guider les Bleus à la victoire comme en 1984 et 2000. En 2016, c’est loupé !

X. L’exemple à ne pas suivre pour Didier Deschamps d’ici à la Coupe du monde 2018

Euro 2008. Dernier match de poule. France-Italie, 0-2. « À la 24e minute, lorsque l’arbitre a sorti le rouge pour Abidal, Lilian Thuram s’est levé du banc. Pour lui et des milliers de supporters tricolores, il est celui qui doit entrer pour revêtir une dernière fois les honneurs d’un match en bleu… Mais non. Domenech, qui l’a convaincu de poursuivre l’aventure avec lui après 2006, en a décidé autrement. Terrible désaveu pour cet homme de devoir qui a 142 fois porté dignement ce maillot frappé du coq et qui a tout connu, les titres ainsi que les plus grandes désillusions. Jusqu’ici, il n’avait pas connu le manque de respect. » Merci Raymond !

XI. Le moment « bleu » hors du temps, hors jeu, hors contexte, hors tout

Raymond Domenech en direct sur M6 après l’élimination au premier tour de l’Euro 2008 en Suisse-Autriche, en réponse à la question d’après-match « Que répondez-vous à ceux qui attendent votre démission ? » sa réponse fut inimaginable : « Rien. Je n’ai qu’une chose à dire, j’ai fermé la parenthèse, et je n’ai qu’un seul projet, c’est d’épouser Estelle (Denis, alors animatrice sur M6 du mag de l’Euro). Donc c’est aujourd’hui que je lui demande, vraiment. Je sais que c’est difficile, mais c’est dans ces moments-là qu’on a besoin de tout le monde, et moi, j’ai besoin d’elle. » Voilà. L’histoire de la France à l’Euro, c’est aussi ce grand moment de télévision. Merci Raymond !

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Par Benjamin Laguerre

Les bleus à l'Euro (1960-2016) d'Alexandre Seban, De Boeck Supérieur, avril 2016, 312 pages, 22 euros.

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