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Les montagnes Rouches

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Les montagnes Rouches

Ce soir, dans un Sclessin en fusion, le Standard de Liège jouera, après sa courte défaite de l'aller (1/2), pour une place dans le dernier carré de l'Europa League contre le Hambourg de Van Nistelrooy. Une qualification sauverait la saison des deux équipes qui ont alterné depuis l'été le flamboyant et le pitoyable.

On fêtera l’anniversaire des deux ans dans quelques jours et ça semble remonter aux calendes grecques. Le 20 avril 2008, le Standard de Liège mettait fin à vingt-cinq ans de disette en disposant d’Anderlecht (2/0) et redevenait champion de Belgique. Tandis que Zidane remettait le Soulier d’or à Steven Defour de meilleur joueur de la Jupiler, le championnat d’outre-Quiévrain, des scènes de liesse insensées avaient lieu dans tout le Royaume. La popularité des Rouches va, en effet, bien au-delà des limites de la Wallonie. Drôle d’ironie à une époque où certains énervés souhaitent l’indépendance des Flamands, voire rattacher le Standard à notre antique Ligue 1.

Le ciel irradiait et l’avenir paraissait d’être florissant en ce dimanche d’avril 2008 : les Standarmen alignaient un fringant noyau, mix presque parfait entre briscards de haut vol (Dante, Onywu, Jovanovic, Mbokani, etc.) et jeunes pousses formées au club (Fellaini, Witsel, Defour), taillé a priori pour les rudes joutes continentales. Deux mois plus tard, la belle harmonie volait en éclats avec le départ de l’artisan numéro un du sacre, Michel Preud’homme, ancien portier des Diables Rouges et entraîneur-formateur promis à un bel avenir dans un grand club étranger. Pour n’avoir pas voulu renouveler son bail au-delà d’un an, les frères d’Onofrio commettaient là une erreur majeure que les bouillants supporters du Standard ne lui pardonneraient jamais. Depuis, il fait le bonheur de la Gantoise (1). Trois mois plus tard, les Rouches poussaient le grand Liverpool de Benitez en prolongations du tour préliminaire de la Champions (sorti (1-0) à la 118ème minute du deuxième match) et perdaient le moins clinquant mais le plus utile de ses joyaux pré-pubères, Marouane Fellaini, expédié à Everton contre 18M d’€. Ils ne se s’en remettront jamais tout à fait.

Malgré un parcours honorable en Coupe de l’UEFA (Everton, la Samp’, Stuttgart, Séville, Partizan Belgrade mordront la poussière), les Rouches ne sont plus aussi dominateurs en championnat. Bölöni a bien succédé à Preud’homme, il ne l’a pas remplacé. Les Rouches seront malgré tout champions grâce notamment aux miracles accomplis par leur jeune gardien belgo-turc, Sinan Bolat qui stoppe -entre autres- un penalty dans le temps additionnel du dernier match. Une parade qui permet au club de la Cité ardente de jouer un barrage en aller-retour pour le sacre contre son ennemi de toujours, les Mauves d’Anderlecht. Après cent quatre-vingt minutes d’une rare violence, l’équipe de Bölöni arrache le titre pour la deuxième fois d’affilée. Ce barrage va inciter les dirigeants du football belge, sur qui on peut toujours compter pour prendre des décisions grotesques, de renouveler la formule de la Jupiler Pro League en rajoutant une phase de play-offs à la fin du championnat (2). Du grand n’importe quoi…

Directement qualifié cette fois pour les poules de la Champions, cette option va convaincre les Rouches de faire en partie l’impasse sur la première partie du championnat et d’essayer atteindre les 8èmes de finale de l’épreuve phare du continent. Placés dans le quatrième chapeau, les champions de Belgique bénéficient d’un tirage relativement clément puisque outre les Gunners d’Arsenal, ils héritent de l’Olympiakos et de l’AZ Alkmaar. Malchanceux dans un premier temps, ils enfilent leur panoplie de survivant lors des deux rencontres contre l’AZ de Koeman. A l’aller aux Pays-Bas, ils égalisent à la dernière minute. Au retour, dans le chaudron de Sclessin, alors qu’un nul leur suffit pour atteindre les 16èmes de l’Europa cup, ils font de même à la 94ème minute grâce à une tête de… Sinan Bolat, leur miracle worker de gardien de but.

En Jupiler en revanche, c’est la catastrophe intégrale. Le club liégeois navigue à près de trente points du leader. Le Standard ne rattrapera jamais Anderlecht puisqu’il ne se qualifie même pas pour la phase de barrages, réservée aux six premiers. Lazlo Bölöni n’y survivra pas. Il est limogé en février au grand dam des ultras des Rouches qui lui sont reconnaissants du titre glané en 2009 et qui n’oublient pas que les nombreux départs n’ont jamais été remplacés (outre Fellaini et Preu’homme, Dante et Onywu ont quitté les bords de la Meuse). Lucien d’Onofrio place son frère Dominique, le directeur sportif, à la place du technicien roumain. Pas l’idée du siècle. « Dominique-la-motte » (3) n’est guère en odeur de sainteté auprès des fans. Ses nombreux déboires et ses piètres résultats lorsqu’il dirigeait le noyau des Rouches sont encore dans la mémoire collective. Frère Dominique entame son sacerdoce contre Salzbourg (seule équipe à avoir enquillé 18 points sur 18 lors de la première phase de l’Europa cup). Menés (0/2) à la mi-temps, le public de Sclessin hurle son mécontentement et réclame le retour de Bölöni.

Comme le Bayern Munich (qui vient de survivre miraculeusement pour la cinquième fois d’affilée contre Manchester, hier soir), le Standard renverse la situation après le repos (3/2) grâce notamment à ses joueurs expérimentés (Jovanovic, 28 ans, annoncé à Liverpool, De Camargo, 26, et au bien nommé Congolais Dieumerci Mbokani (24 ans). Ces trois-là symbolisent à merveille la saison des Liégeois. Ils jouent à la carte, choisissent leurs matchs. Les montagnes… rouches. Ils assurent la qualif’ au retour (0/0) contre les Autrichiens et entourloupent le Panathinaïkos de Cissé (qui venait pourtant de sortir une flamboyante Roma) au tour suivant grâce notamment à une superbe victoire en Grèce (3/1). Grâce à de fins techniciens derrière et au milieu (Pocognoli, 22 ans) récupéré à Alkmaar au mercato, Mehdi Carcela Gonzalez (un Belge d’origine espagnolo-marocaine de 20 printemps, le dernier joyau de leur pouponnière), Victor Ramos (un Brésilien du même âge) et à un Witsel, 21, retrouvé) et à la vitesse de leurs attaquants (Mbokani, « Jova »), le Standard joue le contre à merveille.

A Hambourg, où se jouera la finale de l’Europa, ils ont presque réussi le hold-up parfait. La presse allemande manquait de superlatifs pour commenter la performance de Mbokani, qui peut prétendre, dans ses grands soirs, au top niveau européen. A la Nordbank Arena, il y avait hélas un Ruud van Nistelrooy qui traînait par là, et qui a donné un court avantage (1/2) aux joueurs de la cité hanséatique. Pas tout à fait une bonne nouvelle pour des Rouches qui n’aiment rien tant qu’attendre leur adversaire pour mieux l’estomaquer en retour. Pour faire le jeu et atteindre un dernier carré qu’ils n’ont pas entraperçu depuis un quart de siècle, ils ne pourront pas compter sur le plus célèbre (Man’U et le Real veulent l’enrôler) des joyaux sortis de son centre de formation, Steven Defour, blessé presque toute la saison. Il faudra faire avec Dalmat. Wilfried. Pas la meilleure façon d’y parvenir mais le Standard a tellement été irrégulier, surprenant cette année, que tout est possible. Peut-être sera-t-il ce soir tout en haut des montagnes rouches…

Angelo Quilichini

(1) : Lors de sa première saison, la Gantoise finit 3ème. Cette année, elle est actuellement encore 3ème et jouera la finale de la coupe en mai.

(2) : A la fin d’un championnat à 30 journées (16 équipes), on divise les points obtenus par deux et les six premiers entament des play-offs par aller-retour (10 matchs). Les points obtenus lors des deux phases déterminent le champion.

(3) : Surnom hérité d’une motte de terre lancée par un fan mécontent et qui lui atterrit en pleine face lors d’une cérémonie de fin saison.

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